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Un éminent savant latin (III)
Pline l'Ancien (23-79)
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 02 - 2010

A la fin des ses longs travaux littéraires, en tant que seul Romain à avoir choisi comme thème l'entièreté du monde de la nature, Pline l'Ancien implore la bénédiction de la mère universelle sur tout le travail qu'il avait passionnément accompli.
Littérature et science
Commençons par la littérature, pour laquelle il attribue la plus haute place à Homère et à Cicéron puis en second lieu Virgile. Il a été influencé par les recherches du roi Juba II de Numidie et qu'il appelait «mon Maître»
Il voue un profond intérêt à la nature et aux sciences naturelles, les étudiant d'une manière nouvelle pour cette époque dans le monde romain. Malgré le peu d'estime que l'on porte pour ce genre d'études, il s'efforce toujours d'être au service de ses concitoyens.
L'envergure de son œuvre est vaste et complète, une encyclopédie de toutes les connaissances et les arts tant qu'ils sont liés à la nature ou qu'ils en tirent leurs matériaux. Dans ce but, il étudie tout ce qui fait autorité dans chacun de ces sujets et ne manque pas d'en citer des extraits. Ses indices auctorum (index d'auteurs) sont, dans certains cas, les autorités qu'il a lui-même consultées (bien que cela ne soit pas exhaustif) parfois ces noms représentent les auteurs principaux sur le sujet qui ne sont connus que de seconde main. Il reconnaît franchement ses obligations à tous ses prédécesseurs dans une phrase qui mérite d'être proverbiale. Il n'a pas, en revanche, le tempérament ou le loisir d'aller enquêter lui-même. Il est évident que quelqu'un qui passe tout son temps à lire, écrire et compulser des extraits de ses prédécesseurs, n'en a plus pour une pensée indépendante ou pour une observation expérimentale patiente des phénomènes naturels. Mais c'est sa curiosité scientifique pour les phénomènes de l'éruption du Vésuve qui amène sa vie d'étude infatigable à sa fin prématurée et toute critique de ses défauts d'omission est désarmée par la candeur de sa confession dans sa préface : «Je ne doute pas que beaucoup de choses m'ont échappé, mais je suis un homme, occupé par les affaires publiques.»
Son style trahit une influence de Sénèque. Il vise moins à la clarté qu'à l'épigramme. Il est plein d'antithèses, de questions, d'exclamations, de tropes, de métaphores, et d'autres maniérismes de l'âge d'argent de la littérature romaine (deux premiers siècles). La forme rythmique et artistique de la phrase est sacrifiée à une passion pour l'emphase qui enchante par le report de l'argument vers la fin. La structure de la phrase est aussi souvent erratique et décousue. On note aussi une utilisation excessive de l'ablatif absolu et des phrases à l'ablatif sont souvent mises en apposition pour exprimer l'opinion de l'auteur sur un énoncé qui précède immédiatement.
Vers le milieu du IIIe siècle, un résumé des parties géographiques de l'œuvre de Pline est réalisé par Solinus et au début du IVe siècle, les passages médicaux sont réunis dans les Medicina Plinii. Au début du VIIIe siècle, Bède le Vénérable possède un manuscrit de toute l'œuvre. Au IXe siècle, Alcuin envoie à Charlemagne un exemplaire des premiers livres et Dicuil réunit des extraits des pages de Pline pour sa mesure de la terre.
Les travaux de Pline sont tenus en grande estime au Moyen-Age. Le nombre de manuscrits restants est d'environ 200, mais demeurent intéressants. Parmi les manuscrits plus anciens, les codex Vesontinus, jadis à Besançon (XIe siècle), sont séparés en trois parties, désormais une à Rome, une à Paris, et la dernière à Leiden (où il existe aussi une transcription du manuscrit total).
L'art
Pline l'Ancien s'intéresse spécialement à la fabrication de grands papyrus et aux différentes sortes de teinture de pourpre, alors que sa description du chant du rossignol est un exemple élaboré du caractère parfois splendide de sa prose.
La plupart des études récentes sur Pline se concentrent sur l'étude de ses domaines d'expertise, spécialement ceux présentés dans ses chapitres sur l'histoire de l'art -- le plus ancien exposé sur ce sujet ayant survécu.
Ses sources sont les traités perdus sur la sculpture en bronze et sur la peinture du sculpteur Xénocrate d'Athènes (IIIe siècle av. J.-C.) et l'érudit romain Varron (Ier siècle av. J.-C.).
On peut voir des statues des deux Pline en position assise, et revêtus de l'habit des érudits des années 1500, dans l'entrée principale de la cathédrale de Côme.
Les anecdotes de Pline l'Ancien concernant les artistes grecs inspirent à Vasari les sujets des fresques qui décorent encore les murs de son ancienne maison à Arezzo.
La botanique
Dans 16 livres de l'Histoire naturelle, Pline tente de réunir toutes les connaissances de son temps sur les végétaux. Il a non seulement rassemblé toutes les informations botaniques disponibles dans les ouvrages auxquels il avait accès mais il a aussi mené des enquêtes auprès des médecins, des herboristes, des gens de la campagne et fait par lui-même des observations sur le terrain.
De cette large collecte, il a tiré un inventaire de la plus grande partie des plantes connues et nommées de son temps, soit environ 900 végétaux, le double de ce qu'avait donné Théophraste, quatre siècles plus tôt. Il donne sur chaque plante des informations de nature botanique mais précise aussi leurs utilisations agricoles, alimentaires, pharmaceutiques ou magiques. En général, il rapporte ces informations en disant «on dit», «on raconte» sans porter de jugement de valeur, sans qu'on puisse savoir ce que lui-même en pensait.
Pour Ducourthial : «En dépit de leurs défauts et des erreurs qu'ils contiennent, les seize Livres de l'Histoire naturelle que Pline a consacrés à l'étude des plantes constituent sans nul doute l'ouvrage le plus complet sur le sujet que l'Antiquité nous ait légué. Ils sont une mine inestimable de renseignements sur les connaissances botaniques au Ier siècle de notre ère ainsi que sur les croyances populaires attachées à la cueillette de nombreux végétaux et à leurs propriétés..»
La gastronomie
Pline est une mine inépuisable de renseignements sur les aliments et sur les mœurs épulaires des Romains.
Après Columelle, Pline est de tous les auteurs latins celui auquel nous devons le plus de données sur les différentes espèces de vignes et de vins connus des anciens. Le livre XIV de l'Histoire naturelle est consacré à ce thème ; il compte 22 chapitres qui traitent du sujet dans ses moindres détails, depuis les différentes espèces de vignes, la nature du sol, le rôle que joue le climat, le vin en général, les différents vins d'Italie et d'outre-mer connus depuis les temps les plus reculés, jusqu'à l'énumération des plus célèbres ivrognes de la Grèce et de Rome.
Il fournit, également, des renseignements précieux sur les plantes odorantes, les arbres fruitiers, le blé, l'agriculture, le jardinage, les plantes médicinales, les viandes, poissons, gibiers, l'apiculture, la boulangerie, les légumes.
L'ornithologie
L'auteur latin avait consacré un livre aux oiseaux et qui s'ouvre sur l'autruche. Pline considère ce volatile comme le point de passage des mammifères aux oiseaux. Il aborde de très nombreuses espèces et s'attarde particulièrement sur les aigles et d'autres rapaces comme les éperviers.
Bien qu'il emprunte de nombreux passages à Aristote, son œuvre lui est inférieure, et les récits les plus fabuleux cohabitent avec des faits plus réalistes.
(Suite et fin)


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