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Publié dans La Nouvelle République le 02 - 11 - 2024

A la faveur du conflit militaire à Ghaza du 7 octobre 2023, de la mort du jeune Thomas Perotto à Crépol, le 19 novembre 2023, du vote sur la loi immigration du 26 janvier 2024 qui proposait de porter atteinte au droit du sol à l'Assemblée nationale et surtout de la séquence des élections européennes du 9 juin 2024 puis des législatives anticipées du 30 juin – 7 juillet 2024 où l'on n'a pas hésité à parler de fin de la double nationalité, l'extrême-droite française et la droite réactionnaire ont pu poser de nouveaux jalons pour mettre en œuvre leur projet de société néocoloniale en France.
En effet, une fois pleinement réhabilités au sein de l'armée et de l'administration françaises, ces héros juifs français résistants, par ailleurs totalement engagés dans le projet sioniste, seront les fers de lance de l'alliance avec l'Establishment de la Quatrième république française.
Leur activisme poussera la France à livrer une quantité massive d'armement aux troupes juives lors de la guerre dite israélo-arabe de 1947-48 qui s'achève par la création de l'Etat d'Israël et l'absence d'Etat palestinien ; notons que c'est Maurice Papon, ayant certainement besoin de se racheter après sa participation zélée aux crimes à l'encontre des résistants et des Juifs au cours de la seconde guerre mondiale, qui est chargé de superviser l'acheminement de ces armes via la Corse.
– Le rapprochement des deux Establishments à un niveau stratégique, notamment sur le dossier nucléaire, via les Présidents du Conseil Pierre Mendès France et René Mayer
La deuxième étape de cette alliance entre la France et Israël est scellée au plus haut niveau de l'Etat par deux Présidents juifs du conseil français qui rapprochent considérablement les Establishments de France et d'Israël : d'abord le milliardaire René Mayer puis Pierre Mendès France. C'est l'époque où Shimon Peres a un bureau à Matignon mitoyen à celui de ces Présidents du Conseil pour faire avancer la collaboration stratégique entre les deux Etats, notamment atomique, visant à doter Israël de la bombe atomique. Mendès France l'aurait promis à sa mère selon la légende (... qui ressemble à une blague juive). Cette collaboration avec la France sera décisive puisque ce sont les équipes du CEA qui conçoivent et encadrent le fonctionnement de la future centrale de Dimona dans le Néguev à partir de 1955. De Gaulle, moins engagé dans le projet à son retour au pouvoir en 1958, donnera néanmoins son accord tacite pour que cette collaboration se poursuive et permette à Israël de disposer de sa centrale nucléaire puis de l'arme atomique dans les années 60.
– Le renforcement de la collaboration sécuritaire (armée et services secrets), fruit d'une « convergence » d'intérêts à partir de la guerre d'Algérie
La troisième étape du rapprochement entre les appareils de la France et d'Israël est l'accélération de la collaboration diplomatique et sécuritaire durant la période de décolonisation en Afrique du Nord : sur un plan militaire, les diplomaties et armées françaises et israéliennes se coordonnent lors de l'expédition de Suez en octobre-novembre 1956 : la France veut châtier l'Egypte pour son soutien au FLN algérien, tandis qu'Israel cherche à déstabiliser Nasser, le chef de file des leaders arabes pro-palestiniens et engagés militairement contre Israël, et l'Angleterre essaie de réaffirmer ses droits économiques sur le canal de Suez suite au renversement par les colonels égyptiens de la royauté collaborationniste de Farouk en juillet 1952 et à la proclamation de la République égyptienne en juin 1953.
L'alliance militaire étroite entre la France et Israël se double d'une très forte collaboration entre les diplomaties et services secrets français et israéliens durant la guerre d'Algérie par l'implication d'agents du Mossad dans la répression de certains réseaux du FLN à l'intérieur de l'Algérie, notamment à Constantine, ou dans des opérations d'élimination pour le compte de l'Etat français des membres des réseaux de financement et d'armement du FLN et de l'ALN en Europe dans lequel le réseau d'ambassades d'Israël en Europe joue un grand rôle. En récompense, l'Etat français laisse Israël mettre en place les réseaux d'émigration des juifs maghrébins (Marocains, Tunisiens et Algériens) vers Israël dès le milieu des années 50.
De la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'au milieu des années 60, cette alliance avec la France est tout aussi stratégique pour Israël que celle avec l'Establishment britannique car Israël n'a pas encore l'influence qu'elle a aujourd'hui aux Etats-Unis. Malgré le vote des Etats-Unis en faveur de la création de l'Etat d'Israël au Conseil de sécurité en 1947, les administrations Truman, Eisenhower et Kennedy qui se succèdent aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale refusent encore de livrer des armes à Israël, soucieux de se démarquer des puissances impériales européennes dans cette période de décolonisation et de guerre froide où il faut gagner les cœurs des nouveaux Etats. Une partie de l'administration américaine, notamment Marshall, est même hostile à l'activisme de l'AIPAC affilié à Israël aux Etats-Unis et plaide pour le considérer comme une association défendant les intérêts d'un pays étranger et soumise à la loi Foreign Agents Registration Act de 1938 (cette loi stipule que des agents représentant les intérêts de puissances étrangères à titre « politique » ou « quasi politique » divulguent leurs relations avec le gouvernement étranger et des informations sur leurs financements) et non comme un lobby américain. C'est Lyndon B. Johnson, arrière-petit-fils d'une juive allemande, qui succède à Kennedy après son assassinat, qui fait basculer définitivement l'administration américaine dans le soutien inconditionnel à Israël, notamment sur le plan militaire (comme on le voit à Gaza).
Malgré le refroidissement entre la France et Israël suite à la violente critique de de Gaulle de l'occupation des territoires palestiniens reconnus par l'ONU après la guerre des 6 jours de 1967, la collaboration militaire et des services secrets français et israéliens s'est poursuivie sous le parapluie américain, notamment via le Safari Club mis en place en Afrique.
– Le rôle clé de la France dans le projet néo-conservateur israélien en direction de l'Occident.
La quatrième étape du rapprochement entre les deux Etats a lieu, comme déjà indiqué, avec l'arrivée de Sarkozy, l'agent israélo-américain qui convertit l'Establishment français sécuritaire, militaire et diplomatique au néo-conservatisme, avec quelques années de retard par rapport aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Les racines « techniques » du projet néo-conservateur israélien remontent au plan Oded Yinon de 1982, du nom du fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien qui l'a proposé. Ce plan propose l'émiettement extrême des pays arabes et musulmans entourant Israël, notamment les Républiques arabes championnes de la cause palestinienne (la Syrie, l'Irak et, dans une moindre mesure, l'Egypte et le Soudan), en petits Etats homogènes sur une base ethnique ou confessionnelle / religieuse. Typiquement, la partition de l'Irak en trois Etats, un Etat kurde (homogénéité ethnique) et deux Etats « arabes » divisés en un Etat Sunnite et un Etat chiite (division confessionnelle). Et ainsi de suite pour la Syrie (partition en cinq ou six micro-Etats), l'Arabie Saoudite (division en quatre Etats), la Jordanie, le Liban, l'Egypte, etc. en tout 19 Etats arabo-musulmans à balkaniser, en répertoriant les lignes de faille sur lesquelles appuyer. Oded Yinon se serait inspiré de la stratégie brillante des Catholiques espagnols menée de 1031 à 1492 pour balkaniser l'Espagne andalouse en Taïfas (des micro-Etats) dressés les uns contre les autres et mis sous la protection d'un suzerain catholique, afin de les affaiblir puis de les reconquérir.
Mohsen Abdelmoumen


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