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La reine du crime en Mésopotamie
Agatha Christie
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 09 - 2024

À partir de 1830 date de son mariage avec l'archéologue Max Malowan, le destin d'Agatha Christie (1890-1976) est indissociablement lié à la carrière de son époux qu'elle accompagne dans toutes ses missions en Orient.
Le premier voyage d'Agatha Christie à Bagdad remonte à 1928. À l'époque il n'y avait qu'un moyen d'aller au Moyen-Orient : le train. Et pas n'importe quel train : le légendaire Orient-Express.
Agatha Christie a toujours adoré les trains. Dans son esprit, ils évoquent le rêve, l'aventure et tout simplement l'évasion. Elle part de la gare Victoria à Londres, sous la pluie, traverse la Manche à Douvres puis reprend son trajet à Calais jusqu'à Istanbul. Là, elle doit traverser le Bosphore pour monter à bord du Taurus-Express, ainsi nommé parce qu'il franchit les monts Tarus jusqu'à Alep. Un chemin de fer local la conduit ensuite à Damas. C'est le terminus. Les voyageurs qui désirent continuer vers Bagdad le font en autocar de la compagnie des frères Nairn.
Curieuse de voir autre chose en Irak que la colonie britannique de Bagdad, Agatha Christie décide de se rendre sur le site de l'antique Ur, où Leonard Woolley conduit des fouilles depuis 1923. Elle a lu un reportage à ce sujet dans l'Illustrated London News. Devenue l'amie de Katharine, la femme de Woolley, elle est invitée à retourner à Ur en mars 1930.
C'est lors de cette deuxième visite qu'elle rencontre le jeune archéologue Max Mallowan qui a reçu la consigne d'accueillir Agatha Christie à son arrivée et de lui faire visiter la région. Ils tombent amoureux au cours de ce périple se marient en septembre 1930. Elle a presque 40 ans, il en a 25.
D'Ur à Ninive
Dorénavant la vie d'Agatha Christie sera inextricablement liée au travail de son mari au Moyen-Orient. Elle l'accompagne dans chacune de ses missions archéologiques. Les séjours au Moyen-Orient ont des répercussions immédiates sur son écriture et lui inspirent quelques-uns de ses plus grands de ses plus grands succès littéraires. Les jeunes mariés effectuent un voyage de noces en Egypte après quoi, Max quitte le site d'Ur pour celui de Ninive, plus au nord.
Agatha Christie partage pour la première fois l'existence d'une équipe d'archéologues en mission, elle raconte dans son autobiographie sa joie d'assister personnellement à la découverte de ce qui fut le foyer de la civilisation au 1er millénaire avant J.-C. Elle devient experte dans l'art de trier les tessons de poteries, de nettoyer et réparer les fragments et surtout de photographier les objets antiques exhumés du site. Pendant tout ce temps, elle continue à écrire des romans.
En 1933, Max Mallowan s'estime assez expérimenté pour diriger des fouilles à son tour. Son choix se porte sur le site préhistorique d'Arpachiyah, à quelques kilomètres au nord de Ninive.
Agatha Christie l'aide à ouvrir un chantier et s'occupe de photographier et enregistrer les trouvailles. C'est lors du voyage de retour en Angleterre que surviennent certaines péripéties (sauf le meurtre proprement dit) spectaculairement retracé dans Le Crime de l'Orient-Express (1934).
Pendant la période qui précède la Seconde Guerre mondiale, les Mallowan vont tous les ans en Irak ou en Syrie et prospectent la vallée du Khabur.
Agatha Christie brosse un tableau humoristique de ces expéditions dans « Come tell me how you leave », paru en anglais en 1945 et publié en français sous le titre « La romancière et l'archéologue » qui offre un récit savoureux du bonheur et des vicissitudes du campement sur un champ de fouilles.
L'archéologue en filigrane
De tous les livres d'Agatha Christie, situés au Moyen-Orient, le plus important aux yeux des archéologues est « Meurtre en Mésopotamie » (1936). Le site d'Ur, où se déroule le roman, est fidèlement décrit tandis que la présence d'un personnage qui n'y connaît rien (l'infirmière Amy Leatheran) permet d'expliquer le travail des archéologues. Le lecteur apprend en se distrayant tout ce qu'il faut savoir sur les niveaux céramique et les sépultures à corps fléchi.
Le Moyen-Orient sert de décor à d'autres romans d'Agatha Christie dans « Mort sur le Nil » (1937), un égyptologue apporte un éclairage érudit sur l'histoire des pharaons. « Rendez-vous avec la mort » (1938) raconte une excursion dans les ruines de Petra et l'expérience des touristes de l'époque s'avère particulièrement intéressante pour le voyageur actuel.
Ils logeaient au choix dans une grotte ou sous une tente, l'une et l'autre luxueusement aménagées au bon soin du patron du célèbre Hôtel Nazzal, partenaire local de Thomas Cook.
Un seul roman d'Agatha Christie se situe dans l'Antiquité : « La mort n'est pas une fin » (1945), inspiré d'un obscur papyrus de Hekanakht qui lui a fourni des personnages sur mesure, Un seul roman d'Agatha Christie se situe dans l'Antiquité la mort n'est pas une fin inspirée d'annonce d'un obscur papyrus de Ethan acte qu'il vient fourni des personnages sur mesure, un homme âgé et sa jeune concubine, bien décidés à déshériter les enfants du premier mariage. « Rendez-vous à Bagdad » (1951), le dernier roman d'Agatha Christie sur fond de Moyen-Orient, remporte un immense succès malgré son intrigue cousue de fil blanc.
L'héroïne Victoria Jones, totalement néophyte, sert de truchement au lecteur pour lui faire découvrir le travail des archéologues de manière extraordinairement vivante, et l'on sent bien que ni les briques de fondation plano-convexe, ni les niveaux de fouille n'avaient de secret pour Agatha Christie. Après la Seconde Guerre mondiale, les Mallowan reviennent en Irak. Le pays a changé et l'attitude d'Agatha Christie à l'égard des Irakiens se modifie également.
Max Mallowan entreprend des fouilles sur le site de Nimrud auquel son nom restera à jamais attaché. Il a dans son équipe plusieurs membres du service irakien des antiquités et des hauts fonctionnaires, accompagnés de leurs invités, viennent visiter le chantier à intervalles réguliers.
Agatha Christie, de son côté, filme et photographie des femmes, des enfants et des animaux de la région. « Rendez-vous à Bagdad » révèle le regard qu'elle porte à présent sur sa seconde patrie. Elle a face à elle un pays neuf, soucieux d'affirmer son identité.
Agatha Christie reste trop marquée par son époque et par son éducation pour s'intégrer vraiment à la population locale, et ses écrits sur le Moyen-Orient traduisent brillamment sa vision personnelle, somme toute limitée. Ils apportent un témoignage précieux sur les missions archéologiques des années 1930 et 1950 et aussi sur les conditions de vie des expatriés qui menaient une existence de Colons, tout en s'adonnant au décryptage des mystères de l'Antiquité. Si le temps peut paraître un peu condescendant aujourd'hui, c'est que nous projetons nos critères actuels sur des textes écrits voilà plus de 70 ans. L'affection lucide Agatha Christie voue à l'Irak et à la Syrie échappent à toute espèce d'arrogance ou de sentiment de supériorité.
Dès le début de sa vie conjugale avec son second mari, Agatha Christie a compris que l'enquête policière et l'archéologie se rejoignaient sur bien des points. Les indices épars remis dans l'ordre ébauchent des pistes, à partir desquelles la perspicacité jointe au sens de l'observation arrivent à fournir une explication claire.


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