Les enfants issus des familles exploitant les fermes et venus des agglomérations secondaires de la commune de Sidi Ben Adda, relevant de la daïra d'Aïn Témouchent, et qui fréquentent le CEM 17-Octobre 1961, continuent de déjeuner dans les rues. Encore une fois, les élus et les autorités de la wilaya d'Aïn Témouchent «ferment» les yeux sur le situation que vivent quotidiennement ces élèves. Faute de demi-pension, ils déjeunent dans les rues. Adossés au mur de clôture du collège, ces élèves déjeunent à midi en mangeant des sandwichs de kalentica ou de fromage. Ensuite, ils frappent aux portes des maisons riveraines pour assouvir leur soif. Fort heureusement, la générosité et la solidarité sont des qualités impérissables de la population locale, qui les invite pour déjeuner ou se prémunir contre le froid et aussi pour autres besoins sanitaires. Ils n'ont pas le temps pour réviser leurs cours. Ces enfants, venant des fermes et des agglomérations secondaires, sont exposés aux risques d'intoxication, le froid en hiver et la chaleur en été. Pis encore, ces innocents de surcroît les jeunes filles sont souvent exposées aux provocations des délinquants. Plusieurs fois, les parents de ces enfants ont soulevé ce problème lors de réunions avec les autorités locales ou la direction de l'éducation, mais sans aucune suite positive. A la surprise générale, les élus de l'APW d'Aïn Témouchent, en présence du chef de l'exécutif de la wilaya, ont examiné en plénière, mardi, le rapport relatif à la rentrée scolaire 2015/2016 par la directrice de l'éducation. Ils n'ont rien dit sur ce cas. Selon leur rapport, «33.000 élèves bénéficient de la cantine scolaire. L'APW contribue au budget supplémentaire pour les cantines scolaires et plus spécialement pour quelques CEM qui ne disposent pas de demi-pension». Alors pourquoi a-t-on omis ces élèves ? Afin que nul n'ignore, ces collégiens, habitant dans un rayon de plus de 12 km, à Chatt El Hilal, Sidi Djelloul, Régina et autres, se lèvent très tôt chaque matin, prennent leur petit-déjeuner à la hâte pour prendre place dans le bus du ramassage scolaire. Et le soir, ils rentrent très fatigués chez eux, vers 18h. Les parents sont très pragmatiques. Ils sont inquiets de l'avenir de leurs progénitures car ils sont persuadés qu'il est très difficile de réussir dans la scolarité en raison des conditions défavorables pour assimiler leurs cours. Certes, un ventre creux n'à point d'oreille. L'expérience en a prouvé que la plupart des élèves de ces fermes arrêtent très tôt leur scolarité, qu'ils soient excellents ou non. Le comble pour ces parents et l'opinion publique, la restauration n'est pas un épineux problème s'il existe une réelle volonté. Et pourtant, l'Etat algérien a injecté des budgets importants pour une meilleure prise en charge des élèves dans tous les niveaux scolaires et universitaires.