Les champions du monde et double champions d'Europe, les Espagnols ont été humiliés par les Pays-Bas. La première sortie dans ce Mondial restera le plus mauvais déchet de leur histoire. Personne ne pouvait imaginer que l'image de marque de cette équipe allait être déchiquetée par un score sans appel de 5-1 à Salvador de Bahia (Brésil). L'unique but posté, l'a été sur un penalty transformé par Xabi Alonso (27e). Il sera le seul et unique pour les Espagnols. Ils y avaient cru, tout comme leurs supporters. Mais un ouragan venu des Pays-Bas, étouffe ces champions et les isole avant de les faire craquer dans ce premier match du groupe B. «Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur», se rappelle un envoyé spécial qui avait pris note d'une déclaration faite par le ténor espagnol Placido Domingo. «On ignore si les hommes de Vicente Del Bosque avaient cette phrase en tête en pénétrant sur la pelouse de l'Arena Fonte Nova de Salvador de Bahia, tous vêtus de blanc un vendredi 13, ce blanc d'Espagne qui ne leur réussit jamais dans les grandes compétitions et qu'ils n'avaient d'ailleurs plus porté depuis la Coupe du monde de 2002 ratée.» Même les journalistes de la presse spécialisée étaient coincés dans leurs écrits. Ils ne savaient pas quel qualificatif utiliser pour illustrer cette déchirure espagnole. «Toujours est-il, a souligné un confrère, qu'ils ont vécu un véritable cauchemar vendredi face à des Néerlandais », lesquels voulaient leur revanche, quatre ans après leur défaite en finale de la 19e Coupe du monde à Johannesburg, crucifiés par un but d'Andrès Iniesta à la 116e. David Silva voulait faire maintenir l'équilibre, un Andrès Iniesta, égal à luimême, n'a rien pu faire et un Xavi dérouté par une tactique plus affinée. Plus que quelques minutes pour clôturer la première mi-temps, lorsque le latéral gauche Daley Blind – le fils de l'ancien défenseur de l'Ajax Danny Blind – fait une passe intelligente de 40 mètres à destination de Robin van Persiev prenant de vitesse Sergio Ramos et Gérard Piqué, d'un saut de carpe, lobe Iker Casillas d'une tête plongeante à 15 mètres du but (44e) et (1-1). La seconde période allait être espagnole, mais au contraire, les Pays-Bas ont repris du souffle et labouré la partie défensive des Néerlandais. C'est une véritable occupation du terrain, les Espagnols ne comprenaient pas grand-chose. Assommés, ils ne pouvaient qu'assister à cette avalanche de buts qui déchiraient les filets de leur gardien. C'est d'abord Ramos-Piqué (2-1) pour les Pays-Bas (54e). Ensuite d'un coup franc frappé parWesley, Sneijder grille Casillas au deuxième poteau et inscrit le but (3-1) à la 64e. Le 4e but est intervenu par Van Persie 73e avant qu'Arjen Robben ne signe à son tour à la 80e. A 5-1, «les Espagnols sont d'ores et déjà au pied du mur et il leur faut retrouver leurs esprits avant le choc face au Chili mercredi prochain au Maracana de Rio, un Chili dont ils avaient eu toutes les peines du monde à se débarrasser, il y a quatre ans en Afrique du Sud en phase de groupe (2-1)».