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L'«alliance froide» entre Riyad et Washington
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 04 - 2016

Des événements récents ont aggravé la situation entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, alliés historiques. Barack Obama a entamé mercredi une visite de deux jours.
« Président Bush, vous voulez-vous battre ?, avait demandé M. Obama. Alors battons-nous pour nous assurer que nos soi-disant alliés au Moyen-Orient, les Saoudiens et les Egyptiens, cessent d'opprimer leur peuple, de réprimer la dissidence, et tolérer la corruption, les inégalités et la mauvaise gestion de leurs économies, condamnant leurs jeunes à grandir sans éducation, sans perspectives, sans espoir, recrues disponibles pour des cellules terroristes. » M. Obama n'avait certainement pas changé d'avis en entrant à la Maison Blanche, sept ans plus tard, et les mêmes critiques apparaissaient d'ailleurs dans le discours prononcé au Caire, deux mois après la rencontre avec Abdallah, sans que ces régimes soient nommément cités. Les contraintes de la relation particulière entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ont pu masquer tant bien que mal, pendant sept autres années, cette analyse impitoyable du régime saoudien. Mais le président des Etats-Unis a, de nouveau, parlé sans fard du royaume saoudien dans l'article consacré à sa doctrine en matière de politique étrangère publié par The Atlantic, en mars. Le journaliste Jeffrey Goldberg y a rapporté un échange avec le premier ministre australien, Malcom Turnbull, dans lequel le président imputait à l'influence saoudienne le rigorisme religieux croissant qu'il observait en Indonésie, un pays qui lui est cher. « Les Saoudiens sont-ils vos amis ? », lui avait demandé son interlocuteur. « C'est compliqué », avait répondu le président. Le président a développé, dans cet article, une analyse de nature à provoquer l'hystérie à Riyad. Les Saoudiens, y dit en substance M. Obama, doivent apprendre à partager la région avec leurs ennemis jurés, leurs puissants voisins iraniens, et parvenir à « une paix froide » avec Téhéran de part et d'autre des eaux du Golfe. C'est d'une figure de la famille saoudienne, ancien ambassadeur aux Etats-Unis, Turki Al-Fayçal, qu'est venue la réplique, virulente, le 14 mars, sous forme de lettre ouverte au président. Le prince, qui n'occupe plus de fonctions officielles, a rappelé la trahison qu'avait constituée pour le royaume la décision américaine de ne pas intervenir en Syrie en 2013 en dépit de la « ligne rouge » tracée par le président lui-même, à propos du recours aux armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad. « Avez-vous à ce point pivoté vers l'Iran que vous mettez sur le même pied les quatre-vingts années de constante amitié avec le royaume et une direction iranienne qui continue de décrire l'Amérique comme son plus grand ennemi ? », a demandé Turki Al-Fayçal. Nul doute que la dernière formule de M. Obama a été de simplifier la nature de la relation entre le roi au pouvoir depuis un an, Salman, et un président qui quittera la Maison Blanche dans moins d'une année. Le conseiller de M. Obama pour la région, Robert Malley, a pris soin de rappeler, jeudi 14 avril, dans un échange avec la presse en amont du voyage, qu'il ne saurait y avoir d'ambiguïté sur la question de savoir « qui est notre partenaire dans la région et qui ne l'est pas ». Et les formules sacramentelles sur l'intangibilité des liens conclus sur le croiseur Quincy, en mer Rouge, il y a soixante et onze ans, seront certainement prononcées sur le sol saoudien à l'occasion de la visite du président. La «ligne rouge» de 2013 Mais elles ne suffiront pas à donner le change. Les Saoudiens ont passé l'administration Obama par pertes et profits. Ils doivent maintenant se demander si la défiance lui survivra ou si l'alliance « froide », voire glaciale, qui règne entre les deux pays aura une chance de se réchauffer. Les fissures apparues au sein de la famille royale compliquent l'affaire, compte tenu des ambitions à peine dissimulées du fils du roi, Mohammed ben Salman, de ravir la succession à son cousin le ministre de l'intérieur et prince héritier, Mohammed ben Nayef, alors que ce dernier a tissé une relation de confiance avec les Etats-Unis « Si une autre relation pouvait s'installer entre le Conseil de coopération du Golfe [CCG] », qui regroupe les monarchies sunnites et que dirige Riyad, « et l'Iran, une relation moins susceptible d'alimenter des guerres par procuration, notre conviction et certainement la conviction du président est que cela serait bon pour la région, pour le CCG, et bon pour la stabilité générale », a estimé Robert Malley. Confrontée à un Proche-Orient décidément maudit pour les Etats-Unis et enlisé dans une « guerre de Trente Ans » entre puissances sunnites et chiites, la personne qui s'installera à la Maison Blanche le 20 janvier partagera-t-elle cette analyse ? M. Obama emportera avec lui le souvenir cuisant à Riyad de la « ligne rouge » de 2013. Que pourra proposer à son successeur le roi Salman ? Ce dernier avait inauguré son règne, il y a un an, par une entrée en guerre au Yémen, au nom de la lutte contre l'influence de l'Iran, qui l'a détourné aux yeux de Washington de l'ennemi principal constitué par l'organisation Etat islamique (EI). Une illustration parfaite de la divergence d'intérêts qui sape ce qui peut rester de confiance entre Riyad et Washington.

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