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Aussi petite qu'est la souris elle n'est pas l'esclave de l'éléphant (I)
Publié dans La Nouvelle République le 19 - 09 - 2015

A Cherchell, le Douar de Sidi Semiane se trouvait à mi-chemin des montagnes du Zaccar et de la mer. Il faisait partie de la Wilaya IV de la Zone II. Il est relié d'une route venant de Cherchell au Zaccar Miliana, jusqu'à la vallée du Chlef. Après la bataille de Sidi Mohand Aklouche, dans la circonscription de Cherchell, où le commando de L'ALN sortit victorieux de ce grand accrochage contre l'armée française et particulièrement contre le 29e bataillon de tirailleurs algériens installé à Fontaine du Génie (Hadjrat Ennos), le commando ALN restait toujours dans la région à la recherche d'autres batailles.
D'après le témoignage de Si Ould El-Hocine Mohamed Cherif ', la Katiba El-Hamdania se trouvait encore une fois dans le douar Hayouna, et pour la deuxième fois, un agent de liaison leur rapportait une lettre du capitaine Si Slimane, dans laquelle il relatait que les soldats français faisaient des incursions fréquentes au douar Nouari près de Sidi Semiane, ils martyrisaient les habitants et qu'il y avait lieu d'aller sur place pour mettre fin aux agissements humiliants et néfastes de cette horde sauvage de soldats français. Il fallait une marche de plus de 3 heures pour arriver à Sidi Semiane, et dans des conditions très difficiles, ils prirent le départ à 23 heures, pour y arriver à 3 heures du matin. Et là, ils montèrent immédiatement sur place un plan de combat: la section de moudjahidine de Sidi Kaddour prit position en face de Sidi Semiane à côté de Djebel Lemri; quand deux autres sections s'étaient embusquées au bord de la route dans un bois situé derrière le douar Nouari. Entre 4 et 5 heures du matin, le bruit et les ronflements des moteurs des véhicules leur parvenaient. Si Moussa, leur chef, passa d'un groupe à l'autre pour leur dire de bien se camoufler et de faire attention, la journée s'annonçait très difficile. Les guetteurs avaient fait savoir qu'un convoi montait du littoral par l'oued Messelmoune, et un autre convoi par l'oued Sebt, ils venaient des villes de Cherchell, Sidi Ghilès (Novi), Hadjret Ennos (Fontaine du Génie), Gouraya et Damous (Duplex), l'ennemi avait concentré ses forces pour faire un grand ratissage, il était impossible de quitter leur position sans risque de se faire repérer, c'était trop tard, ils étaient obligés de leur faire face. Le soleil se levait lorsqu'ils virent des soldats qui débouchaient derrière Djebel Lemri en courant pour prendre position devant la section de Sidi Kaddour. Les soldats français venaient de Miliana, El-Khemis, Aïn Défla et des postes militaires environnants. Ils n'aperçurent pas la présence de la section ALN qui se trouvait derrière eux. Celle-ci commençait à descendre vers eux. L'encerclement se resserrait autour d'eux. La surprise était grande, ils avaient été trahis, comme ce fut le cas dans la bataille de Sidi Mohand Aklouche. L'ennemi savait exactement leur emplacement, le même traître, qui avait informé le capitaine Si Slimane, avait donné l'information à l'ennemi avec toutes les indications; le traître mouchard jouait un double jeu. Ils les avaient vendus, ils étaient pris au piège. Comprenant alors pourquoi Si Kaddour n'avait pas ordonné d'attaquer les soldats qui étaient devant lui, il voyait que l'ennemi concentrait ses forces autour d'eux. Heureusement que cette section n'était pas dans le plan tactique de l'état-major français, qui resserrait de plus en plus l'étau sur eux. L'aviation survolait Sidi Semiane. À côté du douar, ils entendaient les chants des harkis, qui dansaient de joie, disant: «Vous êtes tombés dans notre souricière, rendez-vous bande de salopards, sales communistes!» Oui c'était vrai, ils étaient bel et bien engouffrés dans une embuscade. L'aviation commença le bombardement qui dura un peu plus d'une heure. Heureusement pour eux, il y avait de grands rochers à l'intérieur de la forêt, qui leur permettaient de s'abriter des tirs aériens. Après le départ de l'aviation, ils commencèrent à bouger. Cherchant à sortir de cet encerclement, ils suivirent leur chef pour tenter de sortir sur la droite, ce fut impossible. L'ennemi avait installé plusieurs pièces de mitrailleuses le long de la route ainsi que des milliers de soldats en position de combat, ayant l'air de dire: «avancez, venez, on vous attend». Le chef de la section ALN étudia la situation et se dit: «Si on engage le combat de ce côté et que nous arrivons à passer, il y a l'oued qui est large et long, dont la traversée nécessite une heure de temps et sans oublier que nous serons à découvert, donc