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Produit de la faiblesse du taux de croissance de la sphère réelle et de la dérégulation de l'économie algérienne
L'extension de la sphère informelle
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 07 - 2025

La dominance de la sphère informelle n'étant pas propre à l'Algérie, représentant dans certains pays d'Afrique plus de 70/80% de la superficie économique. Pour l'Algérie, les études sur ce phénomène se sont multipliées depuis trois décennies. Comment ne pas rappeler celles annoncées antérieurement entre 1990/1999, de la réalisation d'une étude en janvier 2015 par le ministère de l'Intérieur, du 23 mars 2021, d'une étude conjointe entre le ministre des Finances et le Conseil économique, social et environnemental, rapport qui devait être remis au président de la République fin 2021 et plusieurs conseils des ministres lui ont été consacrés entre 2021/2024 et toujours le même problème en ce mois de juillet 2025 . C'est faute d'une compréhension l'insérant dans le cadre de la dynamique sociale et historique que certains reposent leurs actions sur des mesures seulement pénales. Cela ne concerne pas uniquement les catégories économiques mais d'autres segments difficilement quantifiables. Ainsi, la rumeur est le système d'information informel par excellence, accentué en Algérie par la tradition de la transmission orale, rumeur qui peut être destructrice mais n'étant que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d'ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l'information. L'utilisation de divers actes administratifs de l'Etat à des prix administrés du fait des relations de clientèles transitent également par ce marché grâce au poids de la bureaucratie qui trouve sa puissance par l'extension de cette sphère informelle. Cela pose d'ailleurs la problématique des subventions qui ne profitent pas toujours aux plus défavorisés (parce généralisables à toutes les couches) rendant opaque la gestion de certaines entreprises publiques et nécessitant à l'avenir que ces subventions soient prises en charges non plus par les entreprises mais budgétisées au niveau du Parlement pour plus de transparence.
La lutte contre la sphère informelle implique avant tout l'efficacité des institutions et une moralisation de la pratique des structures de l'Etat elles-mêmes au plus haut niveau, en raison d'un niveau de dépenses en contradiction avec les pratiques sociales. C'est seulement quand l'Etat est droit est qu'il peut devenir un Etat de droit. Quant à l'Etat de droit, il faut comprendre qu'il ne s'agit pas d'un Etat fonctionnaire qui gère un consensus de conjoncture ou une duplicité provisoire, mais d'un Etat fonctionnel qui fonde son autorité à partir d'une certaine philosophie du droit d'une part, d'autre part par une assimilation consciente des besoins présents de la communauté et d'une vision future de ses perspectives. Dans ce cadre, la sphère informelle en Algérie est favorisée par l'instabilité juridique et le manque de visibilité de la politique socio-économique. Les entrepreneurs qu'ils soient nationaux ou étrangers demandent seulement à voir clair, du moins ceux qui misent sur le moyen et long termes (investissements inducteurs de valeur ajoutée contrairement à l'importation, solution de facilité). Or, ils sont totalement désemparés face aux changements périodiques du cadre juridique, ce qui risque de faire fuir le peu de capitaux surtout en cette période de crise induit un rapatriement massif des capitaux vers leurs pays d'origine. Que nos responsables visitent les sites où fleurit l'informel de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud et ils verront que l'on peut lever des milliards de centimes à des taux d'usure mais avec des hypothèques car il existe une intermédiation financière informelle. Les mesures autoritaires bureaucratiques produisent l'effet inverse et lorsqu'un gouvernement agit administrativement et loin des mécanismes transparents et de la concertation sociale, la société enfante ses propres règles pour fonctionner. Des règles qui ont valeur de droit puisque reposant sur un contrat entre les citoyens, s'éloignant ainsi des règles que le pouvoir veut imposer.
