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Les vingt ans de «pas de deux» entre la Russie et les Etats-Unis arrivent-ils à leur fin ?
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 01 - 2014

Les dernières tensions entre les Etats-Unis et la Russie au sujet des opérations de Greenpeace en Arctique n'ont fait que confirmer un fait que personne ne daigne plus nier : les élites politiques et financières occidentales haïssent viscéralement Vladimir Poutine et elles sont épouvantées par le comportement de la Russie, à la fois au niveau de sa politique intérieure et sur la scène internationale. Cette tension était assez visible sur les visages d'Obama et de Poutine au sommet du G8 du Lough Erne où les deux leaders avaient l'air absolument dégoûtés l'un de l'autre. La situation empira lorsque Poutine fit quelque chose de jamais vu auparavant dans l'histoire de la diplomatie russe : il déclara publiquement que Kerry était malhonnête et il le traita même de menteur.
Arrive Barack Obama : «Le changement auquel on peut croire» L'élection de Barack Obama à la Maison Blanche fut véritablement un événement historique majeur. Pas seulement parce qu'une population majoritairement blanche avait élu un Noir au poste le plus important du pays (ce qui était surtout une expression de désespoir et d'un désir ardent pour le changement), mais parce qu'après une des campagnes de relations publiques les plus efficaces de l'histoire, une vaste majorité d'Américains et beaucoup, voire la plupart des gens à l'extérieur, crurent véritablement qu'Obama ferait des changements significatifs et profonds. La désillusion pour Obama fut à la hauteur de l'espoir placé en lui par des millions de personnes. Personnellement, je pense que l'Histoire se rappellera d'Obama non seulement comme de l'un des pires présidents de l'Histoire, mais aussi, et ceci est beaucoup plus important, comme de la dernière chance pour le «système» de se réformer. Cette chance a été manquée. Et alors que certains, absolument écœurés, décrivirent Obama comme un «Bush light», je pense que sa présidence peut être mieux décrite par l'expression «plus de continuité, mais en pire» (more of the same, only worse). Cela dit, quelque chose a effectivement été réalisé avec l'élection d'Obama, à ma grande surprise : l'éloignement de la plupart des Néoconservateurs (mais pas tous) de la plupart des positions clés du pouvoir (mais pas toutes) et la réorientation de l'essentiel de la politique étrangère américaine (mais pas toute) sur une ligne plus traditionnelle «Etats-Unis d'abord», habituellement soutenue par les intérêts des «vieux Anglo-Saxons». Pour sûr, les Néoconservateurs ont toujours le contrôle absolu du Congrès et des médias américains mais la branche exécutive reste aux mains des «Anglos», du moins pour le moment (ceci, bien sûr, est une généralisation : Dick Cheney n'était ni sioniste, ni juif, alors que Henry Kissinger ne peut guère être décrit comme un «Anglo»). Et bien que Bibi Netanyahu ait reçu plus d'ovations (29) au Congrès qu'aucun Président américain, l'attaque contre l'Iran qu'il désirait si ardemment n'a pas eu lieu. A la place de cela, Hilary (Clinton] et [David] Petraeus furent éjectés tandis que Chuck Hagel et John Kerry prirent leur place. On est loin du «changement auquel on peut croire», mais au moins, cela montre que le Likoud ne contrôle plus la Maison Blanche. Bien sûr, tout ça est loin d'être fini. Actuellement, par exemple, le jeu de chassé-croisé entre la Maison Blanche et le Congrès au sujet du Budget avec ses risques inhérents d'un défaut de paiement des Etats-Unis montre bien que ce conflit est loin d'être résolu. La véritable matrice actuelle du pouvoir aux Etats-Unis et en Russie Nous avons montré qu'il y a deux partis non officiels en Russie qui sont enfermés dans un conflit à mort pour le pouvoir, les «Souverainistes Eurasiens» (Poutine) et les «Intégrationnistes Atlantistes» (Medvedev). Il