Un nouveau massacre a été observé hier dans la wilaya de Ouargla suite à un énième accident de la route qui a causé la mort à, selon un premier bilan, d'une personne et des blessures à une dizaine d'autres. Ainsi, les transports en commun et les bus en particulier deviennent de plus en plus auteurs d'accidents mortels sur tout le territoire national. Alors que les campagnes de sensibilisation aux accidents de la circulation et à l'importance de respecter le code de la route battent leur plein, des accidents spectaculaires, et surtout mortels continuent d'alimenter les lourds bilans établis par les services concernés. La Protection civile fait état de la mort de six personnes et 32 autres blessées dans des accidents de la circulation enregistrés ces dernières 24 heures dans plusieurs régions du pays. Le bilan le plus lourd, précise la même source, a été enregistré au niveau de la wilaya de Guelma avec le décès de deux personnes et deux autres blessées suite à deux accidents de la circulation. Hier également, les services de la protection civile de la wilaya de Blida ont fait savoir qu'en deux jours seulement, deux accidents ferroviaires ont été enregistrés, ayant fait deux morts et deux blessés. Selon la même source, deux personnes ont été blessées dans le premier accident, survenu lundi, à hauteur du passage à niveau de Berriane (Boufarik) suite à une collision entre un train à destination d'Alger et un véhicule utilitaire. Le deuxième accident a été enregistré mardi au niveau d'El Afroun «Bouroumi» et a causé le décès sur place du passager tandis que le conducteur a rendu l'âme à l'hôpital. Tout en rappelant que l'ensemble des passages à niveau de la wilaya de Blida sont dotés de barrières, les services de la protection civile ont imputé la responsabilité de ces accidents aux conducteurs qui en ne respectant pas le code de la route exposent leurs vies et celles des passagers au danger. Du 29 juillet au 4 août, 35 personnes sont mortes et 1 921 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus dans plusieurs régions du pays, toujours selon la Protection civile. La wilaya de Tlemcen déplore le bilan le plus lourd avec le décès de quatre personnes, alors que 50 autres ont été blessées, suite à 28 accidents de la route. Une semaine avant, durant la période allant du 24 au 30 juillet, 10 personnes ont trouvé la mort et 349 autres ont été blessés dans des accidents de la route survenus au niveau des zones urbaines. Les bilans les plus lourds, et les accidents les plus fréquents et les plus spectaculaires, impliquent les transports de voyageurs appartenant au secteur privé : bus et taxis collectifs. A ce niveau, comme beaucoup d'autres domaines, le problème doit être traité en amont en agissant sur les causes qui génèrent des comportements agressifs et délictueux chez les conducteurs. Pour traiter cette délinquance de masse que représente l'insécurité routière, il faut aller vers des sanctions comme cela se fait partout ailleurs dans le monde mais aussi intervenir sur d'autres facteurs comme l'apprentissage, la formation (mise à niveau des autos écoles), sur l'environnement (la signalisation,…) et le facteur véhicule (les points de contrôle doivent être durcis). Un contrôle plus rigoureux du recrutement de chauffeurs doit être fait sous l'angle de la prévention des accidents de la route. Car, non seulement prendre la route au volant de sa voiture est devenu dangereux, mais, pire que cela, voyager dans un bus ou un taxi collectif est tout aussi risqué. Pour le reste, ce ne sont pas les campagnes de communication qui manquent. A la mi-juillet, une campagne de sensibilisation aux accidents de la circulation et à l'importance de respecter le code de la route a été lancée par le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR). Plusieurs programmes de sensibilisation sur la conduite sont diffusés durant la saison estivale à travers les radios thématiques et locales, outre la programmation de spots à l'adresse des transporteurs, des conducteurs de motocycles et des voyageurs. La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ne cesse pas d'appeler les usagers de la route à «faire preuve de prudence et de vigilance, à respecter le code de la route et à éviter l'excès de vitesse, sans oublier de soumettre les véhicules à un contrôle régulier pour préserver les vies humaines et la sécurité des usagers de la route». Le Groupement territorial de la Gendarmerie nationale d'Alger a lancé le 25 juillet dernier jusqu'au 20 aout en cours, une campagne de sensibilisation au profit des usagers de la route à travers les différents «points de contrôle et barrages fixes» au niveau du territoire de la wilaya d'Alger, sous le slogan «ensemble pour un été sans accidents». Mais, lorsqu'on constate qu'en ville, des conducteurs de motos, visiblement en infractions (pas de casque et engins bruyants), ne semblent pas être sanctionnés, il y a de quoi être inquiets.