Les forces américaines ont capturé, samedi 5 octobre en Libye, Abou Anas Al-Libi, un des leaders présumés d'Al-Qaïda, recherché par les Etats-Unis pour son rôle dans les attentats de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya. «Suite à une opération américaine de contre-terrorisme, Abou Anas Al-Libi est actuellement légalement détenu par l'armée américaine dans un endroit sûr à l'extérieur de la Libye», a déclaré le porte-parole du Pentagone, George Little. Plus tôt, un de ses proches avait fait état de son enlèvement, «près de chez lui après la prière de l'aube par un groupe d'hommes armés». «Sa famille n'a aucune nouvelle de lui depuis le matin», avait-il ajouté. Abou Anas Al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed Al-Raghie, 49 ans, était membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rallier le réseau d'Al-Qaïda. Le Gicl avait pour objectif de renverser le régime de Mouammar Kadhafi et de le remplacer par un Etat islamique radical. Il était dirigé depuis l'Asie centrale par Abou Laith Al-Libi, un des tout premiers lieutenants d'Oussama Ben Laden, tué en février 2008 dans les zones tribales du Pakistan. Abou Anas Al-Libi serait revenu en Libye après la chute du régime de Kadhafi en 2011. Il figure parmi les personnalités les plus recherchées par le FBI. Sa tête a été mise à prix pour cinq millions de dollars. Le 7 août 1998, un attentat à la voiture piégée devant l'ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts - parmi lesquels douze Américains de l'ambassade - et quelque 5 000 blessés. Quasi simultanément, l'explosion d'un camion-citerne piégé devant l'ambassade américaine à Dar Es-Salaam, en Tanzanie, avait fait onze morts et plus de 70 blessés, tous des passants. Al-Qaïda avait revendiqué les deux attentats.