Malheureusement, l'Algérie trouve toujours le chemin bloqué pour avoir son titre, que ce soit en paix, en littérature ou en médecine bien qu'elle peut se targuer d'être le pays d'origine de Baruj Benacceraf, prix Nobel de la médecine en 1980 (famille originaire d‘Oran), Claude Cohen Tannouji de Constantine, prix Nobel physique en 1997 et Albert Camus de Drean ( Annaba), prix Nobel de la littérature en 1957. Ici, il est important de dire que l'Algérie ne peut en aucun cas se comparer à l'Egypte, pays qui a eu de grandes chances historiques depuis la construction du Canal de Suez, l'époque où une partie du monde occidental y créa une multitude de représentations économiques et financières. Cet avantage déboucha par la mise en place d'Egypt- Air et par voie de conséquence ouvrit la voie à la production cinématographique et marqua la floraison du tourisme. Cependant, le Nil resta un pays sous-développé et ne réussit à booster son économie qu'en arnaquant la Libye, l'Algérie et d'autres pays du Golf. Les années noires connues par L'Algérie furent financièrement bénéfiques pour la PMI-PME égyptienne. En contrepartie, le Nil ne nous a exporté que l'idéologie intégriste de Kotb et d' Hassan Al Bana, véritable assise du fanatisme et de l'extrémisme. Souvenons-nous bien quel'erreur de l'Algérie réside dans le fait d'avoir ouvert sa porte orientale, alors qu'elle avait en main un précieux héritage colonial qu'il fallait promouvoir, y compris dans le domaine de la langue arabe. L'expérience a démontré que sa petite élite des années 60-70 et au début de 1980 était tellement performante, et a pu dépasser tous les pays du monde arabe. On avait pratiquement les meilleurs ministres, le meilleur mécanicien, la meilleure sous-préfecture, le meilleur cadastre, la meilleure gestion de la voirie, la meilleure poste, la meilleure assurance agricole, la meilleure administration des ponts et chaussées, la meilleure gestion des forêts, etc. Un médecin diplômé de la faculté d'Alger se comparait au standard européen. De 1975 à 1980, la femme algérienne, surtout celle des centres urbains, connut une formidable promotion sociale, la plus remarquée du monde arabe. Dans le domaine des sports, aucun pays arabe ne pouvait se mesurer à l'Algérie et a on a oublié carrément l'Egypte, celle qu'on dépassait dans toutes les disciplines. Malheureusement, les feuilletons égyptiens et les chanteuses qu'on envoie au Nil nous ont démolis sur le plan culturel. Je suis aussi convaincu que le virus persiste encore à l'école. En novembre dernier, alors que j'étais au pays, J'avais demandé a un prof du lycée comment on appelait en arabe un barycentre (formule mathématique), il m'avait dit : Markaz al massafat al moutanassiba. J'ai décelé immédiatement l'égyptien dans cette formulation qui a foudroyé l'Algérie, un pays qui s'est classé dernier lors des Olympiades des Maths tenues en Allemagne Juillet 2009. Histoire du «doctour» el baradei Organisation extrêmement importante comme l'agence internationale de l'énergie atomique. L'Egypte s'y trouve toujours membre de son Conseil des gouverneurs, la structure de 35 membres qui lui revient le droit d'élire le directeur général. En 1997, ce pays avait bien joué son rôle pour placer son représentant Ahmed El Bardei car le statut de «modéré» par rapport à Israël lui procure un énorme avantage du coté occidental. Vient encore sa position de leader du monde arabe et pays important du monde islamique. Donc, Rien d'exceptionnel dans la nomination d'El Baradei, personnage suivi continuellement par l'appellation «Doctour», alors que Hans Blix avant, plus diplômé que lui ne fut présenté que sous l'appellation de Monsieur Blix. Il faut admettre avec beaucoup de vraisemblance que Mohamed El Baradei dont des écrits attachent son origine à Tunis et à Tlemcen est modelé dans la manœuvre arabe. Il joua énormément pour son intérêt personnel et de son pays après. Une grande société gérée par sa famille aurait vu le jour au Caire dit-on. Arrivant dans un moment critique surtout lors de la crise irakienne puis l'apparition du dossier iranien, il créa des circonstances pour que les positions de l'AIEA s'alignent beaucoup plus du coté de la thèse iranienne se montrant hypocritement hostile aux directives des Etats-Unis. Ponctuées par des valses caméléonesques, ses positions étaient loin de constituer quelque chose pour parler d'un homme ayant fait un grand geste pour la paix dans le monde. D'ailleurs, on parle de beaucoup de «cadeaux» iraniens à El Baradei qui respecta merveilleusement le deal jusqu'à une année avant son départ. L'attribution d'un Nobel pour El Baradei en 2005 est presque insensé car il ne s'inscrit que sur le compte d'un calcul politique. Tiraillé par les cadeaux iraniens et le cadeau de la Norvège, El Baradei tira son épingle du jeu avec succès comme s‘il avait évité à affamer le loup d'une part et ne pas provoquer la colère du berger d'autre part. En vérité, Nobel représentait une sorte de rappel à l'ordre occidental et israélien pour un Monsieur qui faut-il le rappeler, Moubarek son chef, peina énormément pour le faire élire. Est ce qu' EL Baradei pourrait s'opposer un jour à ce même Moubarak ? Pas vraiment. Les positions de l'ex-directeur de l'AIEA sont trop versatiles et ne peuvent constituer grand-chose pour meubler un bon argument. Baradei représente seulement le 4e prix Nobel en politique que l'Egypte avait bel et bien commandé en 2005 auprès d'Israël. Mais que dire du 3e prix Nobel discerné à l'égyptien Ahmed Zewail, professeur à l'Institut de Technologie de la Californie ? Là encore, la problématique se pose. Sur 17 candidats de 1998 au prix Nobel de la chimie, seul l'Egyptien, partisan des accords de paix de Sadat passa. Le plan aurait été élaboré depuis que Zewail avait mis les pieds à Tel-Aviv pour recevoir le prix de la fondation Wolf en 1993. Lors de sa visite, il déclara qu'Israël est un véritable moteur scientifique de tout le Moyen-orient. Quels sont les Wolfs et qui est Zewail ? ... Nous y reviendrons un jour. Entre temps, je vous invite à lire Saison de la migration vers le nord du Soudanais Tayeb Salah. L'association des clubs de lecture de la Norvège classe l'œuvre littéraire parmi les 100 meilleures du monde. (A suivre)