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Trois destins, trois chanteurs disparus par un mois de janvier
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 01 - 2018

Il s'agit de trois chanteurs de renommée qui ont marqué le mois de janvier. Mais malgré leur disparition, ils sont encore plus que jamais présents par leurs chansons qui ont fait vibrer des masses populaires pour leurs paroles et leur musique.
Ils sont morts au mois de janvier mais à des dates différentes, da Slimane est parti en 1983, da Cherif en 2012, il y a un écart de presque 30 ans, Brahim a disparu vers 2005. Leurs chansons encore d'actualité les ont immortalisés pour l'éternité. Cherif Khedam est une grande école de musique moderne, Izri Brahim a été son élève, Slimane Azem a composé des chansons inspirées de la sagesse et du génie populaires. Ce dernier particulièrement, poète de naissance a composé dans le style populaire des chansons qui seront éternellement d'actualité.
Chérif Kheddam, une école de musique moderne
Il est parti de rien pour devenir un grand musicien et un chanteur de renom. Au départ, à l'enfance et à l'adolescence, il avait fréquenté assidûment l'école coranique sans avoir été à l'école française. Puis tout jeune, il est parti en France alors qu'il venait à peine de sortir de l'adolescence. Et comme tous les émigrés qui débarquent pour la première dans un pays où tout leur était étranger : la langue, les gens habillés à l'européenne, les habitudes, il a dû bénéficier de l'aide assez conséquente d'un compatriote déjà installé là-bas depuis des années en attendant qu'il commence à gagner sa vie ; ce que fit Cherif Khedam malgré les difficultés qui apprit à gagner sa vie et parallèlement il s'initia à la musique. Au fil du temps, il prit goût aux instruments de musique et commençait à entrevoir la perspective d'une carrière de musicien. Il suffit d'un rien pour découvrir sa vocation. Cherif Khedam est comme cet instituteur de montagne devenu peintre d'envergure internationale à la faveur d'un collègue dessinateur qui lui a fait aimer le dessin et en dessinant il est devenu dessinateur puis peintre portraitiste sans être passé par l'école supérieure des Beaux- arts d'Alger. Très vite, il abandonna l'enseignement pour se consacrer désormais à la peinture.Il devint célèbre, plus tard il a exposé des tableaux à Barcelone et à Montréal. Kheddam a lui aussi découvert sa vocation probablement en manipulant adroitement une guitare, un violon ou une flûte dans un foyer d'émigrés, les compatriotes expatriés aiment jouer d'un instrument pour lutter contre la solitude et la nostalgie. En jouant des instruments, il est devenu grand musicien sans être passé par une grande école, inventeur de sa propre musique moderne, originale, et adaptée à chaque chanson. Les plus grands connaisseurs en matière affirment qu'il est pourtant nécessaire d'avoir des connaissances dans les matières scientifiques pour avoir la maîtrise des notes de musique. Une musique digne des grands maîtres modernistes est sortie de son orchestre. Ainsi chérif kheddam est devenu une école de musique moderne d'où sont sortis de futurs maîtres : Ait menguellat, Idir, Izri Brahim et bien d'autres. Vraisemblablement Kheddam compose la musique d'abord et les paroles arrivent aisément pour chacune de ses chansons. Jamais avant lui un chanteur n'a réussi à devenir un grand de la musique et de la chanson sans avoir reçu de formation au préalable. C'est pourquoi il a toujours été un objet d'admiration. Jamais de mémoire d'homme on n'avait vu autant de monde accompagnant un défunt à sa dernière demeure. Depuis l'aube, on voyait arriver de partout des hommes et des femmes à son village à son village du douar Iferhounène, formant des masses compactes où il était presque impossible de se frayer un passage. Chérif avait quitté le monde des hommes mais ses chansons seront éternellement dans le monde ici bas pour procurer des moments de joie.
Slimane Azem ou l'école de la sagesse
Toutes ses chansons s'inspirent de la sagesse populaire. Il n'y a pas de thème qui n'ait pas été traité : la jalousie, la pauvreté, l'avarice, la femme abandonnée, l'homme esseulé, l'artisan, les conflits dans tous leurs états, l'émigré etc. Et, contrairement à la plupart des chanteurs qui se font accompagner par de grands orchestres, Slimane Azem chantait à la manière d'un meddah de la tradition ancestrale, avec un tambour ancien, une flûte, une mandoline. Il lui est arrivé de chanter sans aucun instrument et ça a donné un bon spectacle. On peut comparer Slimane Azem à un fabuliste tels Ibn el mouqafaa ou Victor Hugo, mais à la différence de ces derniers, il a été un fabuliste d'expression orale, mais il s'est exprimé dans un langage de haute facture, ceci pour donner à ses fables la valeur de textes de haut niveau que les spectateurs doivent faire l'effort nécessaire pour un meilleur décryptage du sens. Et les sketchs de Slimane Azem, c'était de véritables chefs d'œuvres. Un peu plus développés, ces sketchs pouvaient prendre l'allure de pièces de théâtre classique. L'auteur jouait en duo ou en trio avec ses partenaires préférés : Chikh Nouredine et Hamid. Chikh Nouredine avait le don de jouer simultanément le personnage homme et le personnage femme dans le même sketch, il imitait d'ailleurs admirablement les voix et il avait la réplique facile sur des sujets divers. Le spectacle avait toujours pour but de faire éclater de rire le public. Les acteurs jouaient pleinement la comédie, ils étaient nés pour faire les comiques en improvisant des situations réelles.
Izri Brahim à la vie écourtée
Il promettait beaucoup mais le destin en a décidé autrement, il ne lui a pas laissé le temps de travailler dans son domaine et de connaitre la consécration. Il est né au milieu d'une zaouïa fondée par son grand père qui avait fait un long pèlerinage aux lieux saints de l'islam, il y est resté quatre ans. Brahim était un musicien et un grand. Il tient ce don de quelques ancêtres qui ont eux aussi avaient joué en connaisseurs, bien avant lui, de quelques instruments de musique traditionnels : mandoline, violon, flûte, tambour. Mais Izri Brahim est d'une autre génération, comme tous les jeunes qui ont voulu tourner la page du traditionalisme, son ambition était de composer des musiques et des chansons qui répondent mieux aux aspirations des jeunes. Ses productions s'inscrivent dans le style «Idir» mais Brahim a repris toutes les chansons kabyles anciennes et leur a données un coup de jeune en les modernisant. C'est un plaisir que de l'entendre les chanter avec sa voix chevrotante mais tout de même qui ne manque pas de charme. Ceux qui disent de lui qu'il n'a pas de voix se trompent. C'est un plus dans la différence.


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