Victime d'un blocage cachant un complot ourdi par l'ex-directeur de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Aberkane – un des cadres des sports de Batna – s'était fait élire démocratiquement nouveau président de l'association «CSA-Jeunes talents» par 39 voix contre 26 pour son concurrent Belloula Mohamed, président sortant. Cependant, l'heureux élu se verra carrément empêché de prendre ses fonctions parce que l'ex-DJS, Iltache Abderrahmane ne l'entendait pas de cette oreille. Usant de manœuvres pas très catholiques, préférant plutôt le maintien en poste de Belloula Mohamed (un des membres du clan sur lequel s'était appuyé Iltache pour «gouverner» la jeunesse et les sports à Batna), l'ex-DJS opta pour une défaite de la voix démocratique. Son argument personnel pour écarter Ahmed Aberkane s'est révélé sans fondement. Car invoquer le cumul comme raison de cet empêchement fut un argument qui n'a jamais tenu debout. Aberkane, un des fondateurs de l'association «CSA/Jeunes talents», est un cadre technique qui, après avoir été élu président, n'était-il pas destiné à assumer exclusivement les charges de président du CSA/jeunes talents et celles de cadre technique des sports ? Il est regrettable, objectivement parlant, que le recours introduit par ce nouveau président élu du CSA – puis déchu machiavéliquement – auprès du DRAG de la wilaya n'ait pas connu son processus normal donc son aboutissement comme le requièrent les règles de droit. Le DRAG n'a pas appliqué le droit Pour les observateurs de l'action de l'administration en tant que service public, il est une vérité capitale dans ce dossier d'Ahmed Aberkane : le DRAG n'a pas cru judicieux et opportun de trancher dans le vif en imposant la solution de droit et départager ainsi les deux camps en conflit sur une question de droit. Le DRAG a semblé préférer l'attentisme, dans une affaire qui urgeait, parce qu'étant au courant d'une imminente mutation de l'ex-DJS. «N'empêche, nous souffle une source de l'intérieur de la wilaya, que le DRAG aurait quand même saisi par écrit l'ex-DJS sur la question. Mais ce dernier n'aurait pas préféré répondre à son courrier officiel. Ce qui est tout à fait normal dans une République bannière, disent les mauvaises langues de Batna.» Pourtant, lors de l'élection de Ahmed Aberkane, aucune observation n'a été signalée ou consignée dans les procès verbaux, ni même dans le rapport présenté à l'ex-DJS par Koulib Salim, cadre des sports et délégué à l'élection à titre de représentant de la direction de la jeunesse et des sports. Le soir même de cette élection, Ahmed Aberkane s'étant vu remettre une bien curieuse décision d'affectation en tant que cadre technique. Une trouvaille ingénieuse de l'ex-DJS pour lui barrer la voie de la prise de fonction en qualité de président élu du CSA/jeunes talents d'où le prétexte créé de toute pièce du cumul. Parallèlement et dans la discrétion, l'ex-DJS incita Belloula Mohamed, président sortant du CSA/jeunes talents et vaincu aux élections, à déposer un recours. Il s'exécuta sans se faire prier et déposa effectivement un recours auprès de la DJS. Or, la réglementation concernant cette élection était claire comme l'eau de roche : tout recours est déposable exclusivement auprès de la commission de recours électif et ce, dans les 24 heures qui suivent l'élection. Au regard du droit en vigueur, le recours de Belloula Mohamed auprès de la DJS était caduque, c'est-à-dire nul et non avenu. Le principe juridique étant que le DJS ne pouvant se substituer à la commission de recours propre à cette élection. D'autre part, les 39 cadres du CSA/jeunes talents qui ont donné leurs voix électorales à Ahmed Aberkane, ont été tous mutés du CSA au profit du parc des sports (OPOW) sans aucune nécessité de service. En fait, ce fut l'ex-DJS qui poussa Belloula Mohamed à lui transmettre un bordereau nominatif de ces cadres avec demande d'affectation ailleurs. Malgré la démission de Belloula, tout demeure en l'état Pour se maintenir au poste de président du CSA/jeunes talents, le président sortant Belloula Mohamed organisa à sa manière, une assemblée générale bouffonne par laquelle, il s'auto confirma au poste. Une assemblée où le quorum n'avait pas été atteint d'où sa nullité absolue. Après le départ de Iltache Abderrahmane comme DJS à Tizi Ouzou, Belloula organisa une autre assemblée générale pour annoncer sa démission du poste de président de l'association CSA/jeunes talents. Il invoqua diverses raisons dont celle de la détérioration de sa santé personnelle. Non sans rappeler que le CSA/jeunes talents de Batna figure comme le premier club de formation des jeunes dans la wilaya «2 500 jeunes athlètes encadrés par 70 cadres des sports», selon son propre bilan. Dans un discours prononcé devant une faible assistance, Belloula a dénoncé les traquenards et les contraintes que des «officines» locales non identifiées, citant seulement les cafés maures de la ville et le phénomène des lettres anonymes de dénigrements. Un climat malsain aurait été engendré et finissait par sévir dans les milieux de la jeunesse et des sports de Batna. Il a stigmatisé les luttes intestines et signala même l'existence d'un environnement «hostile» aux cadres de l'ancienne génération batnéenne et des campagnes de déstabilisation visant directement les dirigeants bénévoles. Pour Belloula, il y a nécessité impérieuse de provoquer un salutaire changement des mentalités dans la ville de Batna où, semble t-il, l'ingratitude aurait fait du tort à pas mal de cadres, lesquels auront donné le meilleur d'eux-mêmes pour servir l'intérêt général. Belloula Mohamed, cadre de 43 années de service à la jeunesse et les sports, a reconnu que le moment était venu de passer le témoin à la relève. Mais l'épisode de l'affaire Ahmed Aberkane qui devait assurer légalement cette relève, demeurera à Batna comme une tâche noire. C'est une affaire de droit où les pouvoirs publics, à travers le DRAG, ont brillé par leur mutisme et inaction incompréhensibles. Il est vrai que le DRAG aurait dû, logiquement parlant, trouver la solution appropriée au problème posé par le recours de Ahmed Aberkane, et non pas jouer le «jeu» de la temporisation, sorte de coup de main protecteur de l'ex-DJS. C'est vraiment dommage pour Batna et le secteur de la jeunesse et des sports où l'ex-DJS – bien que surnommé le «turbo» eu égard à son audace dans le pilotage des marchés publics et leur réalisation sur le terrain – aura quand même laissé des séquelles graves que l'actuel DJS aura du mal à résoudre. C'est celle du clanisme, instauré par Iltache, qui aura coupé le secteur de la jeunesse et des sports en deux tendances comme une poire de discorde : les partisans et les non partisans...