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Monologue ou faux dialogue ?
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 02 - 2015

Le vécu collectif donne à mieux comprendre ce que Le soliloque veut dire, aujourd'hui, avec les moyens de communication modernes par rapport à l'ancien temps où la parole était le seul support pour le message verbal.
La communication est quelque chose de vital pour l'équilibre psychologique de l'homme. Lorsqu'on assiste au déroulement des réunions publiques, chacun essaie de mettre en valeur sous le prétexte d'avoir la parole facile et même s'il n'apporte rien d'enrichissant. Ceci pour dire que ceux qui monopolisent la parole ne sont pas toujours les meilleurs. Parmi les participants à un débat, il y en a qui participent peu tout en étant d'un grand intérêt par le contenu de leur intervention ; d'autres ne communiquent pas, par timidité maladive même s'ils ont d'excellentes idées. Parler seul n'étonne plus personne aujourd'hui On voit chaque jour, dans la rue, les transports publics ou les salles d'attente, des individus qui élèvent la voix pour parler à distance sur des sujets divers. Et on ne les écoute plus tant ils sont nombreux. C'est le résultat du perfectionnement du téléphone portable pourvu d'un dispositif appelé le « kit mains libres » permettant d'installer des oreillettes dans ses oreilles liées à l'aide de fil à son portable dissimulé dans une poche. Les consommateurs du téléphone parlent sans limite grâce aussi à des avantages offerts par quelques opérateurs téléphoniques, consistant en des réductions appréciables des tarifs pour de longues communications. Le paradoxe est qu'il s'agit là d'une nouveauté qui n'attire plus l'attention tant nous en sommes à la banalisation si bien qu'aujourd'hui un voyageur peut avoir en face de soi une personne parlant à haute voix à quelqu'un pouvant se trouver à des centaines ou à des milliers de kilomètres de sa banquette. Tel est le fruit du progrès des années 2000. Il reste à vérifier si toutes les communications méritent d'avoir lieu car en les écoutant attentivement, on finit par se rendre compte qu'il n'y a rien à retenir d'intéressant. Ce n'est que du bavardage inutile qui traduit l'idée de médiocrité culturelle. Les protagonistes de communications par téléphone mobile très nombreux sont, apparemment, des gens qui ont soif de parler. Sur des centaines de portables écoutés parce qu'on s'est trouvé à leur proximité, les échanges portent sur des sujets du quotidien le plus banal : le manger, les vêtements, les relations, parfois les sentiments, le travail, les maladies des voies respiratoires comme l'angine et la grippe, les vols et agressions sont là des sujets dominants. On n'a jamais entendu quelqu'un, même parmi les étudiants, parler de recherches scientifiques, de romans lus, de rendez-vous pour une soirée théâtrale, de critique d'art cinématographique ou pictural. Ça serait une perte de temps et d'argent. Mais de temps à autre on entend des mots techniques concernant les nouveaux portables à multi-options, les web cam, 4 G. Voilà les faux ou semblants de Le soliloque version moderne de cette deuxième décennie du 21ème siècle et qu'on côtoie par centaines dans la journée et dont la fonction est de faire partie d'un décor monotone. Les exemples qui ont le plus attiré notre attention, ont eu pour seul effet de nous faire rire. Une fois, un jeune tiré à quatre épingles parlait d'argent à rembourser, une bagatelle de 50 millions que son correspondant réclamait à cor et à cri. La communication qui était faite de supplications multiformes suivies d'insultes, avait duré une heure. Une autre dont quelqu'un se rappelle bien est une recette de cuisine dictée par téléphone, d'un fauteuil de train, à Zoulikha qui avait fait part de son embarras. Cela portait sur le mode de cuisson des spaghettis. Et que de communications sont tombées dans l'oubli ! pas qu'intéressantes et dépourvues de toute notion culturelle. Soliloquer dans les temps anciens suscitait le rire ou la curiosité Parler seul, il y a de cela vingt-ans, à haute voix comme on le fait aujourd'hui avec le portable, ne pourrait qu'attirer l'attention de tout le monde. Tout le monde écoutait en doutant de l'équilibre mental de l'auteur du monologue. Les fous seuls pouvaient parler à eux-mêmes, malgré eux parce qu'ils étaient livrés à leur triste sort. Un témoin nous rapporte l'histoire d'un soi-disant déséquilibré mental, considéré par tous comme tel, alors qu'en réalité il ne l'était pas. Il s'était lui–même confectionné un appareil téléphonique à partir d'un gros aimant attaché à une boussole et à d'autres accessoires hétéroclites. Quand il téléphonait, c'était pour les autres un spectacle on lui demandait de contacter un des siens qui se trouvait ailleurs, parfois en Europe ou dans un autre continent. Le fou prenait la peine de prendre son appareil pour appeler longuement par son prénom la personne à toucher en lui demandant de revenir vite à la maison avec les valises bien remplies de tout ce qui manquait au pays. Pendant la durée de l'appel qui n'allait jamais au delà de l'appareil et qui n'était qu'un simulacre de téléphone, tout le monde riait aux éclats. Quant à lui, jamais il ne s'emportait. Mais il n'y avait pas que les malades mentaux qui soliloquaient, d'autres catégories d'individus éprouvaient du plaisir à se parler sans se soucier du qu'en dira-t-on ou des réactions des gens qui pouvaient le croiser. Très souvent, on voyait passer un vieux monté sur un âne et se parlant à lui-même. On dit vieux, parce que c'est dans le troisième âge qu'on peut trouver ce genre de comportement. Au delà d'un certain âge, ils se sentaient, hommes ou femmes, esseulés et comme le besoin de parler est un besoin biologique, ils parlent et dans un langage relevé pour se soulager, se sentir moins seuls, avoir quelque réconfort. « C'est dans cet état de monologue interminable que j'ai rencontré un vieux fellah qui passait à dos de mulet. Il parlait normalement en imaginant des interlocuteurs potentiels lui apportant de l'eau à son moulin ». Une fois c'était un sourd qui parlait seul dans une forge, face à l'enclume, pensant que le forgeron travaillait encore alors qu'il était parti chez lui. Le vieil homme était si sourd qu'il n'entendait pas les coups de marteau qui s'battaient sur le fer. Donc on n'était pas en face d'un cas pathologique comme ce berger qui s'était acquis la renommée de parler à la vache, comme s'il s'adressait à une personne. Il avait été surpris par des curieux dans son drôle de monologue. Une vieille qui avait entendu sa voix l'avait pris pour un revenant ou un fantôme. Elle donna l'alerte et des gens étaient venus à la hâte voir la scène. Ils en étaient médusés.

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