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Un écart, le 3 novembre 2025, de plus de 8O% par rapport à l'officiel ?
Quelles sont les raisons de la dépréciation du dinar sur le marché parallèle et quelles solutions ?
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 11 - 2025

La cotation du dinar sur le marché parallèle connaît une hausse importante étant coté entre le 02/03 novembre 2025, 100 euros s'échangeant à 27 250 dinars algériens à la vente, la différence dépassant les 80% par rapport à la cotation officielle où la cotation est de 150 dinars/un euro. Cela reflète la situation socio- économique réelle du pays, pouvant s'accentuer en cas de baisse des réserves de change entre 2025/2026 qui tiennent la cotation du dinar office à plus de 70% (Plusieurs thèses de doctorat sous ma direction ont été soutenus ayant montré cette corrélation ).
Et ce bien que l'application des importations pour les «auto-importateurs» ou «micro-importateurs» s'alimentant sur le marché parallèle, où depuis juillet 2025, une nouvelle procédure visait à encadrer les importations, n'étant pas encore opérationnelle, l'allocation devises de 750 euros s'appliquant aux citoyens algériens âgés de 19 ans et plus et pour les mineurs (entre 12 et 18 ans), de 300 euros, pour deux enfants par famille ayant eu un impact limité bien que le ministre des finances ait annoncé le 28 juillet 2025 (source APS) que cette mesure occasionnerait une sortie de devises d'environ 3,5 milliards de dollars par an.
1.- Les principales raisons de l'écart du dinar algérien – cours officiel-cours sur le marché parallèle
Premièrement : la faiblesse de la production et de la productivité, les surcoûts des projets influent indirectement sur la cotation du dinar, y compris les surfacturations des projets en devises et en dinars algériens. Les hydrocarbures irriguent directement et indirectement via la dépense publique à environ 70% le PIB et donc la majorité des secteurs économiques publics et privés dont le taux d'intégration ne dépasse 15% en 2025. Les exportations hors hydrocarbures (source BM et rapport Banque d'Algérie), à ne pas confondre avec l'accroissement de 4% en 2024 dont le PIB sont passées de 6,9 milliards de dollars en 2022, à 5,01 en 2023 et à 4,60 en 2024 et les IDE constitués en majorité du secteur des hydrocarbures, loin des potentialités ont été en 2024, selon la CNUED pour l'Algérie que de 1,4 milliards de dollars 16e position en Afrique.
Deuxièmement : la baisse des transferts avec les décès des retraités à l'étranger, cette baisse de l'offre de devises ayant été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l'étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie
Troisièmement : Nous avons assisté à une nette baisse des recettes en devises de Sonatrach qui sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2023 et de 45 milliards de dollars en 2024 et qui devrait devraient s'établir entre 41/42 milliards de dollars en 2025, ce qui a un impact sur les réserves de change qui sont passé de 69,5 milliards de dollars en 2023 à 67 milliards de dollars fin 2024 et certainement moins fin 2025 qui tiennent la cotation du dinar à plus de 70%.
Quatrièmement l'accroissement du du déficit budgétaire qui entraîne forcément un accroissement du processus inflationniste, mais compressé artificiellement par les importants transferts sociaux généralisables et non ciblés, qui représente dans la loi de finances de 2025, au cours actuel de 130 dinars un euro, 45,17 milliards de dollars alloués en autorisations d'engagement et 45,60 milliards de dollars en crédits de paiement, soit 34,79% du total du budget de l'Etat, le total des dépenses budgétaires étant en hausse de 9,9% par rapport à 2024, se situant à 129,18 milliards de dollars en 2025 donnant un déficit budgétaire de 63,60 milliards de dollars contre 46,04 milliards de dollars en 2024 et 30,50 milliards de dollars en 2022.
Cinquièmement : les opérations d'importation de voitures neuves et d'occasion de moins de trois ans par les résidents algériens et la récente mesure d'intégration des auto entrepreneurs dits « Casbah »qui doivent s'autofinancer sur le marché parallèle du fait que les bureaux de change qui devaient être opérationnels en 2023 n'ont pas été mis en place.
Sixièmement : la demande provient de simples citoyens qui voyagent : touristes, ceux qui se soignent à l'étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l'allocation devises dérisoire d'environ 100 euros, l'allocation devises ayant servi temporairement de contre choc mais avec un impact limité du fait de la forte demande. A cela s'est ase sont ajoutés les mesures administratives du ministère du commerce ignorant les règles élémentaires du commerce et de la gestion ou tout entrepreneur agit en temps réel, le temps étant de l'argent, bloquant le fonctionnement d'une partie de l'appareil productif et pour éviter la paralysie, bon nombre d'opérateurs porté notamment pour les pièces détachées sur le marché parallèle.
Septièmement : les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services exportant des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique.
Huitièmement : pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien, les ménages et certains opérateurs privés placent leur capital-argent dans l'immobilier, achètent des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables, l'achat d'or ou de devises fortes.
Neuvièmement : le manque de vision stratégique et donc de visibilité de la politique socio-économique, accroît le manque de confiance vis-à-vis de l'avenir, amplifie l'anticipation d'une dévaluation rampante du dinar ce qui a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, une fort taux d'inflation réel dont le taux d'intérêt des banques devraient le relever de plusieurs points, s'ils veulent éviter, comme par le passé, l'assainissement via la rente des hydrocarbures.
2.- Quelles solutions ?
Je recense plusieurs actions qui peuvent être combinées et coordonnées afin de résoudre l'écart entre le cours du marché officiel et celui du marché parallèle (voir étude réalisée pour le 3e Think-Tank mondial – Institut des relations internationales IFR Paris. Sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul « La place de la sphère informelle au Maghreb », décembre 2013 et conférence à l'Institut militaire de prospective MDN/IMDEP – Alger, reproduit dans la revue stratégie octobre 2019).
Premièrement : le gouvernement doit prendre en compte le fait que le secteur informel est avant tout un substitut au manque d'offre de travail mais que la concurrence déloyale qu'il mène au secteur formel handicape sérieusement le développement économique des pays. Aussi, il s'agira de développer la création de l'emploi formel dans des segments à forte valeur ajoutée tenant compte des nouvelles mutations technologiques dont l'intelligence artificielle. Car sa faiblesse explique le poids de l'emploi informel renvoyant à la faiblesse du taux de croissance. C'est un facteur qui explique l'évolution du secteur informel où l'offre d'emplois formels sur le marché du travail ne peut plus absorber toute la demande, car la population active, en particulier la main-d'œuvre non qualifiée, croît à un rythme accéléré, favorisant d'ailleurs l'exode deS cerveaux.
Deuxièmement : il faudra, avant toute chose, améliorer le niveau de l'éducation et s'atteler à une réduction des inégalités. L'éducation, en général, est la première étape pour réussir la transition vers le secteur formel. Les liens entre illettrisme et emploi non déclaré ne sont plus à démontrer. L'accent doit être mis particulièrement sur l'alphabétisation des femmes.
Troisièmement : alléger les taxes car lorsque les taxes sont nombreuses et trop lourdes, les entreprises sont incitées à dissimuler une partie de leur revenu. Trop d'impôts tue l'impôt devant élargir l'assiette fiscale par une nouvelle politique fiscale, L'entreprise algérienne étant parmi les plus imposées au monde expliquant la difficulté du recouvrement fiscal. La sphère informelle est amplifiée par la fraude fiscale et la corruption à travers les surfacturations, les trafics aux frontières des marchandises subventionnées, qui se répercutent sur le prix final des biens et accroît le processus inflationniste.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des universités
Expert international


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