La Coupe Arabe a rendu son premier verdict, brutal et sans appel. En cette dernière journée du groupe A, le ciel est tombé sur deux géants annoncés : la Tunisie et le Qatar, tous deux éliminés dès le premier tour, malgré leurs ambitions affichées de rallier les quarts de finale. Dans un stade où l'ambiance n'a jamais suffi à masquer la tension, ni l'urgence, les Aigles de Carthage comme les Qataris ont vu leur parcours s'effondrer, impuissants. Tout semblait pourtant réuni pour une soirée de révolte, surtout pour la Tunisie, finaliste de la dernière édition, et pour le pays hôte, double champion d'Asie et favori naturel de la compétition. Mais une atmosphère pesante planait sur les tribunes, où la désillusion se lisait déjà avant même le coup de sifflet final. Tunisie : un réveil trop tardif, un fiasco malgré une victoire éclatante La Tunisie a pourtant remporté son premier succès du tournoi, un large 3-0 face au Qatar. Ben Romdhane (16e), Meriah (62e) et Ben Ali (90+5e) ont offert une victoire nette, presque symbolique, plus que réellement salvatrice. Malgré ce sursaut d'orgueil, les Aigles de Carthage terminent troisièmes, incapables de rattraper leur retard accumulé lors des deux premières rencontres. Finalistes de la dernière édition, porteurs d'un héritage prestigieux, les Tunisiens quittent la compétition avec un sentiment de gâchis total. Le bilan est sévère : un seul succès, trop tardif, et une élimination qui fait tâche à quinze jours du début de la coupe d'Afrique des Nations 2025, où beaucoup de ces joueurs seront attendus. Qatar : une humiliation à domicile et un avenir incertain Pour le Qatar, l'échec est encore plus retentissant. Derniers du groupe, trois matchs sans victoire, aucune lueur d'espoir, et une sortie de route qui fait désordre sur leurs propres terres. Cette équipe, bâtie sur l'ossature de la sélection A, double championne d'Asie en titre, devait assumer un statut : elle n'en a rien fait. Le coup est rude, presque historique, tant le niveau affiché a semblé éloigné des attentes. Et déjà, une ombre plane : celle de l'avenir de Julen Lopetegui. À six mois du Mondial, ce parcours catastrophique pourrait bien sceller le sort du sélectionneur espagnol, dont les choix et la dynamique sont largement contestés. Syrie et Palestine : l'alliance du pragmatisme et la surprise du groupe Pendant que les favoris se noient, la Syrie et la Palestine ont, elles, parfaitement joué leur partition. Les deux petites nations savaient qu'un match nul (0-0) les envoyait toutes deux en quarts : elles s'y sont tenues avec discipline, sans prendre le moindre risque. Un match d'intensité faible, mais de maîtrise totale, qui leur permet de terminer en tête du groupe, avec cinq points chacune, une unité devant la Tunisie. À la fin du match, Syriens et Palestiniens ont célébré ensemble leur qualification, une scène qui ne manquera pas d'alimenter les discussions, voire la polémique. Un groupe renversé et une compétition déjà marquée Ce groupe A aura tout bousculé : les outsiders qualifiés, les favoris à la rue, et une désillusion immense pour deux nations censées dominer. Pour la Tunisie comme pour le Qatar, le fiasco est total, et l'heure est désormais aux remises en question, profondes et urgentes.