Ceci au moment où Washington œuvre avec ses partenaires occidentaux à durcir les sanctions contre Téhéran au sujet de son dossier nucléaire. Un dossier qui, pour les responsables iraniens, vêtit un caractère civil et dont l'annonce, jeudi, par Ali Akbar Salehi, le responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), du lancement de la centrale nucléaire de Bouchehr, au sud de l'Iran dès cet été, a été mal perçu par la Maison Blanche. Pour M. Salehi, c'est sur la base de l'accord signé entre Téhéran et Moscou que «la centrale nucléaire de Bouchehr devrait être mise en service d'ici août», réaffirmant à ce propos que «les Russes travaillent dur» sur la centrale nucléaire de Bouchehr pour la rendre «opérationnelle pendant l'été». S'agissant des manœuvres militairesdes Iraniens qui prennent fin aujourd'hui, ces derniers visent à montrer les capacités militaires de Téhéran, et elles sont selon les responsables iraniens «le plus important message pour montrer que nous résistons fermement» aux pressions occidentales. Une nouvelle vedette rapide de fabrication iranienne a été testée et «possède une force de destruction très importante et ses missiles sont capables de creuser un trou de 7 mètres sur 7 et échapper au contrôle des radars», a déclaré le commandant Alireza Tanghsiri. Des manœuvres suscitant la réaction israélienne à l'instar de la Maison Blanche ne cessant de voir Téhéran comme une menace pour la stabilité dans toute la région du Proche et Moyen- Orient, voire dans le monde. Faisant fi de la réelle menace émanant du seul détenteur avéré de l'arme nucléaire dans cette partie du monde, Israël en l'occurrence. Israël qui, lors de sa colonisation de la Palestine en 1948, devait garantir sa survie dans cette région sur la base de sa suprématie militaire et économique, l'émergence d'une autre puissance dans cette région, via Téhéran perturbe dans le fond la pérennité de la politique sioniste et, par conséquent, de ses alliés dans cette partie du monde. Les multiples démarches entreprises par Israël auprès de Washington l'exhortant à serrer l'étau sur Téhéran sur le plan économique et, voire même par une action militaire, demeurent pour Israël en deçà de ses attentes. Washington ne désespérant pas de voir la Chine et Moscou se rallier à elle en vue de l'adoption de nouvelles sanctions, les quatrièmes pour rappel, contre Téhéran, a soutenu récemment que «l'adoption de ses sanctions prendront encore du temps». Ceci renseigne on ne peut mieux sur l'incapacité de la Maison Blanche à amener Pékin aux côtés, de Paris, de Londres et de Berlin acquis à son plan de sanctions. En effet, la Chine exclut toute sanction économique contre Téhéran dont les conséquences touchent l'ensemble des Iraniens. D'où les doutes de bon nombre d'observateurs sur la teneur des propos tenus par le vice-président des USA, Joe Biden, déclarant que Pékin «va accepter des sanctions» économiques contre l'Iran, en indiquant qu «c'est la première fois que le monde entier est uni (pour constater) que l'Iran a franchi les limites». L'annonce par le département d'Etat américain jeudi, via M. Philip Crowley, de la reprise prochainement, du dialogue formel entre les Etats-Unis et la Chine sur les droits de l'homme à la mi- mai, n'est pas fortuit, des pourparlers interrompus pour rappel depuis deux ans. Ceci d'autant plus que les relations entre Pékin et Washington n'ont cessé de connaître de vives tensions du fait du traitement non gratuit par les USA de la question des droits des l'homme en Chine. Et pour revenir sur le dossier nucléaire iranien, le responsable de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne (OIEA), M. Ali Akbar Salehi, a réitéré la disponibilité de son pays pour «l'échange du combustible, la condition est d'avoir des garanties concrètes». Ajoutant aussi qu'«Il y a beaucoup de manières pour donner à l'Iran des garanties concrètes, on peut discuter de ces garanties lors de négociations», selon M. Salehi.