L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a déploré, la «division très profonde» au sein du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de la situation en Libye, appelant l'instance onusienne à «refaire un minimum d'unité» pour mettre fin à l'agression des troupes de Khalifa Haftar contre Tripoli, ont rapporté hier des médias locaux. S'exprimant à partir de Paris, où il effectue une visite dans le cadre d'une tournée auprès des pays membres permanents du Conseil de sécurité, Ghassan Salamé a déploré la «division très profonde» au sein du Conseil, plaidant pour «refaire un minimum d'unité internationale», qui s'était «brisée», selon lui, avec «l'action du 3 avril dernier» avec le lancement de l'agression des troupes de Haftar contre Tripoli. Face à la dégradation de la situation humanitaire sur le terrain, le Royaume-Uni avait présenté mi-avril un projet de résolution au Conseil de sécurité en vue d'instaurer un cessez-le-feu et de permettre l'accès humanitaire, mais ce texte n'a pas été encore adopté. «Je souffre aujourd'hui d'une division très profonde du Conseil de sécurité», a souligné M. Salamé, assurant à l'occasion que sa tournée auprès des pays membres permanents de l'instance onusienne s'inscrit dans les efforts visant à mettre fin à l'agression et à la reprise du dialogue inter-libyen. «Il faut refaire un minimum d'unité internationale qui s'est brisée avec l'action du 3 avril, c'est la raison pour laquelle je fais le tour des capitales qui comptent», a-t-il indiqué, après avoir été reçu par le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Driand. Le passage de l'Envoyé spécial de l'ONU en France intervient dans le contexte de forte tension entre Paris et Tripoli, après que des dirigeants du Gouvernement libyen (GNA) aient accusé Paris de soutenir les troupes de Khalifa Haftar dans leur offensive, ce que le gouvernement français a dément catégoriquement. Evoquant l'offensive des troupes de Khalifa Haftar contre Tripoli, M. Salamé a affirmé que celle-ci a «fragilisé» les efforts de réconciliation dans le pays et a «brisé» l'unité de la communauté internationale pour la résolution du conflit libyen. Lundi, l'ONU s'est dite «préoccupée» par la «détérioration» de la situation humanitaire déjà «grave» dans la région de Tripoli, appelant à une solution pacifique de la crise. «Il faut s'attendre à une détérioration de la situation humanitaire déjà grave dans la région de Tripoli», a déclaré en effet la responsable adjointe de la mission d'appui de l'ONU en Libye (Unsmil), chargée notamment de l'aide humanitaire, Maria do Valle Ribeiro. Depuis le début de l'agression des troupes de Hafatr, contre Tripoli, au moins 278 personnes ont été tuées et 1.332 autres blessées, a indiqué pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Gouvernement libyen a demandé officiellement au Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer une équipe d'inspecteurs pour enquêter sur les crimes commis par les troupes de Haftar contre des civils à Tripoli, évoquant des crimes contre l'humanité qui sont passibles de poursuites devant la Cour pénale internationale.