Que de déceptions, tel est le constat amer du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, dans son secteur au niveau de la wilaya de Bouira où il effectuait une visite d'inspection et de travail avant-hier samedi, un secteur entaché de scandales, à commencer par la triche lors des épreuves de baccalauréat, le concours de recrutement de PCEF et autres affaires impliquant directement des responsables de la DE. Sur ce point, l'IGF et une commission diligenter par le MEN s'est déplacée à Bouira, alors que la justice s'est saisie de cette scabreuse affaire afin de mettre la lumière sur les multiples griefs colportés par le bureau du Cnapest local. Il y a aussi les œuvres sociales de l'éducation où encore des membres sont poursuivis par la justice. Ajoutez à cela le retard dans le lancement de plusieurs projets dont la majorité inscrits en 2006 avec un taux d'avancement qui tourne entre 10 et 15%, un retard considérable. Et pour leur relancement, cela nécessite une réévaluation de 40 et 50% de leurs coûts initiaux. Au total ce sont 10 lycées et 19 CEM ainsi que d'autres infrastructures, salles de sport, classes d'extension, cantines..., alors que la wilaya a bénéficié dans le cadre du PEC (programme en cours) de 163 salles de classe, 84 cantines scolaires, 37 terrains de sport, 17 groupes scolaires et 25 UDS. Visiblement très déçu, le ministre exigera à ce que les infrastructures soient achevées vers la fin du mois de juillet pour être opérationnelles en septembre prochain. Le ministre procédera à des inaugurations et la pose de la première pierre pour la réalisation de plusieurs infrastructures scolaires que ce soit à Kadiria où il marquait sa première halte, le projet de réalisation d'un CEM prévu en 2006 n'est toujours pas lancé. Il a fallu une rallonge de 4,5 milliards pour son lancement, 3,6 milliards pour celui de Aïn Besssem et 7 autres milliards de plus pour la réalisation d'un lycées à Dechmia. Ce qui fait de lui le lycée le plus cher en Algérie avec au total 21 milliards de centimes. Sur ce point, le ministre souhaite à ce que le bureau d'études révise son étude à la baisse. Il se rendra ensuite à Sour El-Ghozlane, El-Esnam et Taghzout où il a fait le même constat. De retour au chef-lieu de wilaya, Benbouzid s'est rendu à l'annexe de l'Office national d'alphabétisation qui enregistre l'inscription de 15 212 personnes analphabètes tous ages et sexes confondus et où la junte féminine détient le record avec 20 833 inscrites contre 4 379 de sexe masculin. 14 569 suivent leurs cours dans les zones rurales et 10 643 dans les régions urbaines pour 523 encadreurs. La visite de Benbouzid était très attendu que se soit par les enseignants de tamazight, les adjoints d'éducation ou les responsables du bureau du Cnapest. Chacun voulait l'interpellé sur des revendications d'ordre socioprofessionnel. Mais il était catégorique notamment sur le cas de recrutement des enseignants de tamazight. «Je ne suis pas ici pour casser cette langue comme nous l'avons fait pour l'arabe. Les postes budgétaires pour l'enseignement de cette langue existent et les conditions sont claires», dira-t-il pour fermer définitivement la parenthèse des contractuels. Interrogé sur les scandales révélés et dénoncés par le Cnapest, il répondra seulement sur le cas de l'élève aidé pour l'obtention de son bac, qu'il lui a été retiré et ses parents renvoyés du secteur de l'éducation. Au sujet des œuvres sociales, il jettera la balle à l'UGTA. Par ailleurs, le coordinateur de wilaya du Cnapest lui a remis un dossier complet comportant une situation détaillée sur le secteur à Bouira, gestion des établissements, l'académie, le manque dans l'encadrement scolaire et administratif, le logement, la relation entre la DE et les services de la wilaya, ainsi que les œuvres sociales, et le bac. Avant de repartir sur Alger, il les invitera à une rencontre au niveau du ministère pour un large débat, notamment sur le statut particulier, dont il dira qu'il est applicable au fur et à mesure depuis sa parution dans le journal officiel en attendant le régime indemnitaire. «Je suis responsable», lancera-t-il ; les préoccupations des enseignants sont les nôtres, nous travaillons pour lui offrir toutes les conditions nécessaires pour accomplir leur noble tâche.