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Un écrivain atypique, acteur et témoin de son temps
Publié dans La Nouvelle République le 24 - 11 - 2017

C'est un écrivain inclassable qui n'a pas fini d'étonner le monde par son écriture in décryptable, son style d'une originalité déconcertante. Ses ouvrages appartiennent à tous les genres «Nedjma et Le Polygone étoilé» sont à la fois des romans, des pièces de théâtre, des poèmes. Il faut les lire avec beaucoup de concentration et esprit d'analyse.
Très tôt il fait une conférence à Paris sur l'émir Abdelkader, c'est en 1946. Ce qui dénotait sa maturité d'esprit et son niveau de conscience. C'est par un 1er novembre qu'il fut enterré.
Pour un homme de cette envergure, il est mort prématurément car il avait beaucoup de choses à dire sur l'Algérie des années noires, les drames qui s'y sont produits auraient été d'une grande inspiration pour d'autres best Sellers. Lui qui a connu l'Algérie de tous les temps, les années quatre vingt dix et les premières décennies deux mille lui auraient permis d'affermir son génie par de merveilleuses créations littéraires. Dommage qu'il soit parti plus tôt !
Un homme de lettres émérite
Sa production romanesque, théâtrale, poétique est immense par la thématique, la sémantique et l'originalité. Elle est reconnue valable dans les grandes universités européennes et américaines où elles ont été portées au programme depuis qu'on on en a fait la découverte. Quand on lit r, on a l'impression de tourner en rond dans un labyrinthe, parce qu'il n'y a pas de linéarité. Chez lui, présent, passé, futur se succèdent sans chronologie, mais ils se suivent dans un ordre imposé, celui de la pensée humaine.
A n'importe quel moment du jour, on peut revivre le passé tout en vivant le présent et en ayant des perspectives d'avenir, et il n y a rien de vivre dans ce mouvement perpétuel de la pensée. On ce procédé chez la plupart des grands écrivains modernistes à l'exemple de Faulkner, Mohamed Dib des années soixante à quatre vingt, Michel Butor. Quant à l'écriture, elle aussi singulière que tout le reste chez Kateb. Ses textes sont d'une beauté incomparable, métaphores à fortes connotations, descriptions très nuancées, mots justes à leurs places, peintures diversifiées et contrastes merveilleux moyennant des jeux de couleurs significatifs, Kateb Yacine a le sens du mariage des couleurs rendant plus expressif son style.
«Le Polygone étoilé» est un vrai chef d'œuvre de littérature moderne en tant que suite logique de Nedjma. Il parait qu'on a refusé à l'auteur la publication en un seul volume des deux ouvrages romanesques. Disons qu'ils sont mieux séparés, ils sont volumineux compte tenu du fait que chaque phrase n'est pas finie. Quand il dit dans «Le Polygone étoilé» : ma mère est elle-même un théâtre on attend une suite. Les nouvelles de Kateb, nombreuses et portant la saveur de ses romans qu'on a l'impression qu'elles en sont la suite logique. Celle qui porte le titre «Constantine» nous semble être la meilleure en raison de leur forte similitude avec Nedjma. La parenté entre les œuvres de kateb est telle sur le plan du style et des personnages qu'on le considère comme l'auteur d'un seul livre.
Un théâtre engagé digne des grands maîtres de la dramaturgie
Ceci est indéniable. Avant de s'engager dans la production, il a lu tout le théâtre d'Euripide, d'Eschyle et de Sophocle, des sommités du théâtre grec antique .Rappelons que ce genre est né en Grèce .Les dramaturges cités doivent être les premiers dans le monde à avoir inauguré le genre théâtral tout en étant les inventeurs. Ensuite il s'adonna à la lecture des auteurs anglo-saxons. Faulkner a particulièrement retenu son attention.
Il inaugura l'ère d'une longue période de production théâtrale par l'élaboration d'une trilogie : deux tragédies et une comédie. La première tragédie traite des événements de 1945 et de leurs conséquences : des morts, des blessés, des arrestations du côté algérien. Son titre «Le cadavre encerclé» est révélateur de quelque chose de grave. Quant à l'auteur, il a été arrêté puis exclu du lycée de Sétif pour avoir participé aux manifestations et sa mère ayant appris ce qui est arrivé à son fils Yacine, est devenue folle.
Les scènes ont été décrites comme elles se sont déroulées par l'auteur, victime et témoin oculaire. La deuxième tragédie porte un thème important : les ancêtres, elle s'intitule «Les ancêtres redoublent de férocité». Elle s'appuie sur une croyance populaire selon laquelle, les ancêtres sont omniprésents au dessus des vivants : ils sont là pour nous sermonner dès qu'il y a un écart de conduite. On a le devoir de rappeler leur mémoire au risque de provoquer leur colère. Par reconnaissance, leurs descendants ont le devoir de les associer à tous les évènements heureux en leur faisant des offrandes.
Dans la tragédie, ils sont représentés par le vautour qui plane au dessus des vivants pour dire aux vivants, attention ! Quoique vous fassiez, nous vous voyons.
Kateb a réalisé des pièces de théâtre à caractère révolutionnaire. Il a été un combattif. La guerre de deux mille ans L'homme aux sandales de caoutchouc, et le théâtre qu'il a fait jouer à Bel Abbès sont là-dessus très significatifs. Kateb a connu Ho chi Minh, Berthold Brecht et d'autres personnalités de la même trempe qui sont autant de références sur sa vocation.


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