Les 28 et 29 avril prochain, sous le parrainage du ministre de la Jeunesse et des sport, se tiendront à l'initiative de la société RH. International communication, les 5es journées marketing sportif. Un rendez-vous, mais aussi une invitation à tous ceux qui évoluent dans ce monde sportif pour apporter leur contribution et surtout étaler au grand jour, leur expérience dans ce qu'ils considèrent comme résultat de leur stratégie de communication. Notre journal, dans ce cadre, va proposer des sujets marqués par des interviews. Nous commençons par la question d'équipementier, un sujet presque jamais abordé. Combien de fois, nous n'avions pas entendu dans les gradins «qu'il est moche ce maillot !». Chaque année, vous découvrez de nouveaux maillots aux couleurs qui ne reflètent ni la région ni l'histoire sportive, mais provoquent plutôt un rejet. Vous remarquerez du rose, du vert, du rouge, de l'orange, du jaune, du bleu... Toutes ces couleurs, version fluo n'ont rien à faire sur un maillot de football. Et pourtant, les équipementiers étrangers ne se gênent pas «chaque année, ils provoquent le mécontentement de la majeure partie des supporters et lui, s'en fout !», s'exprimait un ancien sportif. Bienvenue au club du foot-business où le moindre profit qui peut être fait aux dépends des valeurs et des couleurs que prône un club, va être ratissé au maximum. Tout le monde le sait et nul ne peut le nier. Les repères, les références et l'histoire le démontrent quotidiennement. Chez nous en Algérie, il y avait, et il y a toujours une belle histoire à raconter, celle du maillot de l'Equipe nationale de 1982. Allez interroger nos joueurs de l'époque, ils vous raconteront l'histoire du maillot officiel et peuvent en témoigner. A la naissance du maillot, ils faisaient de la publicité à l'entreprise, cette entreprise d'où étaient confectionnées ces tenues. Interrogez les Kourichi, Belloumi, Dahlab, Madjer, Yahi, Djefdjaf, Menad, Betrouni, Assad, Bensaoula et bien d'autres. Ils faisaient de la Pub pour ce produit algérien, une belle photo que l'on retrouvait dans les grandes surfaces, les épiceries, les administrations, les cafés... C'était aussi une promotion pour l'ex-Sonitex (Société nationale des industries textiles). C'est dire que la valorisation du produit national était un leitmotiv, y compris... Les joueurs étaient locaux. Les années 1982 restent un repère pour tous. Ils avaient réussi en cette période à évoluer avec les maillots Sonitex alors qu'ils y avaient ceux qui voulaient qu'une marque étrangère prime sur le national. C'était une levée de boucliers à Alger et il s'en est fallu de peu pour que le onze national porte les maillots de cette multinationale, n'était-ce une intervention super intelligente de dernière minute du sommet. La firme étrangère tenait, quant à elle, à l'exécution des dispositions du contrat dûment signé par des «cadres sportifs» de l'époque... Ayant eu peur du scandale, la partie algérienne a coupé la poire en deux en promettant ce marché de dupes à leurs interlocuteurs étrangers, à savoir jouer le premier tour avec la tenue Sonitex et le deuxième avec l'autre marque. Mais comme il n'y avait pas de deuxième tour, Sonitex, la marque algérienne était au podium avec tous les honneurs. Ce fut une belle histoire à raconter, celle d'une équipe qui s'est jetée à l'eau pour s'imposer par la suite. Elle a pris le temps de se construire, construire d'abord son image. C'est un peu la vie d'un maillot qui prend de l'âge tout en veillant à ce qu'il grandisse, chez lui afin que ses concepteurs puissent pouvoir exporter leur savoir-faire. Il est connu qu'un produit tout comme un club compétitif ne se construit pas en une journée. Un conte ne s'écrit pas en une journée, un club ne se dévoile pas en une journée, «il faut parfois des dizaines d'années pour intégrer le haut niveau». Tout le monde le sait, notamment les accros du football. Une tenue, ce sport se colle au le club qui se construit une philosophie que ce soit dans le jeu, dans l'esprit sur le terrain ou dans la manière de gérer les problèmes divers. Mais ce qui rassemble tous ces facteurs sont le fanion et les couleurs du club, faisait remarque un expert en communication, auteur de plusieurs articles de presse. Le maillot permet aux clubs de différencier leurs identités de celle des autres. La concurrence est rentrée par la grande porte chassant ainsi le local avec ses couleurs et ses motifs, ses idées, ce fruit local qui identifie un club depuis des années... Tout cela est maintenant pris en charge par d'autres équipementiers étrangers souvent... sans scrupule. «Pourquoi faut-il absolument que les équipementiers apportent une touche à nos couleurs ? Pour faire du pognon bien sûr !», s'exprimait aâmi Ali, un ancien joueur de la JS Kabylie. Un autre milieu de terrain B. Baiche nous disait, «certaines tenues sont parfois tellement irréalistes que je me demande si certains clubs n'ont pas perdu des paris pour se retrouver dans cette situation. En tout cas, cette attitude de plus en plus présente chez les équipementiers, devient réellement inquiétante pour les valeurs que défendent nos clubs et il se pourrait bien qu'un jour la plupart des maillots domiciles ne respectent plus les couleurs qui représentent les clubs.» A un journaliste européen, d'écrire, «cela devient de pire en pire, le football business empiète sur tous les tableaux le marchandising, tue l'historique de nos clubs à travers des tenues immondes. Aucun respect, telle est la seule notion du football business. Donc, supporter tant que vous le pouvez, bouder ces maillots qui déplaisent tant...» Que peut bien représenter aujourd'hui, le maillot pour un club ou une équipe nationale, si ce n'est toute une histoire, une vie, un enseignement, une culture et bien plus que seuls les locaux peuvent préserver.