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Un maître incontesté de la littérature français (I)
Gustave Flaubert (1821-1880)
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 01 - 2010

Gustave Flaubert fait partie de la grande génération de grands écrivains qu'a enfantés la brillante littérature française au cours du XIXe siècle, si riche en événements de tous genres. En effet, de nombreux génies de l'art d'écrire vécurent au cours de ce siècle comme Victor Hugo, Lamartine… rivalisant de talent permettant à la littérature française d'atteindre un niveau remarquable probablement jamais égalé. Gustave Flaubert y a sensiblement contribué par ses deux œuvres maîtresses : Madame Bovary et Salammbô. Retour sur ce grand écrivain au talent immense.
Vie de Gustave Flauber
Né à Rouen, fils de chirurgien, Gustave Flaubert connaît dès l'enfance la monotonie de la vie en province et s'en inspirera lorsqu'il écrira Madame Bovary (1857) et le Dictionnaire des idées reçues (posthume, 1911). Il tente de tromper son ennui en s'adonnant très tôt à la littérature; lecteur assidu, il compose dès le lycée ses premiers textes, la plupart à dominante sombre et mélancolique. Mémoires d'un fou, écrit en 1838 et publié en 1900, à titre posthume, est sa première tentative autobiographique.
Il commence sans enthousiasme ni assiduité de classiques études de droit à Paris mais, atteint d'une maladie nerveuse aux environs de l'année 1844, il doit les interrompre prématurément. Cette maladie, dont il devait souffrir jusqu'à la fin de son existence, lui donne l'occasion de se consacrer exclusivement à la littérature.
Devenu un rentier précoce, il vit dès lors retiré à Croisset, petite localité proche de Rouen où sa famille a acheté une propriété. Il profite de son désœuvrement pour finir une première version de l'Education sentimentale. En se fondant sur cette retraite littéraire, la légende a fait de Flaubert une sorte d'ermite ou de bénédictin de la littérature, connu pour sa grande culture, son incroyable capacité de travail et ses exigences esthétiques rigoureuses. Il est vrai qu'il ne quitte plus Croisset et sa table d'écrivain que pour quelques voyages, en Orient d'abord avec son ami Maxime Du Camp, puis en Algérie et en Tunisie (1858), mais il fait aussi de longs séjours à Paris où il fréquente les milieux littéraires. Cet isolement relatif ne l'empêche d'ailleurs pas d'être un ami fidèle, comme l'atteste la correspondance monumentale, émouvante et spirituelle, qu'il échange avec ses amis et ses proches, notamment avec Louise Colet - qu'il rencontre en 1846 -, mais aussi avec George Sand, Théophile Gautier ou Guy de Maupassant. Cette correspondance est en outre riche de nombreuses informations biographiques qui permettent d'éclairer ses œuvres.
Dans la carrière de Flaubert, les échecs de librairie ne manquent pas, puisque ni l'Education sentimentale, ni la Tentation de saint Antoine, ni le Candidat ne trouvent leur public. Pour sa part, le scandale qu'engendre la publication de Madame Bovary constitue paradoxalement le premier succès de cette œuvre. Salammbô (1862), son récit carthaginois, reçoit également un bon accueil de la part du public mais est systématiquement dénigré par la majorité des critiques, Sainte-Beuve en tête.
Entre romantisme et réalisme
On a souvent fait de Flaubert - cela de son vivant et à son corps défendant - le chef de l'école réaliste. Il est vrai que, comme Balzac, il se donne pour objet d'étude la réalité sociale et historique. Soucieux de «montrer la nature telle qu'elle est», il nourrit son œuvre d'une érudition imposante; pour Salammbô, par exemple, il mène des recherches longues et approfondies afin de réunir une importante documentation. Pourtant, s'il protège effectivement quelques jeunes écrivains - notamment Guy de Maupassant - Flaubert, conscient de la complexité de sa propre création, rejette toujours le titre réducteur et encombrant de chef de file du réalisme. Dans une lettre à George Sand datée du 6 février 1876, il écrit d'ailleurs: «Et notez que j'exècre ce qu'on est convenu d'appeler le "réalisme", bien qu'on m'en fasse un des pontifes.»
