Quelles sont les raisons de ces mauvais résultats ? Vous savez, il est extrêmement difficile de faire une analyse juste dans une sphère comme le football. Il y a beaucoup d'éléments très subjectifs dont il faut tenir compte. Vous êtes notamment très proches du psychisme des individus. Mais selon moi, la cause principale est le fait que le CABBA n'a pas été capable d'être uni, de former une équipe dans laquelle les joueurs s'aident les uns les autres. Je pense que ces divergences internes sont la raison principale de ces résultats aussi pauvres. A cela s'ajoutent d'autres éléments plus techniques, notamment la perte de plusieurs joueurs-clés pendant des matchs difficiles, sur blessure ou entêtement. Enfin, troisième élément d'explication, il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui sont arrivés cet été. Or, ni ces joueurs ni nous n'étions préparés au fait que chaque joueur qui rejoint le CABBA subit une pression énorme à laquelle il n'a, le plus souvent, jamais été confronté par le passé. Et cette pression a été trop forte pour certains et cela a affecté les performances de l'ensemble de l'équipe. Tout cela a entraîné une critique publique de notre jeu et de nos résultats, puis ensuite et par conséquent, toutes ces divergences internes. En moins d'un an, quatre entraîneurs se sont succédé à la tête. Par ailleurs, à chaque intersaison, de nombreux joueurs quittent ou rejoignent le club. Ne manque-t-il pas simplement un peu de stabilité ? Absolument. C'est d'ailleurs pour cela que notre philosophie est de collaborer avec un entraîneur qui porte la responsabilité des résultats sportifs du club, qui a la possibilité de mettre en place un système de jeu et de choisir les joueurs qui conviennent à ce système. C'est notre vision. Naturellement, pour que cette vision puisse être respectée au CABBA, il faut avoir des résultats concrets. Sans cela, la pression sur l'entraîneur est énorme et il est alors très difficile de continuer. Mais notre but n'est pas de changer d'entraîneur, car nous savons que ce n'est pas une méthode efficace. Ces derniers jours, on parle de Mechiche… Il a été proposé par certains. Ce qui est sûr c'est que son recrutement ne se fera pas dans l'immédiat. Cela dépendra du rendement de l'équipe. Si elle donne ce qui est attendu d'elle pourquoi changer d'entraîneur. On ne joue pas les premiers rôles. La question de la relégation est pratiquement réglée. Nous avons des joueurs murs, j'espère qu'ils vont honorer leur contrat. Quel est le problème au CABBA ? Le problème est mental. Dès qu'on prend un but, on n'a pas la sensation de pouvoir réagir. On doit à tout prix rectifier ça. Cela passe par un match ou deux sans prendre de but pour reprendre confiance et relancer la machine. Mais ça va sourire et repartir, j'en suis convaincu. Avec les prochaines rencontres, on va avoir des matches très importants pour nous relancer. On sait ce que l'on veut. A nous de le démontrer sur le terrain. Cette situation a créé une indiscipline qui règne au sein de l'équipe… C'est juste. Il y a un manque de dirigeants. Le vice-président a voulu travailler seul. Il a voulu choisir son staff avec qui, il travaille. Je ne peux pas dire qu'il a fait une mauvaise gestion. Il a mal choisi son entourage. Mais il a échoué dans sa démarche. Il avait un objectif. C'est la coupe. Tout le monde sait qu'il a démissionné après le match contre Annaba. Il a montré qu'il avait un but. Moi j'étais loin. J'étais à l'hôpital en France. Je ne l'ai su qu'à ma descente d'avion. Cette situation a fait que l'équipe était livrée à elle-même avec un entraîneur qui était un adjoint. Mais il n'a pas la poigne pour être un entraîneur en chef. J'ai toujours été à la rescousse de l'équipe. Ce n'est pas la première fois que le vice-président démissionne. Il l'avait déjà fait car il ne voulait pas travailler avec certains dirigeants qui ont quitté le bureau. Il l'a refait. Le club n'appartient pas à M. Bouda ou à M. Aktouf ou à quelqu'un d'autre. Il appartient à toute la ville de Bordj Bou-Arreridj. On n'a pas le droit de jouer avec son avenir ! Quelles sont les mesures que vous allez prendre pour sortir l'équipe de ce marasme ? Je vais d'abord revoir les dossiers des joueurs. Ce qu'il y a à faire. On va le faire. Je ne vais pas balayer tout le monde et jouer avec les juniors. Ils ont été payés. Ils ont reçu la première tranche. Certains ont eu même la deuxième. Ils vont avoir ce qu'il leur reste. La fin de l'année ce n'est pas demain. Il reste 7 matchs. On a tout le temps pour redresser la barre. Comment