De puis presque une semaine, des centaines et des centaines de Palestiniens de toutes tendances politiques sont descendus dans les rues, les ruelles et sur les trottoirs, se déchaînant et manifestant partout à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, dans la bande de Ghaza et en Israël proprement dit. Cette violence, la plus grande depuis plusieurs années, quelque chose comme une mini-Intifada ou un minisoulèvement, est survenue après l'appel du mouvement islamique Hamas à une «Journée de la colère» pour protester contre la judaïsation que continue Israël à Jérusalem-Est et que les Palestiniens voient comme une tentative de s'emparer des lieux saints islamiques. Mais le peuple palestinien ne l'entend pas sous ce son de cloche. Il n'y a qu'à écouter les témoignages de tout bord pour s'en convaincre. A Qalandya, un adolescent déterminé déclare: «Nous reviendrons demain, après l'école. Ce n'est pas fini. Nous reviendrons ici chaque jour et nous continuerons à manifester pendant des semaines et des mois.» Autr résolution affichée par cet ancien militant du Fatah dans la vieille ville de Jérusalem : «Je n'ai que deux fils et je les aime, mais je suis prêt à les sacrifier tous les deux pour Al Aqsa… Quand se sont produites plusieurs émeutes, il y a quelques semaines, j'ai appelé mes fils et je leur ai dit de fermer notre boutique pour touristes et d'aller défendre la mosquée contre les colons. Croyez-vous que ce soit facile pour moi de perdre mes fils ? Al Aqsa est une ligne rouge que personne ne doit franchir.» Pour rappel, ces événements ont éclaté suite à la multiplication des profanations des lieux saints de l'Islam. Destruction de mosquées ici et là pour en finir avec Al-Aqsa. Lui substituer une synagogue sous les applaudissements des «détériocrates» en mal de démocratie. D'ailleurs, le dernier épisode des relations entre les USA et le régime sioniste est une pantalonnade tragique. Nétanyahou choisit la visite de Joe Biden pour annoncer une «petite partie des projets d'annexion de Jérusalem-Est, et, dans un second temps, fait mine de s'excuser du moment choisi pour mieux maintenir la décision. Joe Biden, qui semble avoir comme unique objectif de convaincre les sionistes de ne pas attaquer l'Iran, se déclare satisfait des excuses pour la faute de goût commise. Dans cette lancée, la présidence d'Obama voudrait humilier Mahmoud Abbas et pousser à la désespérance ceux qui avaient cru un temps que le discours du Caire signifiait un tournant réel de la politique américaine qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. D'autant que pendant ce temps Ghaza vit toujours un blocus assassin. Même hypocrisie au sein de l'Union européenne qui semble ébahie par cette décision du régime sioniste et qui n'envisage pas pour autant de proposer au Conseil européen de se respecter lui-même et de suspendre l'accord d'association avec ce régime criminel. En France, l'hypothèse Kouchner d'une proclamation de l'État palestinien sans indication de limites n'a aucun sens : comme l'a dit un éditorialiste, il invente l'«État sans frontière». (Suivra)