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Face aux nouvelles mutations mondiales, l'Algérie doit avoir une vision stratégique
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 12 - 2014

Les dernières mesures au niveau du conseil des ministres restreint sont certes louables mais insuffisantes, décisions à court terme, devant les insérer au sein d'une vision stratégique de moyen et long terme, le monde ne nous attend pas, toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Evitons une vision tant de «sinistrose» car tout ce qui a été réalisé depuis l'indépendance politique n'est pas totalement négatif, mais également d'autosatisfaction source de névrose collective, devant être tout simplement réaliste, et privilégier les intérêts supérieurs du pays. L'Algérie peut relever les défis de cette crise multidimensionnelle, devant à la fois rétablir la morale de ceux qui dirigent la cité, devant donner l'exemple et optimaliser durant ces quatre-cinq années, la crise risquant d'être de longue durée, l'utilisation des réserves de change, qui risquent de fondre, si elles sont gaspillées, comme du beurre au soleil.
Le devoir d'équité à travers une vision stratégique de l'articulation des rôles de l'Etat et du marché Il faut éviter toute ambiguïté. L'égalité n'est pas celle du modèle de l963-20014 mais recouvre la nécessité d'une transformation de l'Etat providence de l'Etat gestionnaire à l'Etat régulateur, par la formulation d'un nouveau contrat social, renvoyant au nécessaire refondation de l'Etat. L'Algérie a vécu sur un modèle égalitaire simple, grâce aux hydrocarbures et non par le travail et l'intelligence, l'Etat propriétaire gestionnaire régentant l'ensemble de l'activité économique et sociale réduction des inégalités, développement des prestations sociales pour tous, bien que certains contestent que ce modèle ait été équitable. Mais d'une manière générale, ce compromis est remis en cause avec l'évolution d'une société plus ouverte, plus individualiste exigeant des traitements plus personnalisés avec comme toile de fond, une croissance plus sélective et rendant urgent de mieux articuler les rôles respectifs et complémentaires de l'Etat et du marché. De ce fait, cela remet en cause le traitement statistique global qui correspond de moins en moins à la réalité plus complexe, supposant d'ailleurs une structure indépendante du gouvernement comme l'atteste actuellement l'effritement du système d'information. La société de marché incitant naturellement à plus d'efforts et de dynamisme et la solidarité dans la compétition implique de cesser d'exclure sous peine de devenir une société de décadence. Ainsi, les problèmes doivent être absorbés différemment et cela passe par une réflexion collective sur la justice au sens sociétal. L'universalité de la justice n'existant pas, elle dépend du moment daté et du mouvement historique. Une société dynamique en forte croissance offre des espoirs individuels plus grands en tolérant certaines inégalités, qu'une société dont l'économie en stagnation où l'avenir est incertain. Paradoxalement, en dynamique, certaines inégalités à court terme profitent aux plus défavorisés à moyen terme si l'on respecte les droits fondamentaux, bien qu'il faille éviter une domination excessive de l'argent sur la vie sociale. Dans un tel contexte, il faut identifier lés inégalités qui doivent être combattues (inefficaces et injustes) et trouver le niveau acceptable d'inégalités nécessaires pour assurer le dynamisme de l'économie. Il ne sera plus question de la simple égalité d'accès à des prestations banalisées mais l'équité par la discrimination positive privilégiant le renforcement des relations professionnelles, la relance des négociations collectives branches par branches grâce à de nouvelles méthodes de travail fondées sur l'innovation continue. Il s'agira de favoriser de nouvelles structures sociales dynamiques pour impulser le changement et impulser celles traditionnelles par définition plus conservatrices. Ainsi, doit être pensée au sein d'une vision stratégique, une nouvelle politique axée sur une nouvelle politique de l'emploi et des salaires liés à l'éducation ; une nouvelle politique de la protection sociale et enfin une nouvelle politique fiscale qui est au cœur de l'équité qui sont nécessaires pour éviter cette distribution de salaires sans contreparties productives, pour une paix sociale éphémère, différant les tensions dans le temps, des emplois improductifs notamment dans l'administration, les sureffectifs dans les entreprises publiques, voilant la réalité du taux de chômage, des taux d'intérêts bonifiés sans efficacité réelle et dresser le bilan de l'Andi, l'Ansej, l'Anem, etc. En ce qui concerne l'emploi, la politique passée et actuelle a été de préférer la distribution de revenus (salaires versés sans contreparties productives) à l'emploi, c'est-à-dire contribuant implicitement à favoriser le chômage. Aussi, s'agit-il de modifier les pratiques collectives et réduire les à-coups sur l'emploi en accroissant la flexibilité des revenus et des temps de travail par une formation permanente pour permettre l'adaptation aux nouvelles techniques et organisations. Le rôle primordial pour l'emploi est d'introduire l'initiative économique de tout le monde et les capacités entrepreneuriales caractérisées par les prises de risques industriels et économiques. La solution la plus sûre est de s'appuyer sur la qualification, la professionnalisme des salariés allant de pair avec la spécialisation de l'économie. L'avenir est dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. Pour cela, une place importante doit être donnée à la négociation collective où l'Etat se confinera à son rôle en matière de minima de salaires et de grilles de classifications professionnelles, et d'introduire des incitations comme celui d'abaisser les cotisations sur les bas salaires afin de diminuer les coûts relatifs des emplois non qualifiés. Cependant, en allégeant les charges, il faudra mesurer le prix de cet effort de redistribution par les actions ciblées de solidarité nationale en évitant de décourager les activités économiques. D'une manière générale, il y a urgence d'un système d'éducation évolutif s'adaptant à la nouvelle conjoncture internationale par des réformes depuis le primaire jusqu'au supérieur en passant par la formation