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Immersion dans la Techné au MaMa

Le MaMa devient pendant tout le dernier mois de l'année 2014, le temple de la Techné (art du designer).
C'est en effet à l'occasion de la 6e édition du Festival international d'art contemporain (FIAC) que M. Mohammed Djehiche, directeur du MaMa et commissaire du festival, et M. Hellal Zoubir, artiste plasticien, designer et ancien professeur à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, commissaire de l'exposition, nous ont «designé» un festival de design, nous donnant l'opportunité privilégiée d'assimiler, autant que faire se peut, le sens de ce terme magique et quelque peu mystérieux au regard du regardeur lambda. Ils l'ont fait de façon magistrale en appariant la démarche pédagogique et la dimension spectaculaire (événementielle), y ajoutant la transcendance du pragmatisme interactionnel d'opérateurs issus de divers milieux (artistique, universitaire, scolaire, artisanal, éditorial entre autres). Sans oublier la plus-value scientifique qu'un tel événement requiert, à savoir les deux conférences animées par deux signatures éminentes de la scène culturelle française, M. Yves Michaud, ancien directeur de l'Ecole des beaux-arts de Paris, universitaire (Paris 1 Sorbonne) et critique d'art, et M. Olivier Bergeron, technologue créatif dont le métier consiste, comme il a su si bien nous l'expliquer, à « décloisonner les métiers et faire les ponts entre les technologies et les équipes créatives via une veille constante et un management projet rendant leur utilisation créative et réalis- te », sans compter les références professionnelles qui meublent son CV utilement insérées dans le dossier de presse remis à l'assistance. Dessine-moi le design Cette demande «saint-exupérienne» a été magistralement honorée par les maîtres d'œuvre de cette exposition qui ont pris à bras- le-corps une tâche assez ardue : illustrer ce mot anglais qui, dans l'acception qu'en fait le profane en général, s'arrête à une image plus ou moins restrictive d'une définition réduite à l'objet et à sa fonction. Image bien éloignée de celle liée à son évolution récente et à sa rapide diversification faisant du design un langage contemporain qui a «contaminé» aussi bien l'industrie que l'architecture, l'environnement, la publicité, le graphisme, le luxe, les arts culinaires etc., si bien qu'on a l'impression d'assister à une sorte de «designité aiguë» qui n'épargne aucun secteur de l'économie et de la vie sociale. Et pour illustrer nos propos, c'est au commissaire du FIAC, M. Mohammed Djehiche, que nous nous référons : « A l'origine, le design était lié à l'industrialisation et ne concernait que des catégories d'objets variés et souvent disparates. De nos jours, il est considéré comme un outil stratégique et comme le moteur de la création, de l'innovation et de la consommation car, dans une large proportion, il engage l'avenir de l'entreprise économique ». On pourrait y ajouter que le Design apporte « un supplément d'âme » aux choses que nous fréquentons chaque jour ainsi qu'à tout ce qui meuble notre quotidienneté. Deux conférences XXL Les deux conférences programmées ont eu lieu le 3/12/2014, veille du vernissage du FIAC 2014. Elles ont été délocalisées dans les locaux de la Cinémathèque, institution voisine du MaMa. Le premier conférencier, M. Yves Michaud, un observateur perspicace et reconnu de ce qui se passe dans la planète création artistique, apporte un éclairage pertinent à la question que pose Hellal Zoubir, modérateur dans un texte inséré dans le catalogue : « Que comprenons-nous du design ? A cause d'un malentendu sur sa définition et sur son rôle, ne cesse-t-il pas de nous entraîner dans un large spectre pour mieux nous dérouter et nous révéler sa dimension infinie ? » Cette dimension infinie est décortiquée par le conférencier qui nous en fait une pertinente approche historique et analytique embrassant une période allant de 1830 à nos jours, depuis le temps où la notion d'art, et donc d'artiste, s'appliquait à la poésie, détrônée progressivement par la peinture, puis la musique et l'opéra, ce dernier étant qualifié d'art total. Cette hiérarchisation évolutive des arts majeurs marquante ne tarda pas à être imitée par celle des arts mineurs introduite de façon résolue dès la découverte révolutionnaire, pour l'époque, du papier peint. L'intervenant fixe à 1830 l'année de naissance du design en Grande-Bretagne alors qu'en France on parlait d'art décoratif et en Allemagne de « mise en forme». L'exposition de Londres de 1851 a permis d'évaluer et de comparer les industries des pays européens et des Etats-Unis, sans oublier que, dans un autre cadre, les pays de l'Est européen affichaient leur conception et leurs propres paradigmes dans le domaine. Le conférencier passe ensuite à la période contemporaine où la demande esthétique a fait évoluer le design au gré des progrès technologiques révolutionnaires qui caractérisent les périodes modernes et postmodernes. Poursuivant sa conférence qu'il a explicitement titrée «La nouvelle vogue du design», il explique la progression envahissante du design à travers tous les secteurs et illustre ses propos par des exemples de formats devenus de plus en plus courants. Il n'hésite pas à émailler son discours de termes techniques dont il s'empresse de donner la définition comme par exemple «design au-delà du visible», «design d'ambiance, de confort, etc.). Il se plaît à user de néologismes pour préciser sa pensée comme «artéisation», «ambiantisation», etc. On se rend alors à l'évidence qu'au gré de l'évolution galopante de la mondialisation, tout se robotise, se numérise, s'ergonomise, s'esthétise, se gigantise, se nanoïse, se technologise, se transdisciplinarise, se transtechnologise... En un mot, tout tend à se designiser aussi. Le second