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Doueh, le Hendrix du Sahara
Musique traditionnelle hassanie
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 04 - 2010

Vous nous recevez dans votre boutique où vous vendez des CD et K7. De quand date cette boutique ?
Doueh : Je tiens cette boutique depuis 1990 mais je ne suis pas le seul à Dakhla. Je vends des K7 et des CD mais uniquement de la musique hassanie. Depuis quelques années d'ailleurs, il y a une grosse production de musique hassanie. Elle se développe beaucoup et je m'en félicite. Evidemment, je participe à cette production et le fait de jouer avec Tony Allen, par exemple, me rend très heureux. J'espère que ça apportera quelque chose de nouveau à cette musique traditionnelle.
Parlez-nous de cette musique hassanie.
Notre musique est plus proche de l'Afrique. Son africanité est bien plus évidente que dans les autres musiques du Maghreb.
Pouvez-vous nous parler des instruments ?
Il y a l'ardin que l'on pourrait comparer à la kora mais qui est un instrument typiquement maure. C'est un instrument réservé aux femmes. Le tidinit est un autre instrument typiquement maure. C'est une sorte de luth à 4 cordes. C'est l'instrument dont je joue en plus de la guitare. Et le t'bal, un tambour très utilisé à l'est du Maroc et en Mauritanie. On utilise un bois spécial pour le faire. On creuse une cavité dans le bois que l'on recouvre d'une peau de vache chauffée par l'acide pour avoir la tonalité voulue.
Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?
La tradition hassanie reste vivace. Mais aujourd'hui, il faut tenir compte des goûts des gens. On ne peut plus chanter le campement, la transhumance. Les gens sont devenus sédentaires. Donc, il faut correspondre à la réalité d'aujourd'hui. On ne plus chanter la tradition guerrière, la vie des nomades comme le faisaient les anciens sous les tentes ou au clair de lune. Moi, je chante la vie de tous les jours, les rapports hommes-femmes, l'amour, la vie sociale, les joies, les peines.
Dans votre musique, vous mélangez la musique traditionnelle hassanie et le rock. Comment avez-vous découvert le rock ?
Je l'ai découvert en 1979-1980 en écoutant la radio. Mais c'est quand j'ai entendu Jimi Hendrix que j'ai vraiment pris une claque. J'aime aussi Dire Straits, Stevie Wonder et James Brown. En revanche, je n'aime pas les tendances qui se sont développées après 1980. Ça ne me touche pas. Celui que j'aime par-dessus tout, c'est Jimi Hendrix.
Quand avez-vous commencé à jouer de la musique ?
Je suis tombé dedans quand j'étais petit. Toute ma famille est musicienne. Mon père jouait du karkabou, ces grandes castagnettes métalliques et du ganga, une percussion traditionnelle berbère. A 12 ans, j'ai commencé la guitare sèche comme mon frère aîné, Selmou. Et à 17 ans, j'ai commencé la guitare électrique (ndlr : il est né en 1964). Mes enfants jouent aussi. Mon fils de 14 ans joue du synthé dans mon groupe. Un autre de mes fils joue des percussions. Ma femme chante. On joue tous de la musique dans la famille.`
Comment est venue l'idée de jouer avec Tony Allen ?
L'idée est venue de José Kamal, le directeur artistique du festival «Mer et désert». Quand il m'a proposé de jouer avec Tony Allen, ça m'a emballé car on parlait de l'africanité de la musique maure et là, j'avais la possibilité de jouer avec un batteur africain. Tony ne connaissait rien à la musique hassanie, moi je ne connaissais rien de Tony mais la magie a tout de suite opéré. Il y a eu une fusion immédiate. Une sensation interafricaine qui s'est développée. Pour moi, c'est un rêve de faire sortir cette musique des frontières du Maroc.
En 2008, vous avez enregistré votre premier album Guitar Music from the Western Sahara sur le label américain, Sublime Frequencies. Comment vous ont-ils découvert ?
Un jour, à Essaouira, Hisham Mayet, un Américain d'origine libyenne, a entendu un de mes morceaux à la radio. Il a tout de suite été charmé et s'est demandé qui jouait. Il a cherché et a réussi à savoir que c'était quelqu'un de Dakhla. Il est, donc, venu jusqu'ici et les gens de la ville l'ont emmené chez moi, ici. Il m'a demandé de rejouer le morceau qu'il avait entendu à la radio à Essaouira. J'ai donc appelé mes amis musiciens et on lui a joué le morceau. Il a tout enregistré et il est reparti aux Etats-Unis. Là bas, il a fait écouter le morceau et apparemment ça a plu. Un jour, je reçois un coup de fil, c'était lui et il voulait que je vienne enregistrer aux Etats-Unis. C'est comme ça que l'album est sorti.
Propos traduits
par Rabah Mezouane


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