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La torture dans la ferme Corteresse de Bordj-Ménaïel
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 03 - 2013

Djouab Ali est ce moudjahid de la première heure de la guerre de Libération nationale qui a grandi dans des conditions difficiles mais qui était reconnu pour son nationalisme indéfectible et pour son appartenance à la cause algérienne. Tous ceux qui l'ont connu, diront de lui qu'il était un militant très actif plein de courage et tous ont évoqué les qualités de Djouab Ali surnommé «Kabrane» de par son humanisme exceptionnel, qui s'était investi avec acharnement dans la lutte contre l'humiliation que subissaient ses pairs dans les fermes et les entreprises coloniales. Des tortures, des blessures, des séquelles.
... Il en a connu. Pour bien comprendre et mieux cerner le parcours du militant Djouab Ali, un personnage discret, réservé qui n'a jamais connu les bancs du système éducatif. Il intègre alors une autre école, celle de la rue qui va renforcer son esprit patriotique. Malgré la lourde charge qu'il avait pour subvenir aux besoins de sa famille nombreuse et de la responsabilité qu'il avait envers sa mère et ses sœurs qu'ils chérissaient plus que tout au monde. Qui est Djouab Ali ? C'est un illustre supplicié qui était éternellement opposé à la face de la barbarie et de l'inhumanité qui figure dans la liste des tortures dans la biographie des crimes coloniaux. Il a été un compagnon de cellule de Mohamed Khemisti (devenu ministre des Affaires étrangères), Boualem Takdjerad, Naïli Mohamed, Naïli Amar, Mustapha Benlmansour, Amimeur (dit Smiri), Ouriachi Ali, Bouhamadouche (dit Zmimi). De la torture subie durant ses nombreuses détentions au camp de Corteresse, il s'en sortira. Avec de nombreuses cicatrices au niveau de l'abdomen à cause de l'enfoncement d'un tuyau dans la bouche auquel on déversait de l'eau jusqu'à ce que son estomac se gonfle. Ajoutez à cela, les bastonnades, électrocution, étouffement. Suspendu dans le vide, la victime continuée à être pressée de questions, le mauvais traitement est répété en conséquence jusqu'à arracher des aveux complets, on le laissait suspendu la tête en bas, les pieds accrochés à un bâton pendant des heures. Djouab Ali, alias El Kabrane est né présumé en 1917 à Bordj MénaIel et est décédé le 16 septembre 1999 à l'âge de 82 ans, il a emporté avec lui beaucoup de vérités indispensables à l'écriture de l'histoire de la Guerre de libération des «déperditions mémorielles» qui nous taquineraient immodérément. C'est un personnage plein d'héroïsme, doué d'une grande intelligence et un témoin clé (actuellement décédé) qui fut un combattant de la première heure. PPA, MTLD, FLN, il les a tous connus, la torture, il la subira violemment durant des années à Cortesse, Tizi Ouzou et El Harrach. Il était considéré par l'Armée coloniale comme un grand agitateur, il se fera à plusieurs reprises, arrêté pour la moindre suspicion qui lui coûta énormément, plusieurs jours de défection dans une cellule humide en compagnie des rats. Son fils se rappelle qu'une fois, il était parti en compagnie de sa grand-mère et sa tante pour lui rendre visite à la ferme Cortesse, une fois sur les lieux, les militaires leur avaient refusé l'accès, sa tante les avait supplié de le laisser entrer avec le couffin chargé de nourriture, elle leur disait «laissez-le Muchacho voir son père. Une fois à l'intérieur du Camp, il trouvera son père dans une pièce genre toilette d'un mètre carré, ligoté avec un visage horrible à voir : il lui fit signe de ne rien dire à sa mère. Dans sa vie de supplicie, Djouab Ali ne se plaindra pas, il n'en avait jamais fait une récupération politicienne ou partisane. Il était trop fière, il vivra sa douleur en souffrant trop en silence modestement, il s'occupa de son commerce et consacra son temps à l'éducation de ses enfants. Il mena une vie simple et austère mais cela n'empêche qu'à chaque fois, il évoquait et se remémorerait les douloureux souvenirs de sa jeunesse suppliciée. Djouab Ali a été un homme pieux, sage qui s'était fait un nom dans la cour des grands torturés de l'histoire du Camp de Cortesse de Bordj Ménaïel. Le moudjahid torturé n'est plus de ce monde, mais il devint la fierté du tout Bordj Ménaïel historiquement parlant. Lui qui avait connu l'isolement cellulaire, lui qui s'est retrouvé seul dans le noir le plus complet, lui qui avait côtoyé la détresse, les sensations affreuses de solitude et d'impuissance. A toutes ses idées et mémoires horribles, ses pensées allaient directement à sa tendre mère qu'il adorait, mais il disait toujours qu'il sentait au fond de lui-même, une force mystérieuse monter, allez il faut tenir le coup Dieu est grand et vive la révolution. Djouab Ali a connu la guère d'Algérie, la fin, la soif, la peur et l'obscurité, le froid, la maladie, la souffrance, la violence, et les affres des interrogatoires, l'entassement dans des espèces de piaules, dormant parterre, sans lumière, sans lueur du jour. Le camp de Cortesse était un véritable enfer où l'être humain perd totalement ces valeurs, alors on voit mal comment les historiens aujourd'hui ne se sont pas penchés sur l'histoire de cet abominable camp de torture.

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