professionnelle par une formation permanente afin d'éviter des diplômés chômeurs avec la baisse du niveau, et donc améliorer la qualité : c'est que la majorité des salariés n'ont pas à ce jour bénéficier de formation professionnelle. Dans le cadre de l'amélioration de la qualité qui s'est nettement détériorée, (nos universités sont actuellement déclassées au niveau des classements internationaux), il est souhaitable une décentralisation de la gestion de l'éducation d'une manière globale afin de faire jouer la concurrence régionale et son adaptation aux besoins de la société, avec quatre grands pôles d'excellence et éviter ce mythe d'une université par wilaya. Le deuxième axe étant celui d'une nouvelle gestion de la sécurité sociale favorisant l'emploi et la cohésion sociale. Le financement de la protection sociale continue à être assis pour l'essentiel sur les cotisations sociales et absorber les gains de productivité au détriment de l'emploi et des salaires directs. Car force est de reconnaître qu'avec la baisse de la «salarisation» due à l'accroissement du chômage, cela pèse sur le compte de la sécurité sociale et par la présence à la fois des dépenses de transfert et leur mode de financement, le déficit étant couvert par des prêts à moyen terme qui sont supportés sur les générations futures. Aussi, la pérennité du système risque d'être menacée à moyen terme et nécessite de profondes réformes structurelles. Le paiement des retraites en cas de chute brutale des cours du pétrole et si la panne dans le développement persiste, doit nous faire réfléchir par des mesures pérennes et non conjoncturelles. D'une manière générale, la notion d'équité a changé et l'accès à l'emploi doit être une priorité car la protection sociale actuelle accroît le chômage. Donc, ce n'est pas un changement d'assiette des prélèvements qui résoudra les problèmes mais dans la maîtrise de la dépense aussi bien la dépense globale que la dépense remboursée, car dans cette sphère spécifique, celui qui consomme n'est pas celui nécessairement celui qui finance, et cela n'est pas neutre pour l'activité productive. Aussi, l'ensemble des dépenses de la sécurité sociale ne doit pas croître, en volume, plus vite que la croissance du produit intérieur brut (PIB). Cette rationalisation des dépenses ne saurait signifier une restriction aveugle afin de permettre de couvrir les besoins des plus démunis, supposant des enquêtes ciblées sur le terrain. Enfin le dernier axe consiste en une nouvelle politique fiscale, le système des impôts car il est au cœur même de l'équité, mais l'impôt pouvant tuer l'impôt car il modifie l'allocation des ressources réalisées notamment l'offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services. Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l'optimum économique et s'articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges, ce qui n'altérerait pas nécessairement leur caractère de redistribution. Comme il y a lieu de préciser que le niveau de l'impôt direct dans une société mesure le degré d'adhésion de la population. 3.- Il ne peut y avoir de citoyens sans projet de société Il n'y a pas de citoyens sans projet social et il n'y a pas de projet économique durable qui ne soit pas lié à un projet social. Il s'agit de restaurer à l'Etat, sa vocation naturelle, le soumettre au principe d'efficacité conçu, selon une démarche démocratique, la puissance publique dépendant trop des corporations rentières, ce qui conduit à un éparpillement et un accroissement des dépenses de l'Etat qui ne sont pas proportionnelles à leur efficacité. Avec les 630 milliards de dollars de la dépense publique entre 2000-2013 (budget de fonctionnement et d'équipement, part devises et dinars) le taux de croissance moyen annuel aurait dû dépasser les 9-10%. D'où l'urgence du renouveau du service public et l'optimisation à-coups de l'effet de la dépense publique en introduisant plus de rigueur budgétaire et renforcer les organismes de contrôle : parlement, IGF, Cour des comptes et revoir le mode de désignation des commissaires aux comptes au niveau des grands organismes et entreprises publiques en favorisant la concurrence. L'handicap majeur de toute société est l'intervention autoritaire, vision du passé, des pouvoirs publics, ce qui ne saurait signifier la fin du rôle de l'Etat stratégique en économie de marché en tant que régulateur et protecteur des plus démunis. Cette intervention, en cas de malaise social,
cristallise le mécontentement populaire sur le pouvoir d'Etat et aboutit à un affrontement direct entre la puissance publique et l'opinion sans qu'intervient la moindre médiation. Or, malheureusement en Algérie, l'intermédiation politique, sociale et économique est inefficiente, pour ne pas dire absente, chacun monnayant sa part de rente, contre un soutien artificiel, du fait que la majorité des organisations officielles vivent grâce aux transferts de la rente des hydrocarbures. Ainsi, en cas de malaise social, les services de sécurité sont confrontés directement à la population accentuant le divorce entre l'Etat et les citoyens. Sans cette intermédiation crédible , il est difficile de redonner confiance à la population algérienne qui suppose un Etat de Droit, base du retour à la confiance passant par des actions concrètes de luttes contre la corruption, le favoritisme, le régionalisme, les relations de clientèles occultes qui ont remplacé les relations contractuelles transparentes. Or, souvent c'est l'application de la règle de Piter qui fait que l'on gravite dans la hiérarchie en fonction de sa servitude et de son degré d'incompétence. Il s'agit aussi de mettre en place des mécanismes nouveaux dans le domaine politique, économique et social afin de lier l'efficacité économique, loin de tout monopole public ou privé, et l'équité pour garantir la cohésion sociale, loin de tout populisme. Les réformes politiques et économiques structurelles et non conjoncturels sont urgentes pour l'Algérie afin de s'adapter aux nouvelles mutations mondiales nécessitant des stratégies d'adaptation. Car, le cadre macro-économique relativement stabilisé est éphémère sans de profondes réformes structurelles qui sont timides, en témoigne la faiblesse des exportations hors hydrocarbures (moins de 2-3% des exportations totales). (A suivre)


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