Carlos Ghosn, le p-dg du constructeur qui s'était engagé fin 2008 à l'Élysée à ne pas fermer son site de Sandouville, avait aussi promis qu'un véhicule utilitaire y serait produit à partir de 2012. Il s'agira de la prochaine version du Trafic, indiquent l'entourage du ministre de l'Industrie ainsi qu'un responsable syndical de la CGT à Sandouville. Ce fourgon est aujourd'hui fabriqué dans l'usine espagnole de Nissan à Barcelone et dans celle d'Opel à Luton, au Royaume-Uni. Pour Christian Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, cette décision doit permettre de «stabiliser l'emploi». L'arrivée du Trafic est de nature à réchauffer les relations entre les pouvoirs publics et Renault. L'affaire de la Clio 4, officiellement oubliée par les protagonistes, a laissé quelques traces. Soupçonné d'avoir voulu délocaliser l'ensemble de la production de sa future Clio 4 en Turquie, le constructeur a finalement accepté en début d'année de continuer à réaliser, en France, dans son usine de Flins, une partie correspondant aux volumes écoulés dans l'Hexagone. Les travaux d'aménagement pour assembler le futur véhicule démarreront cet été à Sandouville, a annoncé la direction du Losange la semaine dernière, sans toutefois préciser l'identité du futur modèle, ni le montant de l'investissement. Le syndicat CGT s'est déclaré «déçu» par le manque de «réponses concrètes » sur les futurs volumes de production. Et pour cause : des négociations sont en cours sur ce sujet. A minima, Renault rapatriera uniquement la production du remplaçant du Trafic. Le constructeur en a produit 47 300 l'an passé en Espagne et en Grande-Bretagne, sur un créneau très touché par la crise, et près de 80 000 en 2008.