4.- En conclusion : quelles incidences en Algérie du décret exécutif n° 25-170 au 28 juin 2025, fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité des auto- entrepreneurs opérant dans le commerce informel…
La mesure du gouvernement algérien est louable, évitant les tracasseries à la douane, d'intégrer ces jeunes dans l'économie nationale , dont le marché du travail formel n'a pu les recruter, étant de véritables entrepreneurs connaissant parfaitement les rouages du marché national et international, assimilant l'évolution du cours dinar algérien- cours des devises, le coût du transport, souvent le coût de la corruption, et écoulent leurs marchandises. Ainsi, le décret exécutif Décret exécutif n° 25-170 au 28 juin 2025, étant interdit à l'importation 4 types de produits sont interdits d'importation, les médicaments les produits sensibles ou dangereux, les produits nécessitant des autorisations spéciales.et tout ce qui porte atteinte à la sécurité ou à l'ordre public fixe les conditions et les modalités d'exercice de l'activité des auto entrepreneurs opérant le commerce informel les autorisant à transférer 1,8 million de dinars algériens par voyage, devant s'alimenter au niveau de la sphère informelle, avec une limite de deux voyages par mois soit 3,6 millions dinars par mois et donc 43,.2 millions de dinars par an ce qui équivaut au cours de 26O dinars un euro 166.OOO euros par an et donc pas 29O.OOO euros puisque , n'étant pas concerné par le cours officiel d'environ 15O dinars un euro . Cependant pour éviter les effets pervers, cette mesure devra s'inscrire dans le cadre d'une planification stratégique et non de mesures conjoncturelles dont le contrôle de la qualité et d'effets « tampon » outre l'allocation devises, 75O euros par an par personne adulte et 3OO pour les mineurs , mais occasionnant une sortie de devises selon le ministre des finances entre 3 et 4 milliards d'euros par an , de l'urgence des bureaux de change délivrant des devises pour ces auto entrepreneurs, pour un cours moyen entre l'officiel et celui du marché parallèle. Disons 2OO-22O dinars euro.
Le cas contraire, nous aurons quatre incidences négatives, la valeur de la monnaie, rapport social, fluctuant en fonction de divers facteurs économiques, tels que la croissance économique, l'inflation, les taux d'intérêt, la stabilité politique et la confiance des investisseurs.
Premièrement, le risque que le cours du dinar sur le marché parallèle s'oriente rapidement vers les 3OO dinars un euro Rappelons que la cotation du dinar algérien , le cours officiel entre le 01 e t03 juillet 2025 est de 152 dinars un euro et 229 dinars un dollar, cet écart étant dû essentiellement à un ajustement technique de la Banque d'Algérie, le dollar ayant perdu 17% depuis l'arrivée du président Trump afin de dynamiser les exportations US. Sur le marché parallèle , cotation du dinar pour la même période , la monnaie européenne franchit la barre symbolique des 260 dinars, , l'euro s'échangeant à 259 dinars à l'achat et 263 dinars à la vente et le dollar américain affiche un taux de 225 dinars à l'achat et 229 dinars à la vente l'écart entre les deux cotations euro dollar officiel/marché parallèle, est de 73,3O% et par rapport au dollar de 77,51%.
Deuxièmement , lié au cas précédent, l'accroissement de la masse monétaire hors banques qui est passée de 5 437,6 milliards de dinars à fin 2019 à 6 140,7 milliards de dinars à fin 2020, à 7 392,81 milliards de dinars à fin décembre 2022 et à 8 030,76 milliards de dinars à fin décembre 2023 soit au cours de 135 dinars un dollar, cours de l'époque 59,49 milliards de dollars).
-Troisièmement , le frein de 'l'investissement privé productif national dans la pratique des affaires le guide étant le profit et pas de sentiments, , préférant spéculer sur le cours de la monnaie que 'd'investir dans des segments à valeur ajoutée rentables à moyen terme;
-Quatrièmement, l'indice des prix la consommation de l'ONS devant être actualisé, l'algérien n'étant pas un tube digestif, le besoin évoluant étant historiquement daté, avoir par exemple un ordinateur n'est plus un luxe, il y a risque de l'accélération du processus inflationniste, l'expérience montrant que les prix de bon nombre de produits ,occasionnant d'ailleurs les fuites hors des frontières, hors ceux subventionnés, s'alignent le cours du dinar sur le marché parallèle , menaçant la cohésion sociale et donc la sécurité nationale , car les discours des organisations censées sensibiliser les commerçants ont eu peu d'impacts, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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