Les romans de Flaubert se développent en fait selon deux veines d'inspiration antagonistes: l'une hantée par la tentation romantique et lyrique, l'autre tendue dans un perpétuel effort vers le réalisme le plus absolu. Flaubert a commenté lui-même cette ambivalence: «Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonshommes distincts: un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigles, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l'idée; un autre qui creuse et fouille le vrai tant qu'il peut.»
A la veine réaliste se rattachent les romans qui insistent sur la grisaille et la médiocrité du présent, comme Madame Bovary (1857), l'Education sentimentale (1869) ou Bouvard et Pécuchet (posthume, 1881), tandis que Salammbô (1862), la Tentation de saint Antoine (1874) et les Trois Contes (1877), qui évoquent la puissance des passions humaines et soulignent la démesure du passé, appartiennent à la veine romantique. Et en réalité ces deux veines sont en perpétuelle interaction dans chacune des œuvres de Flaubert. Il est donc impossible de dire que, chronologiquement, Flaubert évolue du romantisme au réalisme: les deux coexistent en lui jusque dans les œuvres de la maturité.
L'art d'écrire chez Flaubert
La correspondance avec Louise Colet donne de précieux indices sur l'art d'écrire selon Flaubert. Ce dernier, qui ne croit pas au génie littéraire, considère que la ténacité est suffisante mais indispensable pour se livrer au travail long et difficile d'écrivain. Il rompt ainsi avec la tradition de l'artiste inspiré: «Méfions-nous de cette espèce d'échauffement qu'on appelle l'inspiration, et où il entre souvent plus d'émotion nerveuse que de force musculaire […].» Un travail d'élaboration conscient et réfléchi est perceptible pour le lecteur attentif dans chaque phrase des romans de Flaubert, où rien n'est laissé au hasard. Ses brouillons nombreux témoignent d'ailleurs de la difficulté avec laquelle il crée. Il lui arrive d'aller jusqu'à expérimenter le rythme de ses phrases en les hurlant dans son «gueuloir».
Le roman flaubertien se doit en outre d'obéir à deux disciplines corollaires: l'observation scientifique et l'impassibilité de l'observateur. Cette impassibilité cède souvent le pas, pourtant, à une ironie féroce, tant à l'égard des personnages excessivement romanesques, comme Emma Bovary ou Frédéric Moreau, qu'aux opportunistes sans scrupules, comme le pharmacien Homais. Se moquant de tout, Flaubert est l'écrivain du dérisoire, le chroniqueur du «rien»: c'est pourquoi il affirme que ses romans ne valent que par le style, qui donne sens et grandeur à l'œuvre et qui est «à lui seul une manière absolue de voir les choses».
Les œuvres de jeunesse
Les œuvres de jeunesse de Flaubert annoncent souvent, par leur thématique, celles de sa maturité. C'est le cas de ses Mémoires d'un fou (écrits en 1838), qui se présentent comme le récit autobiographique de sa passion pour Mme Schlésinger, une femme mariée qu'il a rencontrée à Trouville en 1836. Bien que composé dans une veine encore très romantique, ce récit annonce déjà la problématique désenchantée de l'Education sentimentale. Quant à Smarh (écrit en 1839), c'est une sorte de «mystère» qui préfigure la Tentation de saint Antoine (première version en 1849, puis 1856 et 1874), récit inspiré par un tableau de Bruegel aperçu en Italie. Citons aussi Novembre (écrit en 1842), recueil de réflexions autobiographiques, et une pièce, le Candidat, créée en 1874 au théâtre du Vaudeville.
(A suivre)


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