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De l'aventurisme ou l'illusion d'une «révolution»
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 02 - 2019

Depuis les évènements de 2009 en Iran, jusqu'aux révoltes arabes en 2011, le monde a découvert ainsi l'incroyable pouvoir de mobilisation des réseaux sociaux. Facebook, Twitter ou YouTube sont devenus une des sources principales d'information et un moyen de rassemblement incontournable.
Les réseaux sociaux ont, semble-t-il, été les moteurs des soulèvements dans la mesure où ils ont permis aux contestataires de poursuivre leur lutte contre les régimes en place lorsque tout rassemblement politique était prohibé, toute communication à des fins de manifestation étaient bloquées, et lorsque la liberté d'expression était limitée. Aussi, semble-t-il que Facebook et Twitter aient joué un rôle capital pour contrer la répression et pour maintenir le combat des manifestants au-delà des contraintes imposées par les gouvernements. Les cyber-activistes étaient des centaines, voire plus, à s'activer sur la Toile. Ces jours-ci, le message mobilisateur lancé sur les réseaux sociaux en ce qui concerne la marche du 22 février nous interpelle sur bien des questionnements.
Au premier abord, faut-il s'interroger sur les instigateurs et leurs intentions ? Ces mêmes individus qui ont le courage de présenter leurs leçons de démocratie sur certains plateaux hostiles à l'Algérie, sont-ils des représentants légitimes du peuple Algérien ? A notre connaissance, à part les débats stériles à visée incendiaire, ils n'ont fait que rabâcher ce que le peuple algérien sait depuis belle lurette. Provoquer une marche pour exprimer son refus au 5e mandat de Bouteflika serait-il judicieux alors que ce candidat n'est pas le seul en lice pour la prochaine présidentielle ? Pourquoi ne pas laisser parler les urnes ? Si le peuple ne veut plus du président sortant, il est libre de choisir son candidat. Dans ce cas, quelle serait l'utilité d'une telle marche ? Dans ce contexte, bien d'autres questions nous interpellent, tant le sujet se prête à plusieurs lectures et mérite un débat profond en référence aux fameuses «révolutions arabes».
Loin de la théorie du complot, ces questions méritent quand même réflexion sur cette démarche aventuriste aux conséquences imprévisibles. Souvenons-nous de «la merveilleuse épopée» du «printemps» arabe et de ses «révolutions» aux yeux de la majorité de l'opinion publique internationale. Derrière ce conte au dénouement heureux, avec ses héros et ses martyrs, se cachaient une réalité bien différente, que seuls quelques-uns avaient perçue, parfois assez tôt – et ont eu le courage de la dénoncer. En effet, faut-il rappeler à ces donneurs de leçons que l'histoire du «printemps» arabe relève d'un «storytelling» remarquable. Sa trame, comme le choix et la mise en valeur des principaux acteurs, sont dignes des meilleurs scénaristes et réalisateurs d'Hollywood. Les talentueux instigateurs de ces événements ont servi aux populations locales, comme aux observateurs étrangers, un show monumental qui les a tenus en haleine pendant de longs mois, dans lequel les rebondissements semblaient être le fait de la Providence et dont l'issue est apparemment heureuse…, du moins jusqu'à aujourd'hui. Tout cela n'est en réalité qu'un montage conçu par quelques machiavéliques «spin doctors».
Et la majorité des figurants ont participé à leur insu à cette mise en scène sans même s'apercevoir qu'ils étaient les premiers manipulés : le «public cible» de cette farce était aussi bien dans la rue que devant les écrans de télévision. Cette opération a réussi, au-delà des espérances de ses concepteurs : les manifestants, crédules, étaient convaincus d'avoir été les auteurs des faits et les maîtres de leur destin, alors même que celui-ci a été décidé par d'autres. L'illusion est donc totale. Quelques mois après que se fût levé le vent de révolte qui a balayé le monde arabo-musulman, on a pu discerner plus distinctement des événements, les acteurs, scénaristes, réalisateurs et producteurs de cette action à laquelle beaucoup ont cru, et beaucoup semblent croire encore.
L'analyse approfondie des événements a permis de dégager quatre éléments qui ont rendu possible la compréhension de la réalité du phénomène derrière la vision fabriquée qui nous en a été donnée : – l'existence d'un malaise sociétal réel mais instrumentalisé, – des révolutions pilotées et mises en scènes par l'étranger afin de promouvoir des intérêts nationaux, – la mise en œuvre de techniques éprouvées de manipulation des foules et de déstabilisation des régimes, – des conséquences néfastes dont les effets sont apparus au grand jour. Dans ce contexte, la Tunisie n'a pas vécu une révolution populaire et spontanée, mais a subi une conspiration planifiée, ordonnée et magistralement orchestrée par les stratèges de l'administration américaine, avec la complicité active des grands médias du monde occidental et la naïveté participative de certains autres médias ou observateurs qui ne pouvaient être que solidaires avec cette jeunesse tunisienne aspirant à la démocratie et affrontant courageusement les forces de l'ordre de l'une «des dictatures les plus sanguinaires au monde».
En Libye, encore plus qu'ailleurs, la spontanéité d'une révolution populaire parut surprenante. C'est que les raisons du renversement de Kadhafi, dissimulées sous l'appellation de «printemps libyen» ou de «révolution du17 février» sont à chercher ailleurs. Elles résident dans les relations complexes et dégradées du dirigeant libyen avec les monarchies du Golfe et avec les États occidentaux, soucieux d'assurer leur approvisionnement énergétique. Ses relations difficiles avec les pays africains ont achevé de faire le reste. Idem en Syrie… Cela dit, il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans ces pays, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe, par la seule vertu d'un Internet auquel n'a accès qu'une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l'agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l'évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques occultes qui avaient survécu aux régimes déchus, parce que soutenus financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs, et politiquement par les Occidentaux parce qu'elles constituaient un bouclier contre l'influence du bloc de l'Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le «printemps arabe» n'a mis que six mois à se transformer en «hiver islamiste». Questions donc à méditer !


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