Si dans plusieurs pays européens, le dispositif législatif relatif à la protection des droits de l'enfant est suivi à la lettre en matière de code de procédure pénale, code de la famille et code de protection de l'enfance et de l'adolescence, chez nous, par contre, bien que ces lois existent ne sont jamais appliquées et ne se comptent toujours, en tout cas à Relizane, que parmi les chimères, sans aucun rapport avec la réalité. En effet, le législateur algérien a consacré plusieurs articles et notamment les droits primordiaux, comme celui relatif à la nourriture, au gîte, aux soins médicaux et à la scolarité obligatoire. Parallèlement à ces droits, le législateur algérien n'a pas omis pour autant d'interdire la maltraitance des enfants, les châtiments corporels, le travail prématuré, les violences, l'inceste et le viol. A Relizane, on en voit de tout, des enfants qui sont obligés par leurs parents de se lever tôt pour mendier, d'autres pour aller bosser, d'autres qui sont contraints par leurs parents de marcher pieds nus pour exciter les âmes charitables pour leur donner l'aumône, bref on en voit de tout, mais ce qui est le plus à plaindre, c'est ce phénomène de l'exploitation de l'enfant par les adultes sans qu'aucune institution légale n'intervienne pour dénoncer cet abus ou pour au moins sensibiliser les parents sur les dangers auxquels sont exposés leurs enfants en embrassant prématurément des travaux réservés aux adultes, comme vider et déplumer de milliers de poulets, un travail malsain qui fait de nuit loin des yeux, le chargement de camions au niveau du marché de gros, le lavage de voitures, le ramassage des pommes de terre dans les champs, bref autant de travaux pénibles que l'adulte réserve aux enfants sans se soucier un seul instant de ce qui pourrait arriver à cet enfant qui de par sa constitution physique fragile est exposé à ressentir les influences nocives des travaux pénibles auxquels il est affecté malgré lui à cause de la détérioration de leurs conditions sociales, de paupérisation et le chômage auquel est confronté son père. A Relizane, aucune association de protection de l'enfance n'a vu le jour, l'inspection du travail est totalement absente sur le terrain, pas même les journées de sensibilisation contre l'exploitation de l'enfant.