appréhendez-vous le contexte tendu ? Je ne connaissais pas ce contexte-là, j'apprends. Cela fait partie du métier. Il faut savoir s'accrocher. On est tous très motivé, très professionnel. On n'est pas au mieux en ce moment, mais on ne baisse pas les bras. C'est plus dans la tête qu'autre chose. Il faut arrêter de discuter, arrêter de lire et d'entendre tout ce qui se dit autour de nous, et rester concentré sur le carré vert. On ne s'en sortira que comme ça. Quand on est 12e et qu'on n'est pas bon, on ne peut pas être content. Mais ce n'est pas non plus la fin du monde. Il faut savoir garder la joie dans le groupe. Moi, ce n'est pas pour ça que je vais m'enterrer chez moi et que je ne vais plus voir personne. Les supporteurs, on les a écoutés. Ils sont mécontents et c'est normal. Mais je ne pense pas qu'il y ait un début de fracture entre eux et nous : ils sont toujours chaque match dans le stade. A nous de regagner leur confiance. La seule solution, c'est de gagner des matches. On va le faire sans crier scandale. Je ne vais pas prendre de décision dans l'immédiat. Ce qui est sûr, c'est qu'on sortira indemne de ce marasme. Beaucoup de joueurs arrivent à la fin des contrats… La plupart des joueurs sont libérables cette année. Mais nous avons constaté que beaucoup de joueurs ont été mal pris en charge sur le plan mental. Je préfère ramener des athlètes que je peux gérer. Pour l'année prochaine, on va garder quelques joueurs de cette année. On va recruter des jeunes joueurs. Il n'y aura pas de stars. On recrutera surtout un très bon entraîneur. On parle beaucoup des 25 milliards dont le club a bénéficié… De toute façon, les 25 milliards sont dans le bilan. Les membres vont savoir où a été dépensé cet argent. Cette somme colossale, je ne l'ai jamais dépensée. Le wali nous a aidés pour faire une quête qui est inscrite dans le bilan. Elle tourne autour de 3 ou 4 milliards. Des membres de l'assemblée parlent du chapitre divers qui avoisine le milliard. C'est le commissaire aux comptes qui l'a introduit. Mais les factures qui justifient les dépenses inscrites sous ce chapitre sont disponibles. Ce n'est pas de l'argent qui est parti à droite et à gauche. Ce point sera éclairci devant les membres de l'assemblée, samedi. Mais avec cette somme, l'équipe a raté tous ses objectifs… La saison n'est pas encore terminée. Il y a eu des hauts et des bas. Je devais au début démissionner pour ne pas perturber la bonne marche de l'équipe. Mais le wali a refusé. J'ai confié la gestion au vice-président du club. Nous avons même signé une convention en présence du premier responsable de la wilaya. Le vice-président du club a fait les recrutements. Il a géré en début de la saison. Moi j'ai été hospitalisé en France. Cette gestion m'appartient à 10% seulement. Comment avez-vous pris la décision de l'entraîneur d'écarter Hachoud pour le reste de la saison ? Le coach a dit ce qu'il pensait à ce moment-là. Il faut respecter son discours. Il a eu raison. A nous de réagir maintenant en restant concentré sur le terrain. Le problème, c'est qu'ici, on doit analyser tout ce qui se dit et ce qui s'écrit. Un entraîneur n'a pas le droit d'entrer dans une affaire de comité. Le joueur a commis une faute. Il doit passer devant le conseil de discipline qui doit décider de son sort. L'entraîneur nous a fait un rapport. Je comprends Aziz qui s'est senti seul. Mais je suis là. Vous avez tenu une assemblée générale qui n'a pas pu se tenir. Quels enseignements tirez-vous ? On n'était pas prêts tout d'abord à cause de quelques factures réclamées par le commissaire au compte. On avait pris du temps pour préparer le bilan. On devait le présenter d'ailleurs au mois de janvier. Quand on a voulu la tenir, les circonstances ne s'y prêtaient pas. C'est tombé au moment d'un marasme. Le vice-président qui démissionne comme ça. Je lui ai confié la gestion administrative et financière devant le wali. Mais il a quitté le club. Bien sûr j'ai pris le train en marche. C'est à cause de ces événements que ce retard a eu lieu. L'AG tenue la semaine dernière n'a pas eu le quorum. J'ai dû la repousser à une semaine. On l'a prévu pour le samedi 10 avril 2010. Est-ce que les causes qui ont perturbé cette rencontre ont disparu ? Certains supporters ont une dent contre l'équipe. Automatiquement, ils sont mécontents. J'ai dû donner des explications au gros des membres de l'assemblée qui sont convaincus par ma démarche. S.-K. B. A voir n Euro sport 1 : Guingamp – Nantes à 20h 15 n Euro sport 2 : Basketball : Olympia kos – AEK à 21h 15
