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Face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, quelles perspectives pour le cours du pétrole ?
Economie
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 07 - 2021

Au préalable, je souhaite que le nouveau gouvernement puisse redresser la situation économique et sociale du pays, face à une situation économique et sociale complexe car tout échec aurait des répercussions graves à la fois sociales et sécuritaires et un retour au FMI courant 2022. Un des axes majeur sera de réaliser la transition énergétique supposant une coordination sans faille entre le ministère de l'Energie, de la Transition énergétique, de l'Aménagement du territoire et celui de l'Environnement piloté par le Conseil national de l'énergie seul habilité à tracer la stratégie énergétique.
Dépendante à environ 97/98% de ses recettes en devises des hydrocarbures traditionnels avec des incidences sur les équilibres macro économiques et macro sociaux de l'Algérie est attentive à toute décision de la réunion de l'OPEP. Le cours du pétrole qui après avoir atteint un niveau élevé le 05 juillet 2021 plus de 77 dollars le Brent, a été coté le 10 juillet à 75,59 dollars avec la chute des stocks américains. Mais le marché reste volatil du fait de l'absence d'accord de l'Organisation (Opep+)
1.- L'OPEP regroupe quatorze membres, principalement situés dans le Golfe (Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït, Emirats arabes unis), mais aussi en Afrique (Libye, Algérie, Nigeria, Angola, Gabon, Guinée équatoriale, Congo) et en Amérique latine (Equateur, Venezuela), le Qatar a quitté l'organisation en janvier représentant environ entre 35/40% de la production commercialisée mondiale. L'OPEP+ en incluant les condensats représente environ 55% de la production mondiale inclut dix autres pays pétroliers : Russie, Mexique, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Bahreïn, Brunei, Malaisie, Oman, Soudan et Soudan du Sud, représentant environ en 2019, 18,15 mbj selon l'AIE, dont 11,44 mbj pour la seule Russie.
Trois pays membres du cartel historique sont exemptés de quotas au vu des difficultés économiques et politique: le Venezuela l'Iran et la Libye encore que Tripoli espère retrouver un niveau comparable à octobre 2018 et Téhéran, en discussions actuellement avec la communauté internationale en premier lieu les USA pourrait revenir sur le marché prochainement.. Le Mexique, qui avait bloqué l'an dernier l'accord de l'Opep+ par le passé est dispensé de coupe, tout en ayant promis un niveau de production raisonnable et les pays non-membres de l'Opep+ sont libres de leur volume de production : les Etats-Unis, premier producteur mondial de brut, mais aussi le Brésil, la Norvège, etc. Selon Bloomberg les pays de l'Alliance dont la Russie et l'Arabie Saoudite ont proposé d'augmenter progressivement leur production de 2 millions de barils par jour d'ici la fin de l'année, à un taux mensuel de 500 millions de barils par jour, pour les mois d'août à décembre 2021. Mais face aux incertitudes économiques, les réductions collectives de production de l'alliance OPEP+ diminueraient d'ici la fin de l'année pour atteindre environ 3,76 millions de barils par jour, contre 5,76 millions de barils par jour en juillet. Or l'accord achoppe du fait que les Emiratis exige une plus grande production passant de 3,17 à 3,8 millions de barils/j. Mais, il faut le reconnaitre les compromis sont fragiles et l'influence de l'OPEP n'est plus celle des années1974, surtout avec l'entrée des les Etats-Unis (premier producteur mondial de brut) sur fond de boom de l'huile de schiste, et la Russie (deuxième pays producteur). Or selon les experts, si l'OPEP+ maintient ses niveaux de production inchangés jusqu'à la fin de l'année, la demande mondiale de pétrole dépasserait l'offre de 1,6 million de barils par jour au troisième trimestre et de 2,2 millions de barils par jour au dernier trimestre et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son dernier rapport mi-juin, prévoit que la demande mondiale de pétrole dépasse les niveaux d'avant la pandémie d'ici fin 2022.