conférencier, Olivier Bergeron, est un «technologue créatif, développeur, directeur de projet, spécialiste en design sensoriel, en management de créatifs designers, d'ingénieurs programmation électronique et en management médiation innovation». Sa conférence aborde la thématique de la médiation sur l'innovation. Il s'est penché tout au long de son discours sur l'émergence de la capacité de créer différemment. Il a déployé à cet effet de manière très pédagogique toute une terminologie afférente à son sujet : intelligence artificielle, beauté connectée, mobilité, application 3D, vie connectée (prise de contrôle de la sécurité), contrôle et distribution managériale d'espace, design d'expérience (immersif), bâtiment connecté, application sensuelle et climatique, design de service et d'interface, réalité augmentée esthétique, architecturale et événementielle. Olivier Bergeron s'est révélé être tout au long de son intervention, un véritable technologue du dépliage pédagogique de tout ce qu'implique la vie dans une civilisation du tout technologique, du tout design en quelque sorte, peut-on dire. Pour revenir à une définition du design beaucoup moins abrupte, n'est-il pas opportun, une seconde fois, de citer Mohammed Djehiche pour qui «la définition simple du design pourrait se limiter à l'action d'aborder des problèmes observés autour de soi et à leur apporter des solutions intelligentes tout en gardant à l'esprit que le beau peut servir l'utile et vice-versa». Tout simplement ! Désigne-moi quinze designers Ils sont quinze et ne forment pas une équipe de rugby. Ils sont quinze et ont pour tâche de nous dessiner du design. Ils sont onze Algériens et quatre invités de pays amis. Ils ont travaillé chez nous, en Algérie, avec les moyens matériels mis à leur disposition et avec l'aide d'artisans, d'artistes, d'étudiants ou de lycéens détachés auprès d'eux. Ils ont apprêté dans les délais impartis leurs œuvres qu'ils présentent à l'exposition du FIAC 2014. Outre la gageure de réaliser en un temps fixé des œuvres avec des collaborateurs qu'ils ne connaissaient pas au préalable, ils ont avant tout vécu une expérience enrichissante de découverte de l'autre. On leur a donné à faire quelque chose ensemble, ils l'ont fait avec amour et ont apprécié le « faire ensemble », un faire devenu au bout du compte savoir-faire. Ils ont tous rallié le MaMa, ce 4 décembre 2014, à 18 heures, pour apprécier le résultat dans les regards émerveillés des très nombreux invités et visiteurs. Un travail qui a parlé ce jour-là et parlera longtemps aux regardeurs. De quoi ? De la Techné, l'art du designer. L'art de nos quinze artistes qui sont : Amine Belkebir avec ses «Table et tabourets Verda» en Forex laqué, Walid Bouchouchi avec sa «Shita» en matériaux divers, Walid Drouch avec sa chaise «Le trône» en plexiglas, bois tourné, feuille d'or et tissus matelassés, Samir Hamiane avec ses « Lampe et lus-tre », en céramique et verre, Saïd Issad avec sa «Chaise mante» en résine, Mourad Krinah avec son papier peint (tirage numérique sur papier), Hicham Lahlou, un designer marocain, avec son «Banc Africa urbana», en résine de po-lyester, Leila Mammeri avec son «Tifrat» en bois vernis, plexiglas et métal, Messaoud Idir avec «MW» en acier, tôle, cuir et bois, Hamed Ouattara, un designer burkinabé, avec son «Mobilier métallique «à base de mobilier de rebut récupéré, Mohamed Ourad avec sa «Valse de vases) en résine polyester stratifié de fibre de verre, Bertrand Planes, un designer français avec son « Bumpit Alger» en mobilier de récupération, peinture blanche et vidéo projection», Neila Rahil avec «W-Light, lampadaires en métal et en béton, Johann Van Der Schiff, designer sud-africain avec ses « Community punching bags (C.P.B.S.), Radia Zitouni avec ses «Buchettes» en plexiglas, bois, forex, laine et mousse. Immersion dans «Baba Salem, Yasmine» de Cherif Medjeber dit Cherif Le clou de ce FIAC 2014 prend l'allure d'un festival dans le festival. Il est l'œuvre de Cherif Medjeber, le 16e artiste intervenant, dont la monstration a clôturé en apothéose un geste culturel qui ne s'estompera pas de sitôt des mémoires. Cherif est une star du design international ; certaines de ses créations figurent dans la collection du mythique musée Guggenheim de New York, sans compter toutes celles acquises par d'autres institutions toutes aussi
prestigieuses de par le monde. En cette fin d'après-midi du 14/12/2014, cette œuvre événementielle a occupé l'espace et le temps. Conviviale, festive, interactive, elle nous a donné l'opportunité jusqu'à une heure avancée de la soirée, de nous immerger dans un happening sublimement «designé» par un plasticien qui a su transfigurer les lieux». Un bain visuel vaillamment animé par un groupe de musique identitaire Gnaoua, celui-là même qui a inspiré le titre de l'œuvre «Baba Salem. Yasmine. Souvenir d'enfance». Groupe qui s'est illustré par une énergique spontanéité sous l'œil admiratif et complice d'un groupe de « Femmes d'Alger» judicieusement «enhaïkées» et délicieusement cadencées par l'expertise chorégraphique de quelques artistes bien inspirés. Nous extirpant subrepticement de cette sympathique manifestation empreinte d'une patrimoniale poésie que peu de mots peuvent décrire, nous avons pu apprécier quelques créations de Cherif qui meublent alentour l'espace muséal, notamment une console conjuguant à merveille la matière et la forme (bois exotique, cuivre, verre) ainsi qu'une paire d'appliques sublimement représentatives des repères iconiques pariétaux du Tassili. Nous avons pu également évaluer l'envergure que peut revêtir le design quand on décide d'en faire une poétique identitaire. C'est ce que Cherif décline à merveille, illustrant tout autant les arcanes de la transversalité quand elle est chantée en design.


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