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Le projet de stratégie industrielle tient-il compte des nouvelles mutations mondiales ?
Promotion de l'investissement
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 03 - 2010

Concernant l'épineux problème du foncier destiné à l'investissement, le dispositif, mis en place le 23 avril 2007, qui se proposait de mettre fin à la confusion, à la complexité et à l'opacité qui ont nourri la méfiance et le désarroi des demandeurs d'assiettes foncières, vient, à son tour, de subir un toilettage à travers l'ordonnance du 1er septembre 2008 relative à la concession des terrains relevant du domaine privé de l'Etat.
III- Bien poser les problèmes
A-t-on réfléchi à la mise en place des mécanismes transparents de contrôle pour que les scandales financiers depuis l'indépendance politique ne se renouvellent plus car les mêmes causes engendrent les mêmes maux même si l'on change les personnes ? Car pourquoi un changement de ministres si l'on reste dans la même logique ? Ce serait inutile.
A-t-on réfléchi une fois sur les gains qu'occasionneraient une réduction des coûts de Sonatrach, propriété de toute la collectivité nationale, supposant la démocratisation de la gestion de la rente (autant qu'un débat national sur la gestion des réserves de changes) seulement de 10% qui permettraient des économies de dizaines de milliards de dinars, sans compter les économies de gestion des autres secteurs budgétivores du programme de soutien à la relance économique qui a été clôturé à plus de
200 milliards de dollars américains (2004-2009) ? Et qu'en sera t-il du nouveau programme de dépenses 2010-2014 ?
A-t-on réfléchi une fois que si le cours du baril chute à prix constant (car il faut toujours déflater par le cours du dollar et l'inflation mondiale se répercutant également sur le pouvoir d'achat de nos réserves de changes libellés en dollars) et l'épuisement des ressources pétrolières et gazières dans moins de 25, voire 30 années, un jeune de 5 ans aujourd'hui aura 30/35 ans où la situation serait comparable à celle de certains pays les plus pauvres d'Afrique ?
Nos responsables ont-ils analysé l'impact de l'exode des cerveaux et vu les longues files d'attente auprès des ambassades pour le visa, depuis l'aube du jour au crépuscule, ou le rêve est de s'enfuir du pays et devenir un émigré, un opérateur, un cadre ou intellectuel étant surtout attentif au sort de ses concitoyens locaux qui se dégrade de jour en jour et ces séminaires sur la diaspora à coup de millions de dollars sont-ils utiles, devant retenir le peu qui existe déjà ?
Combien de milliers d'épargnants ont déposé ces quarante dernières années les économies de leurs enfants avec beaucoup de sacrifices à la CNEP pour avoir le droit au logement mais il en a été décidé autrement au nom du droit du prince. Combien de ménages se sont sacrifiés pour que leurs enfants fassent des études et donc avoir un emploi, mais toujours le droit du prince a décidé de faire jouer la règle de PITER qui consiste à ce que l'on gravite dans la hiérarchie proportionnellement au degré d'incompétence dans le sillage des relations de clientèle ? Peuvent-ils toujours croire que c'est le travail et la récompense de l'effort mérité qui fondent les échelles de valeurs ?
Combien d'investisseurs nationaux et étrangers ont subi les effets du système bureaucratique avec les changements perpétuels du cadre juridique alors que la règle d'or est la stabilité des institutions :licence d'importations entre I97O-I985 distribuant des rentes au niveau ministériel ; OSCIP avec la signature exigée de trois ministres en I985 et I986 puis dissolution, alors que des centaines de dossiers ont été agréés et transmis à la chambre de commerce en I988 où ce sont les privés qui jugeaient des projets d'autres privés (monopole par excellence et cacophonie) ; Conseil de la monnaie et du crédit pour les autorisations d'installations des banques dont les récents scandales financiers ont vu le dysfonctionnement avec d'autres structures de l'Etat et récemment les autres organisations analysées précédemment créant un cafouillage juridique ?
A-t-on mis en place d'autres mécanismes pour éviter que les investisseurs soient pénalisés par les différentes tracasseries administratives (registre du commerce, plusieurs mois alors que dans des pays normaux cela met quelques heures), banques qui sont des guichets administratifs, fiscalité fonctionnant sur les méthodes du XIXe siècle, douane, terrain au niveau des collectivités locales (le cadastre n'étant pas à ce jour réactualisé et le problème du foncier non résolu malgré certains discours). Car le parcours du combattant lorsqu'on n'a pas fait faillite dans les méandres bureaucratiques dure plus de trois années entre le moment de la maturation du projet et sa réalisation alors que dans tous les pays du monde l'écart ne dépasse pas quelque mois pour ne pas dire quelques semaines.
A-t-on analysé les impacts des différents assainissements des entreprises publiques sans résultats : plus de 40 milliards de dollars entre 1991 et 2009, de quoi créer tout le tissu industriel existant mais cette fois compétitif ; le développement écologique défi principal du XXIe siècle avec l'eau, cet or bleu, fondement du développement durable avec ces unités polluantes, ces constructions dans la majorité des secteurs selon les normes dépassées et ce taux d'urbanisation effréné (des éco-pôles mais réalité de vulgaires hangars comme l'a souligné le président Bouteflika lui-même) avec les risques de ghettos qui enfanteront inéluctablement la violence ?
