Le ministre d'Etat, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a présenté, hier lundi 30 juin 2025, devant les membres du Conseil de la Nation, le projet de loi tant attendu régissant les activités minières en Algérie. Une réforme qualifiée de « structurante », qui s'inscrit dans le cadre d'un vaste plan de redynamisation du secteur.C'est lors d'une séance plénière présidée par M. Azouz Nasri, président du Conseil, et en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Kaouter Krikou, ainsi que de la secrétaire d'Etat chargée des mines, Karima Tafer, que M. Arkab a défendu les ambitions de ce nouveau texte. Ce projet de loi, déjà adopté à la majorité par l'Assemblée populaire nationale, répond à un impératif stratégique : faire du secteur minier un levier majeur de souveraineté économique, de diversification des revenus hors hydrocarbures, et de création d'emplois durables. À travers cette réforme, le Gouvernement entend stimuler des milliers de postes, directs et indirects, tout en favorisant l'émergence des petites et moyennes entreprises (PME) spécialisées dans les filières minières. Selon le ministre, ce texte repose sur un diagnostic lucide du secteur, révélant une série de carences structurelles. Parmi elles : le faible niveau d'investissement dans l'exploration, l'absence d'une base de données géologique fiable, la rareté des découvertes exploitables et un désintérêt manifeste des investisseurs étrangers. Autant de lacunes qui ont contribué à une dépendance croissante vis-à-vis des importations, alors même que certaines ressources sont disponibles localement. Pour inverser cette tendance, le projet de loi introduit une batterie d'incitations et de garanties alignées sur les standards internationaux. L'objectif est de créer un cadre juridique et institutionnel stable qui rassure les investisseurs. La réforme mise en particulier sur le développement des infrastructures géologiques et sur la libre circulation de l'information minière, considérée comme la pierre angulaire de tout programme exploratoire performant. En toile de fond, c'est bien une vision souveraine et intégrée de l'économie nationale qui se dessine, à l'image des grandes transformations engagées par les autorités dans d'autres secteurs stratégiques. Avec cette nouvelle législation, l'Algérie ambitionne de mieux valoriser son potentiel minier encore largement sous-exploité, tout en renforçant l'attractivité du pays dans un environnement international de plus en plus compétitif. Le texte introduit également des mécanismes de gouvernance modernisés, avec une clarification des rôles entre les institutions publiques et les opérateurs privés, et une digitalisation accrue des procédures d'octroi de titres miniers. Cette modernisation vise à lutter contre les lenteurs administratives, améliorer la transparence, et fluidifier le parcours de l'investisseur dans un secteur jugé jusque-là trop bureaucratique. Le projet de loi met également l'accent sur la formation et la qualification des ressources humaines, avec la volonté de développer des compétences nationales adaptées aux besoins du secteur. Des partenariats avec les universités, les centres de recherche et les écoles spécialisées sont envisagés afin de créer une véritable filière de formation minière. Cette orientation vise à doter le pays d'une main-d'œuvre qualifiée, condition essentielle pour garantir la durabilité et la compétitivité des futurs projets d'exploitation.