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La loi incriminant le colonialisme français suscite une levée de boucliers.
De quoi la France a-t-elle peur ?
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 02 - 2010

Cette attitude hautaine ne peut que refléter l'esprit colonialiste dont ils font preuve chaque fois qu'il s'agit de revisiter un passé récent. Cette vision des choses qu'entretient la France est voulue pour qu'elle ne soit pas rattrapée par son passé colonialiste qui s'inscrit en porte-à-faux avec l'image qu'elle veut se donner comme étant un pays des droits de l'Homme. Si le monde ne trouve aucun inconvénient à ce qu'un tribunal pénal international soit mis en place pour juger les criminels de guerre et rendre justice aux peuples victimes de génocides et autres atteintes, comment se fait-il qu'un projet de loi incriminant le colonialisme provoque une levée de boucliers ? La France a-t-elle peur de se retrouver au ban des accusés d'un TPI qu'elle a soutenu pour des raisons qui l'arrange ?
C'est en tout cas l'état d'esprit qui règne actuellement chez les politiques depuis que des députés algériens ont élaboré un projet de loi incriminant le colonialisme français. Le bal a été ouvert par le ministre des Affaires étrangères français, M. Kouchner, qui a déclaré, en substance, que ce projet de loi n'émane que des députés et qu'il est fort possible que le gouvernement algérien ne l'endosse pas. Une manière peu diplomatique d'anticiper sur le débat et de donner «des conseils» aux instances suprêmes du pays quant au traitement à réserver à cette loi. Lui emboîtant le pas, M. Besson, ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale , qui a confondu ses prérogatives avec celles de
M. Kouchner, a dit : «Je regrette pour ne pas dire déplore.
Cette hypothèse serait, à mon avis, de nature à enflammer les relations».
Quant au député PS de Saône-et-Loire, M. Montebourg, il s'agit de la réponse du berger à la bergère, allusion à la loi du 23 février 2005 du parlement français glorifiant le rôle de la colonisation. Toutefois, les classes politique et sociale françaises connaissent une dissension quant à la position à adopter au sujet de la loi. A titre d'exemple, Mme Ahn Dao Traxel, présidente de l'association humanitaire et de solidarité, l'Etoile européenne du dévouement civil et militaire a stigmatisé la réaction des hommes politiques en affirmant que leur position est exagérée et qu'il y a lieu de consacrer les efforts pour entrevoir l'avenir sous de meilleurs auspices sans pour autant faire table rase du passé. Il en est de même pour Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire et historien français, qui voit en l'attitude de la France comme une volonté de s'enliser dans un lepénisme réformé, allusion au débat sur la notion de l'identité nationale. Ces quelques voix, qui s'élèvent en France et qui se démarquent du discours officiel du quai d'Orsay, démontrent, on ne peut plus clairement, qu'il y a un fossé entre le gouvernement français et l'intelligentsia de l'Hexagone.
De quoi la France de Sarkozy a-t-elle donc peur ? Pour trouver une réponse à cette question, il y a lieu de savoir que l'Algérie a exprimé sa déception quant à la loi sur les indemnisations promulgué par l'Assemblée française le 22 décembre 2009. Une loi qui restreint l'indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués au Sahara et en Polynésie française entre 1960 et 1996, à 150 000 personnes. Une façon de minimiser les dégâts engendrés dont les effets ne se sont pas estompés à ce jour.
Aussi, cette loi, perçue comme une fausse solution à un vrai problème, a suscité l'ire et l'indignation des associations de victimes en Algérie qui dénoncent les conditions d'indemnisation des victimes malades, militaires et civiles présentes sur les sites lors des événements et de leurs ayants droit, surtout qu'elle fait une abstraction totale des effets néfastes de la radioactivité sur l'être humain et la nature. Aussi, les massacres du 8-Mai 1945, pour ne citer que ceux-là, répondent aux critères retenus par les conventions internationales et textes subséquents, y compris le code pénal français, qualifiant le crime de génocide.
Néanmoins, la France contemporaine mais toujours colonialiste de par sa logique fait toujours appel aux euphémismes pour qualifier ce qui s'est passé en Algérie pendant son occupation. En effet, les massacres, les génocides, les exécutions sommaires, la politique de la terre brûlée, entre autres, sont qualifiés par un mot peu choquant qu'est «événement» qui lobotomise de la conscience commune les crimes de guerre.
Aussi, si la France use et abuse d'une terminologie stérilisée de toute notion renvoyant à la véracité des faits, c'est qu'elle s'obstine dans son entreprise à travestir l'Histoire en faisant croire qu'il s'agissait de circonstance aggravante et que les victimes ne sont que des indigènes, de surcroît de race arabe et de confession musulmane.
En somme, pour se remettre à l'évidence, la France doit se débarrasser de ce mal qui la ronge : la schizophrénie politique.
Mohamed-Cherif Drifi
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