Cependant l'OPEP+ fait face à une équation complexe, avec la flambée des prix notamment en Europe (encore que les Etats profitent des taxes parfois exorbitantes et pas seulement les producteurs), partagé entre une reprise de la demande bien réelle mais qui reste fragile et des prix élevés, qui freineraient la croissance de l'économie mondiale toujours en convalescence. C'est dans ce contexte à la fois de la reprise de l'économie mondiale mais également des incertitudes, de crise qu'il faille replacer la nouvelle stratégie pétrolière et gazière mondiale : notamment le gazoduc Israël-Europe opérationnel vers 2025, mais supposant une stabilisation politique au niveau de la région, financée par les Emiratis, des tensions en Méditerranée entre la Turquie et la Grèce, le grand gazoduc Sibérie/Chine. Et c'est dans ce cadre que rentre, la géostratégie énergétique dont les conflits entre la Russie les USA et l'Europe concernant les gazoducs dont le South Stream d'une capacité de 65 milliards de mètres cuves gazeux, du North Stream 1, 55 milliard de mètres cubes et du North Stream 2 également de 55 milliards de mètres cubes gazeux soit au total plus de 180 milliards de mètres cubes gazeux en direction de l'Europe. Bien qu'au-delà du conflit géopolitique avec la Russie, l'opposition américaine au Nord Stream 2 pourrait faire partie d'une offensive commerciale des Etats-Unis, les USA étant un grand producteur de gaz et cherchent à accroître ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l'Europe. Mais du fait du retour du processus inflationniste dont l'énergie constitue une des causes, certains observateurs, n'exclut pas un assouplissement des positions, suite à la rencontre récente entre les présidents Biden et Poutine, en rappelant les réserves colossales de la Russie, environ 45 000 milliards de mètres cubes gazeux, celles de l'Iran 34 000 et du Qatar 17 000 leur permettent d'avoir une stratégie agressive et un cout de production compétitif, sans compter les importantes réserves en Afrique du Mozambique, du Nigeria et de la Libye 2.- Toute analyse objective ne doit pas s'appesantir sur la conjoncture volatile mais calculer la moyenne de l'année. Si le baril gagne un dollar, en moyenne annuelle les recettes additionnelles, fonction du cours et du volume, le gain en chiffre d'affaire à ne pas confondre avec le profit net devant soustraire les coûts, varierait entre 400/500 millions de dollars.
A court terme le prix est fonction de facteurs spéculatifs boursiers, de l'évolution des stocks américains et également chinois gros importateur toute baisse influant le prix à la hausse et de l'évolution du rapport euro/dollar, assistant à une déprécation du dollar vis à vis de l'euro qui renchérit le cours du pétrole de plusieurs points. Mais également de la politique américaine qui à court terme pour renflouer les gisements marginaux de pétrole/gaz de schiste fortement endettés préconisent un cours de 70/75 dollars afin qu'ils puissent rembourser leurs dettes, du moins à court terme. A moyen et long terme , le prix du pétrole sera fonction, premièrement, des actions pour lutter contre le réchauffement climatique, la COP 26 étant prévue avant la fin de l'année 2021, dont les conséquences sont dramatiques pour le devenir de l'humanité, deuxièmement, de l'évolution du modèle de consommation énergétique mondial dont la transition énergétique avec le développement des énergies renouvelables dont le cout a baissé de plus de 50% étant devenu concurrentiel, troisièmement entre 2030/2040, du développement de l'hydrogène dont l'expérimentation a déjà commencé ; quatrièmement, de facteurs exogènes, les des tensions géostratégiques au niveau des régions ayant d'importantes réserves, ayant un impact tantôt à la hausse tantôt à la baisse. Si l'on s'en tient à 2021, selon la banque mondiale l'économie mondiale devrait croître de 5,6%. Les Etats-Unis et la Chine représenteront chacun plus d'un quart de la croissance mondiale en 2021. Aux Etats-Unis, où l'économie a bénéficié d'un soutien budgétaire massif, la croissance devrait atteindre 6,8% en 2021 et il est prévu pour l'économie chinoise, une croissance de 8,5%. Mais la reprise, la production mondiale fin 2021 sera inférieure d'environ 2% aux prévisions pré-Covid. Dans les deux tiers des économies émergentes et en développement, les pertes de revenu par habitant subies en 2020 ne seront pas recouvrées en 2022. Dans les pays à faible revenu, où la vaccination a pris du retard, les effets de la pandémie ont effacé les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté et aggravé l'insécurité. Face à cela , nous devrions assister au second semestre 2021 et en 2022 à un retour du processus inflationniste du fait à la fois à l'importante injection monétaire et à l'endettement public et à la rupture des chaines d'approvisionnement produit de la paralysie des transports, notamment en provenance de l'Asie pour bon nombre d'entrants, le prix du transport d'un conteneur, étant passé en un an, entre la Chine et l'Europe, de 1 800 dollars et en juin 2021 autour de 10 000 dollars. parallèlement la hausse des prix des matières premières le pétrole, gaz, le fer, le bois.
