Le chef du mouvement anti-islam néerlandais Pegida, Edwin Wagensveld, a organisé une action devant l'ambassade de Turquie à La Haye. Sous des cris et des sifflements réprobateurs de musulmans rassemblés à côté, il a arraché plusieurs pages du Saint Coran et a déclaré que l'Islam représentait une menace pour le pays. «L'Islam n'est pas le bienvenu ici, a-t-il souligné en tenant dans ses mains le livre saint des musulmans. Il représente une menace pour notre société.» Les musulmans présents, environ une centaine, ont vivement condamné cette action criminelle. Des heurts ont éclaté à un moment donné entre les manifestants et la police, mais la situation a été rapidement maîtrisée par les forces de l'ordre. Plusieurs groupes musulmans se sont adressés dans la journée au maire de La Haye, Jan van Zanen, pour demander d'interdire l'action «d'incitation à la haine». Le maire s'est distancié du sujet, tout en déclarant que dans le cadre de ses fonctions, il avait l'obligation de contribuer au maximum à l'exercice du droit à la liberté d'expression et de manifestation consacré par la Constitution. «Par conséquent, la loi néerlandaise ne me donne pas la possibilité d'interdire l'action», a-t-il noté. Ces dernières semaines, les mises à feu du saint Coran ont provoqué des tensions sociales au Danemark et en Suède. Le niveau d'alerte terroriste a été relevé jeudi en Suède. La ministre néerlandaise de la Justice et de la Sécurité, Dilan Yesilgöz, a indiqué que de telles actions pourraient relever le niveau d'alerte terroriste aux Pays-Bas. Pour elle, «détruire ou brûler des livres est primitif et déplorable». «Toutefois, c'est autorisé dans notre pays, les gens ont cette liberté», a-t-elle souligné.n