des cibles privilégiées pour l'aviation. Sur l'autre flanc, des hélicoptères de type «Bananes» déposent leurs troupes, toute retraite est coupée pour nous de ce côté droit». Si Moussa revint en arrière, disant à ses hommes de le suivre pour essayer de sortir du côté gauche, ce fut encore pire de ce côté-ci: les soldats occupaient tout un terrain plat et découvert. Par les ordres du capitaine Si Moussa, la section ALN revint alors à son point de départ, au milieu de la forêt. Si Moussa, par son calme, imposait respect et confiance, et disait à ses hommes: «Ne vous affolez pas, du courage mes frères, il nous est impossible de tenter la sortie par l'avant, car il y a le gros des troupes françaises qui nous attendent, et surtout le grand risque de mettre en danger la vie des habitants du douar Nouari. Derrière, il n'y a aucune issue, la route s'arrête à un rocher au-dessus de nous». La situation n'était pas bonne pour ces moudjahidine, ils étaient bel et bien encerclés de tous les côtés. Soudain, une puissante voix sortant d'un haut-parleur se fit entendre dans le tumulte de l'embuscade: «Kellouaz Moussa, Kellouaz moussa, je suis le commandant Gaudoin. Tu te souviens de moi, nous avons fait la guerre d'Indochine ensemble. Nous étions de bons copains, nous avons combattu ensemble les Vietminh côte à côte. Alors, je te demande de te rendre avec tes hommes, et je te donne ma parole d'honneur et d'officier que je t'aiderai». Les Moudjahidine qui entendaient ces paroles étaient tous étonnés, surtout Si Moussa. Effectivement, ils avaient fait ensemble la guerre d'Indochine. Si Moussa avait le grade de sergent-chef, tandis que Gaudoin avait le grade de lieutenant. Aujourd'hui, il se trouve face-à-face avec celui qui avait l'avantage de la supériorité du nombre, le commandant Gaudoin, qui ne cessait de faire appel à Si Moussa, en lui proposant de se rendre. Sans perdre son sang-froid, Si Moussa, le chef du commando «El-Hamdania» disait à ses hommes: «ne bougez pas, laissez-le parler». De l'intérieur de la forêt, on voyait bien le déploiement de tous les soldats qui les encerclaient. Le commandant français ne cessait de faire des appels: « Kellouaz Moussa, je sais que tu es à l'intérieur et que tu m'écoutes. C'est vrai, je connais ton courage, tu es un héros mais il est inutile que tu tentes quoi que ce soit, tu n'as aucune chance de sortir. Rends-toi avec tes hommes avant qu'il ne soit trop tard pour vous, sinon vous allez tous mourir ». Si Moussa demanda à ses hommes de faire attention pour ne pas être brûlés. Ils avaient tenté de forcer le barrage sur les soldats de gauche, mais hélas, c'était impossible. Si Moussa avait l'habitude de vivre ces moments forts, ses initiatives encourageaient ses hommes à le suivre pour forcer du côté droit, difficilement. Toute la forêt prit feu, la fumée gênait la respiration. De retour vers le côté droit, le groupe de Si Brahim Khodja devait suivre, le feu les a séparés, c'était pénible, ils avaient trouvé un abri sous un rocher qui avait une forme de croissant, ce qui leur permettait de s'allonger sans être atteints par le feu. A leur gauche, ils entendaient des tirs, c'était le 6eTM groupe de Si Brahim Khodja qui avait voulu sortir. L'accrochage dura une quinzaine de minutes, puis ce fut le silence. L'artillerie reprit de nouveau, ajustant ses tirs sur le flanc gauche. L'accrochage reprit également; nos compagnons pensaient qu'il fallait diversifier l'attention de l'ennemi qui déduirait qu'ils allaient faire la même chose du côté droit. Si Djelloul Ben Miloud, le chef de section, se trouvait avec le 6ème groupe qui préféra mourir les armes à la main que d'être brûlé vif. Il relança de nouveau l'assaut contre l'ennemi avec des cris : « Allah Akbar, El Houdjoum Fi Sabil Allah ». A l'assaut. De leur abri, le reste du commando ALN voyait le mouvement des soldats ennemis qui couraient dans tous les sens. Il était clair que le 6ème groupe avait engagé la bataille avec courage, toutes les conversations des soldats français étaient audibles, les moudjahidine pouvaient même les voir sans être vus. L'un deux disait: «Mon commandant, si j'avais le mortier, oualah (je jure), ils n'iront pas loin». Les moudjahidine comprirent alors que leurs compagnons avaient réussi à passer, seule l'aviation avait pu les poursuivre. Il était une heure de l'après-midi, il faisait très chaud, le feu avait brûlé tous les arbres. Heureusement qu'ils étaient allongés dans des trous sous le rocher. Ils avaient très soif et étouffaient. Si Moussa leur demanda de résister, de supporter et que bientôt ils allaient sortir pour donner une leçon à ces soldats. (A suivre)

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