Du fait de la reprise de la demande, nous assistons à une hausse des prix de l'aluminium, du soja, du blé etc. Ainsi, une première, l'Allemagne connu pour sa rigueur budgétaire devrait avoir selon le ministre allemande de l'économie, un taux d'inflation proche de 4% fin 2021, mais cela concerne la majorité des pays développés. 3.-Qu'en est -il de l'Algérie où le prix d'équilibre qui ne pénalise ni les pays producteurs, ni les pays consommateurs devraient fluctuer entre 65/70 dollars le baril, où avec ce retour à l'inflation et le cout élevé du transport aura des répercussions sur la valeur des importations biens finaux, matières premières et biens d'équipements, alors qu'elle dépendra encore longtemps, de la rente des hydrocarbures en baisse, ayant attiré peu d'investisseurs mais uniquement des lettres d'intention qui n'engrangent pas les investisseurs, le sujet de la stratégie énergétique de l'Algérie a été débattu lors de la conférence que j'ai donnée le 8 juin 2021 suite à l'invitation de l'Union européenne au siège de l'ambassade de l'Union européenne de 10-12h30 à Alger, devant environ 50 personnalités dont les représentants des pays de l'Union européenne – ambassadeurs et attachés économiques, politiques, le représentant de la Banque mondiale et des organismes internationaux accrédités à Alger. Je n'ai fait que reprendre en réactualisant les données reprenant les idées maitresses des conférences données devant la parlement européen en décembre 2011, au Sénat français à l'invitation du professeur Jean Pierre Chevenement en mars 2015, où j'ai eu l'honneur de présider la commission de la transition énergétique en Méditerranée, représentant l'Algérie des 5+5+ Allemagne en présence des organisations mondiales internationales Union européenne, OCDE, BM, FMI, BIRD et également à l'Ecole supérieure de Guerre ESG Alger devant les officiers supérieurs le 19 mars 2019 « les impacts géostratégiques, économiques et sociaux de la dépendance des hydrocarbures».
Les réserves de change ont été clôturées à 42 milliards de dollars fin 2020, contre 194 fin 2013, qu'en sera-t-il en 2021, et les réserves de pétrole sont évaluées selon la déclaration du ministre algérien de l'Energie début 2020 à 10 milliards de barils et entre 2200 et 2500 milliards de mètres cubes gazeux pour le gaz traditionnel, la consommation intérieure devant dépasser les exportations actuelles horion 2030, encore que l'Algérie possède le troisième réservoir mondial selon des études américaines pour le gaz de schiste, mais nécessitant d'autres techniques protégeant l'environnement et un consensus social Sur les 2,2 milliards de dollars d'exportation hors hydrocarbures en 2020, 70% sont des semi produits et de dérivées d'hydrocarbures, et pour avoir la balance devises nette il faudra retirer les matières importées en devises. Selon le rapport de l'OPEP de mai 2021 la production ne dépasse pas 860 000 barils/j, contre 1,2 à 1,3 million de barils/j entre 2007/2008, idem pour le gaz où les exportations sont passées pour la même période de 65 milliards de mètres cubes gazeux, à environ 55 en 2018 et 40/41 en 2020 selon un ex-ministre de l'Energie. Cela rend l'urgent un nouveau management de Sonatrach et la publication tant du code d'investissement que des décrets d'application de la loi des hydrocarbures pour attirer les investisseurs. Aussi, l'Algérie doit miser sur l'efficacité énergétique et revoir la politique des subventions généralisées En résumé, avec le retour des USA aux accords de Paris COP21 sur le réchauffement climatique, d'ici 2030/2035, la généralisation de la taxe carbone, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/Europe/Chine, Inde devrai dépasser les 4 000 milliards de dollars où les grosses compagnies devraient réorienter leurs investissements. Mais le facteur déterminant sera la trajectoire de la croissance de l'économie mondiale, devant assister à un nouveau pouvoir économique mondial entre 2025/2030/2035 avec des incidences géostratégiques, militaires, politiques, économiques sociales et surtout culturelles entre 2025/2030. (interviews – Pr A. Mebtoul AfricaPresse Paris, American Herald Tribune et Afrik Economy 2019//2020). Aussi les changements économiques qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d'ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir.
Professeur des universités Expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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