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«Nous n'étions pas des héros» en avant-première à Alger
Publié dans La Nouvelle République le 29 - 10 - 2017

Sous l'égide du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) a convié la presse à la projection du long-métrage «Nous n'étions pas des héros» du réalisateur Nasredine Guenifi, le mardi 24 octobre 2017, à 10h à la salle Ibn Zeydoun (Oref) à Alger en présence du réalisateur et de l'équipe artistique et technique.
Le film est adapté librement de l'œuvre « Le Camp » d'Abdelhamid Benzine et autres témoignages. Il a été réalisé dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. L'histoire du film a pour cadre la Guerre de libération sur quelques repères chronologiques serrés qui peuvent paraitre très courts dans l'accélération des évènements qui ont menés aux négociations d'Evian, et par rapport à « l'urgence » de la question algérienne et de son indépendance, mais cela révèle une période très longue du point de vue des prisonniers du bagne de Lambèse et ensuite du sinistre camp « Morand », de Boghari près de Médéa. Février 1961. D'emblée, la scène d'ouverture montre la prison de Lambèse. Hamid Benzine, militant du FLN, de gauche est le narrateur, il est transféré avec 60 autres détenus dans un centre militaire d'internement spécial (CMIS), situé près de Boghari dans la wilaya de Médéa. La garde et les opérations qui visent à « retourner » ces têtes brûlées du FLN pour en faire des Harkis est confiée à des légionnaires réservistes de la légion étrangère dont d'anciens officiers nazis, allemands, et autrichien, avec exhibitions de croix de fer, portraits d'Hitler avec tout l'assortiment nazi, fait de violence et de racisme poussé au paroxysme (ici ce que l'on pensait être une caricature due aux caprices du réalisateur s'avère être une information véritable où la réalité a dépassée la fiction). La torture physique et morale, les corvées et les multiples humiliations sont infligées quotidiennement aux prisonniers pour les obliger à renier leur combat pour l'indépendance. Face à cela, Abdelhamid Benzine (porté ici par le remarquable Ahmed Rezak et ses frères d'armes et de détention vont de fait imposer une résistance passive qui les mènera à la victoire finale, posant entre-temps la question de l'héroïsme face à la force kafkaïenne qui leur a imposé un état de fait transgressant toutes les conventions et surtout celle de Genève dont les officiers du camp faisaient fi pendant tout le temps de la détention pour au contraire faire du crime de guerre un quotidien atroce dont les prisonniers avaient faits les frais jusqu'au dernier jour de libération, en mars 1962. Le film est une fiction librement inspirée de faits réels, écrits et consignés sous une couverture où Abdelhamid Benzine ne voulait pas intégrer de trop gros détails qui mettraient en danger de mort ses camarades de l'époque le film s'avère nécessaire dans le récit car l'extrême violence et les successions d'atteintes aux droits de l'homme vécues au quotidien par Abdelhamid et ses frères d'armes. Le film recentre la caméra au plus proche des visages des acteurs, de très bons dialogues et un jeu assez bien maitrisé dans la mise en scène, très peu de plans larges, même les scènes un peu intimes des officiers se font dans le bureau minuscule de ceux-ci, on ressent le manque atroce de moyens qu'a subi le réalisateur, mais en même temps, quitte à en prendre notre parti en tant que spectateur cela donne un effet de huis-clos qui n'est pas mal, seul un grillage et une guérite filmée mille fois nous donnent le ton d'un camp, qui est sensé contenir de nombreux prisonniers, mais qu'a cela ne tienne, l'ambiance de ce film qui reste très digeste malgré l'aspect oppressant voulu nous montre la détermination, les hauts et les bas d'une résistance dite passive qui de par son caractère intellectuel a fini par faire chuter les militaires de la légion au bénéfice de personnages plus « humanistes » du contingent qui comme appelés ont souvent été plus légers dans leur traitement des prisonniers. « Nous n'étions pas des héros » signe aussi un mixage réalisé en 5.1 sur les machines de Belkacem Hadjadj et le ressenti se fait directement sur les modules THX de la salle Ibn-Zeydoun pour de nombreuses scènes, le gravier, les éléments atmosphériques divers se sont vraiment imposés à nos oreilles autant qu'à nos yeux et rajouté de l'émotion à un film qui, somme toute, a été très honnête d'une manière esthétique sur un montage qui abuse un peu trop du fondu, qui n'a pas beaucoup offert de plans de caméras originaux, sur des plans fixes, les scènes se sont souvent succédé, mais le résultat reste en fait une belle histoire, menée par un jeu d'acteur et un récit prenant qui nous ont ainsi efficacement menés pendant 1h55 dans une partie inédite de notre histoire nationale restée fidèle au texte de Abdelhamid Benzine. Au final un film émouvant, mais optimiste, et qui dans sa structure narrative nous montre que par leur résistance et leur croyance farouche d'une indépendance certaine, ces militants, connus et anonymes du Camp « Morand », étaient bien plus que des héros, ils étaient des hommes...
«Nous n'étions pas des héros » de NasredineGuenifi, Genre: Fiction long métrage. Scénario et dialogues : Nasredine Guenifi. D'après l'œuvre « Le Camp » d'Abdelhamid Benzine et autres témoignages.Durée : 1h 55'. Distribution : Ahmed Rezzak, Hamid Amirouche, Jacques Serres, Idris Benchernine, Azzedine Bouchemal, Mohamed Adlene Bekhouche, Sahraoui Abdelbacet, Abdelkrim Bouguetof, Laïd Djelloul, Guettal Farid, Louisa Habani, Guechi Rabia, Djallel Tekouk, Hamiche Yahia, Islem Segni,Laurent Gernigon,Nicolas Georges, Arnaud Sträbler, Serge Requet de Barville, Alain Saint-Lary, Peter Bonk,Yasser Nasredine Youcef Amarouayache. Le film est une production AARC.


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