La brûlante actualité estivale du Real Madrid témoigne de son internationalisation. Et les Espagnols alors ? Le Real est-il menacé de perte d'identité ? Vaste débat C'est fini. Angel Di Maria a quitté ses coéquipiers dimanche matin pour s'envoler à Manchester United où l'attend un poste de titulaire et un salaire de 8 millions nets. Ce que l'Argentin voulait et ce qu'il aurait dû toucher au PSG si l'UEFA n'y avait pas mis son nez. Avec le départ de l'Argentin, le Real Madrid a quasiment remboursé le transfert de James Rodriguez, l'homme censé le remplacer dans le 11 madrilène. Le temps dira si Florentino Perez a réalisé le coup de poker parfait : transférer un joueur majeur la saison dernière, acteur central de la «Decima» (Ah ce slalom en prolongation pour servir Bale...), pour la sensation du Mondial, plus jeune et plus intéressant sur le plan marketing. Pour y parvenir, James va devoir apprendre à défendre. Di Maria n'arrêtait pas de courir sur un terrain. Le Colombien, qui évolue parmi ses idoles et dans le club qui l'a toujours fait rêver, va devoir faire évoluer son jeu. S'adapter. Se désinhiber. Travailler pour deux si les circonstances l'y obligent. Si l'ancien joueur de Porto et de Monaco en est tout à fait capable, c'est sa rapidité à le faire qui sera jugée. Khedira vers une prolongation Di Maria part, Khedira reste. Surprenant tant les liens paraissaient coupés entre le champion du monde et son club. Sami Khedira était même parti cette semaine en Allemagne alors que le Real affrontait l'Atletico. Un coup de pression bien géré publiquement par Ancelotti, qui disait s'en laver les mains («il a l'autorisation de partir, son futur ne m'intéresse pas») et qui accordait aussi quelques heures de plus à l'Allemand. Visiblement, son contact avec le Bayern ne s'est pas approfondi. Sans doute pour une question économique. Je pense que le Real Madrid va vite entamer des négociations pour une éventuelle prolongation. Garder Khedira avec le risque de le voir partir libre en 2015 n'aurait aucun sens. Khedira touche 4M et voulait le double. En attendant, Carlo Ancelotti et Fernando Hierro ont du boulot. Il faut redevenir une équipe qui marque, le principal chantier, selon le coach italien et retrouver le fameux «équilibre». Le Real semble en retard par rapport à ses concurrents et devra limiter la casse en début de saison. Au-delà de ce constat évident, il y a quelque chose qui commence à inquiéter les suiveurs du Real Madrid : la perte d'identité «espagnole» du club. Et Isco, on en fait quoi ? Plus complexe est le cas d'Isco. Rester au Real Madrid est une bonne solution pour lui. Car il va jouer et qu'il est un joueur aimé du public. De plus, son adaptation personnelle s'est bien déroulée la saison dernière. Dans les trois systèmes envisagés par Ancelotti cette saison (4-3-3, 4-2-3-1, 4-4-2), Isco est barré par des monstres sportifs et médiatiques. Cristiano Ronaldo ou James Rodriguez. Mais un moment, il faut aussi ouvrir les yeux. Cristiano Ronaldo ne doit-il pas prendre du repos pour se soigner ? Cela fait des semaines que le Ballon d'or joue avec (et surtout sans) l'avis des médecins. Or, Ronaldo n'est pas rétabli et a toujours mal, à son genou ou à sa cuisse. Isco pourrait parfaitement assurer l'intérim le temps que le Portugais se régénère. Je trouve ainsi dommage de voir Isco dans l'entrejeu. Si loin du but. Le milieu de terrain, ce n'est visiblement pas son truc. Là où Di Maria s'était adapté, Isco n'y arrive pas. A Malaga, le «golden boy» jouait en soutien de l'attaque. Là où son flair offensif, ses dribbles et son jeu déroutant faisaient merveille. Son positionnement actuel le bride. C'est bête. Le placer plus haut, pourrait en outre lui réouvrir les portes de la sélection, à un moment où l'Espagne se cherche aussi une nouvelle identité. Le Bernabeu est prêt à aduler un attaquant espagnol. Il l'a sous la main. Enfin, un mot sur Iker Casillas. Il va redevenir le gardien de but titulaire en Liga des champions. Un choix consensuel pour Ancelotti, qui sait que la légende Casillas est actuellement en dessous de Keylor Navas (appelé à lui succéder à la fin de la saison). L'Italien n'a tout simplement pas envie de s'encombrer d'une nouvelle polémique. On peut le comprendre.