y a également deux partis non officiels aux Etats-Unis qui sont eux aussi engagés dans une lutte à mort pour le pouvoir : les Néoconservateurs et les «vieux impérialistes anglo-saxons». Je dirais que, au moins pour le moment, les «Souverainistes Eurasiens» et les «vieux Anglo-saxons» ont prévalu sur leur concurrent interne mais que les «Souverainistes Eurasiens» russes sont dans une position bien plus forte que les «vieux Anglo-saxons» américains. Il y a deux raisons principales à cela : 1) La Russie a déjà connu son effondrement économique et son défaut de paiement 2) Une majorité de Russes soutient pleinement le président Poutine et ses politiques «souverainistes eurasiennes». A l'opposé, les Etats-Unis sont au bord d'un effondrement économique et la clique des 1% qui dirige actuellement le pays est absolument détestée et méprisée par la plupart des Américains. Après la désillusion immense et véritablement déchirante vis-à-vis d'Obama, de plus en plus d'Américains sont convaincus que changer la marionnette à la Maison Blanche ne sert à rien et que ce dont les Etats-Unis ont réellement besoin est un changement de régime. L'URSS et les Etats-Unis : retour vers le futur ? Il est assez extraordinaire de voir, pour ceux qui se souviennent de l'Union soviétique de la fin des années 1980, combien les Etats-Unis sous Obama ressemblent à l'URRS sous Brejnev : au niveau intérieur, les Etats-Unis sont caractérisés par un sens général de dégoût et d'aliénation de la population provoqués par la stagnation indéniable d'un système pourri jusqu'à la moelle. Une armée et un Etat policier démesurés avec des uniformes partout, alors que de plus en plus de gens vivent dans un état de pauvreté abject. Une machine de propagande publique qui, à l'image de 1984 d'Orwell, se vante constamment de nombreux succès à travers le monde, alors que tout le monde sait que ce sont des mensonges. Au niveau extérieur, les Etats-Unis sont désespérément débordés, et haïs ou moqués par le reste du monde. Tout comme à l'époque soviétique, les dirigeants américains sont manifestement effrayés par leur propre peuple et se protègent donc à l'aide d'un réseau immense et coûteux d'espions et de propagandistes qui sont terrifiés par la dissidence et qui voient le principal ennemi dans leur propre peuple. Ajoutez à cela, un système politique qui, loin de coopter les meilleurs de ses citoyens, les aliène en élevant les plus immoraux et les plus corrompus d'entre eux aux positions de pouvoir. Un complexe carcéral-industriel et un complexe militaro-industriel en pleine expansion que le pays n'a tout simplement pas les moyens de maintenir. Des infrastructures publiques qui tombent en ruines, combinées à un système de santé totalement dysfonctionnel dans lequel seuls les riches et ceux qui ont des relations peuvent recevoir des soins de qualité. Et par-dessus tout, un discours public sclérotique en phase terminale, rempli de clichés idéologiques et complètement déconnecté de la réalité. Je n'oublierai jamais les mots de l'ambassadeur pakistanais à la conférence des Nations unies de Genève sur le désarmement en 1992, qui, s'adressant à une assemblée de diplomates occidentaux suffisants, tint les propos suivants : «Vous avez l'air de croire que vous avez gagné la Guerre froide, mais est-ce que vous avez déjà envisagé la possibilité que ce qui s'est réellement produit, c'est que le communisme a été rattrapé par ses contradictions internes avant que le capitalisme ne soit rattrapé par ses propres contradictions ?!» Inutile de dire que ces mots prophétiques furent accueillis dans un silence indigné et rapidement oubliés. Pourtant, cet homme avait d'après moi absolument raison : le capitalisme a maintenant atteint une crise aussi profonde que celle qui toucha l'Union soviétique à la fin des années 1980 et il n'y a aucune chance de le réformer, ni de le changer. Le changement de régime est la seule issue