Rappelons que l'Algérie, en avril 1994, à dévalué le dinar de 40,17 %, et le taux de change en 1995 était de 47,6847 dinars/un dollar contre 5 dinars/un dollar vers les années 1970, et ce dans le cadre d'un programme de «thérapie de choc» imposé par le FMI, suite à la cessation de paiement pour stabiliser l'économie. L'ensemble de ces données proviennent tant des institutions internationales que de la Banque d'Algérie). – De 2000 à 2025, nous avons l'évolution suivante des réserves de change :– 2000 : 11,5 milliards de dollars – 2001 : 17,9 milliards de dollars – 2002 : 23,1 milliards de dollars – 2003 : 32,9 milliards de dollar – 2004 : 43,1 milliards de dollars – 2005 : 56,2 milliards de dollars – 2010 : 162,2 milliards de dollars – 2011 : 175,6 milliards de dollars – 2012 : 190,6 milliards de dollars – 2013 : 194,0 milliards de dollars – 2014 : 178,9 milliards de dollars, – 2015 : 144,1 milliards de dollars – 2016 : 114,1 milliards de dollars – 2017 : 97,33 milliards de dollars – 2018 : 79,88 milliards de dollars – 2019 : 62 milliards de dollars – 2020 : 44,2 milliards de dollars – 2021 : 47 milliards de dollars – 2022 : 61 milliards de dollars – 2023 : 70 milliards de dollars. Pour fin 2024, 67,80 milliards de dollars, selon le FMI. La Banque d'Algérie ne mentionne pas (de n'est pas un secret défense car tous les pays développés donnent des détails sur ce sujet et c'est une définition universelle du montant réel de réserves de change) si dans le montant global des réserves de change, elle inclut ou pas les réserves d'or et certains placements à l'étranger, y compris le montant des taux les d'intérêts, ce qui rend opaque le niveau réel du niveau des réserves de change de l'Algérie pour le citoyen et la presse algérienne qui est en droit d'être éclairé sur un sujet qui engage la sécurité nationale. Dans ce cadre, le Global Firepower Index 2025 donne un éclairage mentionnant que l'Algérie figure en deuxième place avec plus de 81 milliards de dollars en Afrique, incluant les réserves d'or de 173,56 tonnes, les droits de tirages spéciaux déposés au niveau du FMI. Le cours d'un kilogramme d'or en dollars américains étant d'environ 130 617,01 dollars, soit au cours moyen de l'année 2025, donnant une valeur 22,67 milliards de dollars. A ce montant, il faut ajouter environ 5 milliards de dollars de DTS et 1,5 milliards de dollars déposés au niveau de la banque des Brics+, tissent également des relations avec les institutions financières internationales, comme la Banque Africaine de Développement (BAD) et Afreximbank, soit un total de 24,67 milliards de dollars. Ce qui donnerait restant un montant disponible de réserves de change dont plus de 95% dépend de l'évolution des recettes de Sonatrach et de la dynamisation des exportations hors hydrocarbures, elles-mêmes fonction de profondes réformes au niveau de la Banque d'Algérie en référence au 81 milliards de dollars, 56,33 milliards de dollars fin 2025. Selon le rapport (Article IV 2025 du FMI), en cas de non profondes réformes structurelles, avec une prévision d'un déficit courant entre –3 % et –4 % du PIB sur la période 2025-2030, les réserves officielles de change de l'Algérie passeraient de 67,8 milliards de dollars en 2024 à environ 18,6 milliards en 2030, selon la définition incluant les droits de tirage spéciaux, et à 14,4 milliards, si l'on exclut ces avoirs en DTS avec une capacité de couverture d'environ trois mois d'importations en fin de période, contre quatorze. Aussi, un sursaut national s'impose. L'Algérie ayant toutes les potentialités pour éviter ce scénario et les quatre impacts de la baisse des réserves de change qui sont premièrement, la baisse des réserves de change qui proviennent essentiellement de la rente des hydrocarbures a un impact négatif sur l'investissement intérieur via la dépense publique ; et sans compensation des IDE, il y a forcément ralentissement de la croissance et donc accroissement du taux de chômage. Le pays ayant besoin d'un taux de croissance de 7/8% par an pour absorber un flux additionnel annuel nouveau de 350.000/400.000/an qui s'ajoute au taux de chômage actuel. Deuxièmement, les réserves de change tiennent la cotation du dinar officiel à plus de 70%, l'écart entre le cours officiel et celui du marché parallèle étant de plus de 80% durant les mois d'octobre et novembre 2025, s'orientant vers 300 dinars/un euro sur le marché parallèle, ce qui risque d'accentuer les actions spéculatives au détriment de l'investissement productif. Troisièmement, toute baisse des réserves de change, outre la méfiance de l'investisseur étranger qui exige des garanties, devrait amener à dévaluer la cotation officielle du dinar, accroissant ainsi le processus inflationniste. Quatrièmement, la baisse des réserves de change du fait de l'extériorisation de l'économie algérienne, accélère l'inflation importée étant actuellement compressés par un important montant de subventions généralisées, non ciblées, source de gaspillage. Aussi, de plus en plus d'experts indépendants, non pas ceux mus par les intérêts supérieurs de l'Algérie et non par la rente, les intellectuels organiques pour reprendre l'expression du grand philosophe italien Gramsci, mettent en garde le gouvernement contre l'important déficit budgétaire dont une grande fraction entre 2025/2026 à travers les lois de finances va non vers des segments productifs mais vers le fonctionnement. Le danger est l'émission monétaire, financement non conventionnel) sans contreparties productives avec comme impact l'accroissement de l'endettement public interne, les restrictions d'importations sans ciblage par des mesures administratives source de corruption et accroissant donc le chômage pour préserver les réserves de change, paralysant l'appareil de production. En effet, la rente des hydrocarbures depuis de longues décennies à ce jour procure l'essentiel des ressources en devises, irrigue tout le corps économique et social directement ou indirectement, 85% des matières premières et équipements étant importés en devises, le taux d'intégration ne dépassant pas 15% en 2025, tant les entreprises publiques que privées. En conclusion, les réserves de change ne crée pas de richesses, étant un moyen d'échange, un rapport social, richesses virtuelles qu'il s'agit de transformer en capital productif dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, et c'est là toute la problématique du développement nécessitant de profondes réformes structurelles. L'Algérie a besoins d'une planification stratégique loin des actions conjoncturelles sous la pression des événements qui produisent des effets pervers, et ce afin d'asseoir une économie diversifiée, l'impératif de s'orienter vers une économie de marché à finalité sociale en libérant toutes les énergies créatrices. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités