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Mères célibataires au Maghreb de Luciana Uchôa-Lefebvre
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 02 - 2016

Les sociétés maghrébines dans leur ensemble musulmanes, les ont marginalisées tout en étant en grande partie responsables de leur état. Très souvent, ceux qui condamnent ces femmes en les montrant du doigt n'ont pas eu le comportement nécessaire pour leur éviter cette descente aux enfers.
Il y avait jaidis moins de femmes exposées à ce genre de phénomène social, parce que les familles étaient là pour leur éviter de sombrer dans cette forme de délinquance. Aujourd'hui, elles sont nombreuses à aller se faire examiner en gynécologie ou dans les cliniques d'accouchement. Que d'enfants nés sous X sont abandonnés, sinon offerts à des familles ou couples stériles et dans la clandestinité. Des jeunes filles libres dans une société injuste Les écrivains ou hommes de plume du monde journalistique ont réalisé un travail merveilleux en élaborant ce livre avec beaucoup de soins pour informer le public sur un domaine resté tabou alors qu'il fait partie du quotidien. Il a une valeur cognitive, psychologique, politique, d'autant plus que le domaine religieux est omniprésent pour menacer gravement et condamner sans pitié. C'est comme un film qu'on réalise avec beaucoup de témoins crédibles, authentiques, ils mettent dans le bain d'une réalité où les interdits sont de plus en plus nombreux pour la verrouiller. Cela est comparable au verrouillage de l'actualité aux mânes populaires. Les interviews ont consulté plus de 100 personnes en majorité des intellectuels connaissant bien le terrain pour avoir la matière la plus enrichissante possible et sélective. Le thème « mères célibataires » ne date pas d'aujourd'hui. Il y a eu dans la société des exemples frappants qui ont même servi à mettre en forme des œuvres romanesques ou théâtrales. On ne peut pas ne pas citer « Histoire de ma vie » de Fathma At Mansour née elle même d'une relation extraconjugale dont elle n'est pas responsable. Sa mère était devenue veuve et non remariée. Après des relations forcées avex son beau frère, elle est tombée enceinte de Fathma. A l'époque, on a condamné la fille nouvelle née et sa mère, mais on a ignoré le géniteur qui est le principal responsable. La mère a dû se remarier et la petite enfant s'est retrouvée dehors. Heureusement que des sœurs catholiques étaient là pour la recueillir. Cela s'est passé à la fin du 19e siècle. Aujourd'hui, face à ces enfants non désirés, cause de scandales de famille, la situation n'a pas beaucoup évolué vers le meilleur, mais vers le pire ; si ces femmes qui ont accouché en dépit des interdits de toutes sortes, elles restent potentiellement des cibles faciles pour des individus qui ont perdu le sens des sentiments humains.« La construction de la relation mère-enfant, une observation continue », tel est le titre d'une enquête faite, probablement dans un foyer de mères célibataires où tout le monde : médecins, infirmières, psychiatres, psychothérapeutes observent le comportement de ces mamans face à leurs petits, au fond innocents, mais pour elles des souillures qui collent à vie à la peau. Le travail dans ce centre semble être conçu pour une étude sur les comportements de ces femmes marginales. Donnent-elle à téter à leurs bébés comme le ferait toute maman à un enfant légitime ? ont-elles envie de les embrasser ? Pourquoi ? Celles qui se laissent tenter par le diable, sont génralement des filles qui n'ont ni niveau d'instruction, ni conscience des conséquences qu'on peut avoir à subir en cas de grossesse même pour les jeunes filles vierges ayant considéré, ou du moins on leur a fait croire que la sauvegarde de l'hymen éloigne des risques. Dans cette catégorie on trouve des secrétaires non averties des dangers, des jeunes infirmières. Mais les célibataires médecins, professeurs ou ayant atteint un haut niveau de culture ne se laissent pas tromper et ne cèdent jamais aux discours trompeurs des hommes ne cherchant que la jouissance animale. Associations, organisations humanitaires Elles ont pour but d'aider les mères en détresse qui ont peur de la police, de la prison et qui s'obstinent à cacher le nom du géniteur qui menace de mort la femme qui ose dénoncer. Lorsque l'homme auteur de la grossesse est connu, est-il possible de constituer un couple ? Impossible, sauf dans de rares cas. Les deux partenaires sont en réalité tous les deux auteurs de délit. Tous les deux ont fauté et ne peuvent être consentants pour un mariage. En Tunisie, il y a des fonctionnaires qui s'impliquent bénévolement. « Mais l'aide apportée, dit Monira Kaabi, ne vient pas de l'Etat tunisien » Monira est assistante sociale et présidente de l'association Sebil pour l'encadrement de la mère et de l'enfant. Ces associations à l'exemple de « Diar Essabil qui gère une pouponnière, mais sans financement de qui que ce soit ou d'une quelconque unité étatique. Ces mères célibataires sont victimes de stigmatisation des fonctionnaires des services publics qui bloquent toute association créée pour des aides humanitaires en faveur de ces femmes perdues. Pourquoi donc ne pas travailler ou laisser les femmes ou les hommes épris de sens humanitaire ou de compassion œuvrer en direction de la mère trahie, de l'enfant irresponsable et de la prévention. Tous ces domaines restent tabous, c'est pourquoi il n'y a jamais eu de prévention, le sujet traitant des comportements des filles pouvant devenir des proies faciles, lorsqu'elles sont dans la rue, sont presque interdits de débats publics. « La mère célibataire prise au pièce de ce système une première fois, trébuchera certainement une deuxième, voire une troisième fois, si elle ne croise pas sur son chemin des personnes souhaitant la sensibiliser et l'informer sur le sujet », dit un des co-auteurs du livre qui ajoute que les PMI prescrivent des pilules contraceptives. Et si tabous il y a, ils ne doivent pas interdire la prévention. On dit à la fille ce qu'elle risque en acceptant de se lier à un homme, en dehors du mariage. Heureusement qu'en dépit des risques auxquels on s'expose, des associations se créent partout pour aider les femmes qui se sont laissées tromper. L'association mère-espoir à Sétif constituée de femmes nanties : avocates, médecins, dentistes ou psychologues, s'est créée spontanément pour aider ces mères isolées en difficultés. On ne fait rien pour éduquer et comprendre les dangers auxquels se livrent des filles abandonnées et innocentes et on les condamne en cas de fautes, au lieu de condamner les vrais coupables. Mères célibataires, Luciana Uchôa-Lefebvre, Ed Santé Sud, 154 pages, 2015

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