À moins de deux mois du coup d'envoi tant attendu de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, prévue sur le sol marocain, un climat de tension croissante entoure l'événement phare du football africain. Si l'effervescence sportive devrait logiquement dominer les débats à ce stade, c'est un tout autre scénario qui se dessine en coulisses, avec une accumulation de préoccupations sécuritaires et sportives venant ébranler la confiance en l'organisation de la CAN par le Royaume du Maroc. Depuis plusieurs jours, le pays hôte est secoué par des manifestations d'une rare intensité. Ces mouvements de protestation, bien que multiformes dans leurs revendications, suscitent une vive inquiétude au sein de la Confédération africaine de football. Officiellement, aucun communiqué n'évoque encore la remise en cause de l'organisation de la compétition, mais en interne, des sources proches de l'instance évoquent un climat d'alerte élevé. Il semblerait que des discussions aient déjà été amorcées autour d'un potentiel plan B, lequel ne serait activé qu'en cas de détérioration manifeste de la situation sécuritaire. Ce contexte instable représente un dilemme majeur pour la CAF. D'un côté, l'édition 2025 revêt une dimension symbolique importante, non seulement pour le Maroc, pays qui ambitionne de consolider son image de hub africain du sport, mais aussi pour le football continental, qui cherche à s'internationaliser davantage en misant sur des événements bien organisés. D'un autre côté, les impératifs de sécurité et de logistique sont incontournables. Le moindre dérapage pourrait mettre en péril des années de préparation, sans parler des engagements contractuels avec les diffuseurs, sponsors et partenaires institutionnels. Il faut rappeler que ce ne serait pas la première fois que le Royaume chérifien est confronté à une telle situation. En 2015, le Maroc avait lui-même décidé, à la dernière minute, de ne pas accueillir la CAN en raison des risques liés à l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, ce qui avait entraîné une vive polémique et des sanctions de la part de la CAF. Cette mémoire collective reste vive dans les esprits et alimente aujourd'hui les spéculations.