possible. Les origines historiques de la russophobie des élites américaines Tout cela dit, il est en fait très simple de comprendre pourquoi la Russie en général, et Poutine en particulier suscitent tant de haine chez la ploutocratie occidentale : s'étant convaincus d'avoir gagné la Guerre froide, ils font maintenant face à la double déception du rétablissement rapide de la Russie et du déclin économique et politique de l'Occident, qui sombre dans ce qui semble être une profonde et douloureuse agonie. Dans leur amertume et leur dépit, les dirigeants occidentaux ont négligé le fait que la Russie n'a rien à voir avec les problèmes actuels de l'Occident. En fait, bien au contraire, l'impact principal de la chute de l'Union Soviétique sur le système économique international dirigé par les Etats-Unis fut de prolonger son existence en créant une nouvelle demande de dollars américains en Europe de l'Est et en Russie (certains économistes comme Nikolai Starikov estiment que l'effondrement de l'Union Soviétique a rallongé la durée de vie du dollar de 10 ans ou plus). Dans le passé, la Russie a été l'ennemie jurée de l'Empire britannique. Quant aux Juifs, ils ont toujours nourri de nombreux griefs contre la Russie tsariste prérévolutionnaire. La révolution de 1917 apporta beaucoup d'espoir aux Juifs de l'Europe de l'Est mais elle ne dura que peu de temps car Staline vainquit Trotski et le Parti communiste fut épuré de nombre de ses membres juifs. A plusieurs reprises, la Russie a joué un rôle tragique dans l'histoire des Juifs ashkénazes et ceci a bien évidemment laissé une marque profonde dans la vision du monde des Néoconservateurs qui sont tous profondément russophobes, même aujourd'hui. Certains pourraient objecter que beaucoup de Juifs sont profondément reconnaissants envers l'armée soviétique pour la libération des Juifs des camps de concentration nazis ou pour le fait que l'Union soviétique fut le premier pays à reconnaître l'Etat d'Israël. Mais dans les deux cas, le pays, qui est considéré comme l'auteur de ces actions est l'Union Soviétique et non pas la Russie, que la plupart des Juifs ashkénazes associent toujours typiquement à des politiques et des valeurs anti-juives. Il n'est donc pas surprenant qu'à la fois les élites «Anglo» et juives aux Etats-Unis aient une aversion et une peur instinctives de la Russie, surtout d'une Russie perçue comme résurgente et anti-américaine. Et il est vrai qu'ils n'ont pas tort dans cette perception : la Russie est définitivement résurgente, et la grande majorité de l'opinion publique russe est virulemment anti-américaine, du moins si nous entendons par «Américain » un modèle de civilisation ou un système économique. Le sentiment antiaméricain en Russie Les sentiments envers les Etats-Unis ont subi un changement radical depuis la chute de l'Union Soviétique. Durant les années 1980, les Etats-Unis étaient non seulement plutôt populaires mais encore profondément à la mode : la jeunesse russe créa de nombreux groupes de rock (certains d'entre eux devinrent immensément populaires et le demeurent jusqu'à aujourd'hui, comme le groupe
DDT de Saint-Pétersbourg), la mode américaine et les fast food étaient le rêve de tous les adolescents russes, alors que la plupart des intellectuels considéraient sincèrement les Etats-Unis comme les «Leaders du monde libre». Bien sûr, la propagande d'Etat de l'URSS présentait toujours les Etats-Unis comme un pays impérialiste agressif, mais ses efforts échouèrent : la plupart des Russes aimaient beaucoup les Etats-Unis. Un des groupes de pop des plus populaires des années 1990 Nautilus Pompilius) avait une chanson avec les paroles suivantes : Au revoir l'Amérique, oh Où je ne suis jamais allé Adieu pour toujours ! Prend ton banjo Et joue pour mon départ La-la-la-la-la-la, la-la-la-la-la-la Ton blue-jean trop usé Est devenu trop serré pour moi (Suite et fin)


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