Il n'y a rien de plus intéressant dans les évocations de l'histoire que cette capacité que l'on se donne pour convoquer celle-ci hic-et-nunc afin d'interroger ce qui, en elle, peut interpeller le présent et informer l'avenir. A ce titre, l'histoire de notre pays et les choix faits à certains moments précis n'ont jamais été autant en connexion avec la réalité du présent et avec les enjeux de demain. Anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale sur les hydrocarbures, et donc aussi sur ce qui constitue la manne essentielle du développement économique, social et humain dont l'Algérie avait cruellement besoin. Ne voilà-t-il pas un moment de méditation collectif sur notre devenir en tant que nation qui a déjà traversé cinq décennies d'autodétermination ? L'escale vaut encore et toujours la peine de se faire. Elle est d'autant plus importante qu'elle coïncide naturellement avec l'avènement d'une représentation puissante de la force laborieuse, instrument incontournable dans les avancées travaillistes et l'apaisement social. Le rendez-vous avec l'histoire est donc là, qui appelle les travailleurs à s'engager sur la voie des défis que l'Algérie doit relever pour créer une industrie digne de ce nom qui lui permette de s'émanciper des dépendances étrangères, et pour créer les conditions de la diversification multisectorielle, seule voie vers l'émergence d'une économie qui ne dépend pas des seuls hydrocarbures pour créer de la valeur, concrétiser le développement et créer des emplois nouveaux. Sans être une malédiction, le pétrole avec ses hauts et ses bas, est une leçon de l'histoire. Une leçon que nous revivons, et qui ravive chez nous les inquiétudes nécessaires à notre élévation et au dépassement de nos limites, celles que nous nous imposons et celles que nous impose le monde. Ce jalon mémoriel est donc propice à plus de lucidité et au discours politique réaliste et conscientisant, qui prépare tout le monde, et chacun, à faire face à ses responsabilités.