A-t-on analysé objectivement l'importance de la sphère informelle drainant plus de 40 % de la masse monétaire en circulation, employant plus du quart de la population occupée, fonctionnant dans un espace social de non-droit, dont la croissance est proportionnelle au poids de la bureaucratie et de la corruption et les moyens de l'intégrer loin des mesures administratives autoritaires ?
S'est-on soucié de la connaissance du bouleversement mondial, la crise mondiale actuelle crise systémique, inaugurant de profonds bouleversements géostratégiques et socio-économiques 2015/2020, où les capitaux iront s'investir là ou les obstacles politiques sont mineurs, un chef d'Etat ou un ambassadeur n'obligeant pas les opérateurs à investir dans un pays désigné car mu par la seule logique du profit fonction des contraintes internes/externes, d'un grand espace socio-économique d'où l'importance de l'intégration maghrébine au sein de l'espace euro-méditerranéen, et des impacts réels de notre adhésion à la zone de libre-échange avec l'Europe (applicable depuis le 1er septembre 2005) et du futur accord avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les moyens de s'y adapter et le mal n'est-il pas surtout en nous (gouvernance mitigée) avant de faire porter la responsabilité à l'extérieur ?
Et qu'en sera t-il du rôle effectif de l'Algérie au sein de l'Union pour la Méditerranée avalisée à Paris le 13 juillet 2008? Donc, est-il réaliste de vouloir opposer des Etats alors qu'il n'existe pas de divergences fondamentales en termes géostratégiques entre les Etats-Unis et l'Europe mais, pour paraphraser les militaires, seulement des tactiques divergentes à court terme et notre diplomatie ne devrait-elle pas s'adapter à cette nouvelle donnée différente fondamentalement des années 1970, période de la guerre des blocs avec l'implication plus importante des organisations non gouvernementales crédibles et non créées artificiellement ?
Conclusion : cibler l'essentiel et non l'accessoire
Faute de vision, le risque est de s'attaquer à l'accessoire et non à l'essentiel pour débloquer la situation actuelle inquiétante pour l'avenir du pays car tout gouvernement peut se tromper, mais devant se corriger, d'où l'importance stratégique du dialogue, outil moderne de la bonne gouvernance. Car l'erreur fondamentale et fatale est de continuer dans une voie suicidaire évitant le dialogue et s'enfermant dans l'autosatisfaction suicidaire pour le pays, assistant à une névrose collective, renforçant le divorce Etat-citoyens) renforcé par des discours triomphalistes déconnectés des réalités. Aussi, la question fondamentale n'est-elle pas la suivante : l'essence du blocage essentiel de l'investissement local et étranger n'est-il pas le terrorisme bureaucratique qui se nourrit du manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale et supposant une nouvelle organisation institutionnelle sous réserve de la définition d'objectifs précis essentiellement sur le futur rôle de l'Etat dans le développement économique et social de l'Algérie à l'ère de la mondialisation ? Et ce nouveau juridisme, ce retour au volontarisme étatique des années 1970, en vogue depuis le début de 2009, suicidaire d'ailleurs pour le pays car allant droit au mur, donc ce sera un nouveau échec — qui sera alors responsable du fait des coûts importants occasionnés alors qu'un grand débat national s'impose avant toute décision de cette importance — est-il suffisant sans objectifs politiques précis et sans cohérence et visibilité dans la démarche ?
Car force est de reconnaître qu'en Algérie, qui souffre non pas d'oisiveté des facteurs de production mais d'un dépérissement du tissu productif, y compris les services marchands qui, en ce XXe siècle, contribue à la création de la valeur ajoutée, de blocage structurel qui implique l'approfondissement de la réforme globale en panne n'étant depuis 1986 ni dans une économie de marché ni dans une économie administrée, interminable transition du fait de rapports de forces contradictoires qui se neutralisent au sommet de l'Etat expliquant l'incohérence des politiques socio-économiques, du fait que l'ancienne culture matérialiste des années 1970 continue de raisonner en termes d'offres alors que c'est une question de demande.
On ne crée pas des groupes industriels par décret, mais c'est le marché qui est l'élément déterminant supposant de relever le défi du XXIe siècle, à savoir une bonne gouvernance, la valorisation du savoir sur lesquels doivent s'appuyer des entreprises dynamiques ouvertes à la concurrence internationale. Faute de quoi la production et les exportations hors hydrocarbures ne seront qu'un voeu pieux. Car la vision bureaucratique administrative ne peut que conduire le pays à l'impasse, faute de vision stratégique tenant compte tant des mutations internes et mondiales. Et ce au moment où l'industrie manufacturière connaît une crise rarement égalée au niveau mondial, avec des reconfigurations importantes à l'horizon 2015/2020. Aussi, les différents documents disponibles actuellement au niveau du gouvernement portant stratégie industrielle en Algérie sont incohérents, irréalistes, peu opératoires, sans aucune quantification précise et datée. Aussi, arrêtons avec ces expérimentations théoriques, ces appels incessants aux bureaux d'études étrangers, ces séminaires et ces voyages sans portée avec des coûts en devises faramineux et soyons attentifs à la réalité.
(Suite et fin)


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