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Chef militaire et historien renommé
Polybe (210-126 av. J.-C)
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 06 - 2010

«Le devoir d'un général n'est pas seulement de songer à la victoire, mais de savoir quand il faut y renoncer.» «L'argent est le nerf de la guerre.»
Polybe
Polybe, né entre 210 av. J.-C. et 202 av. J.-C., à Megalopolis, (Arcadie, Péloponnèse), mort en 126 av. J.-C., est un général, homme d'État, historien et théoricien politique. Il est sans doute le plus grand historien grec de son temps.
Biographie
Issu d'une grande famille arcadienne, le jeune Polybe reçoit une solide éducation militaire. Il passe sa jeunesse à se former dans l'art de la guerre. Après l'effondrement de l'empire d'Alexandre le Grand (323), les cités grecques se disputent à nouveau. Dans le sillage de son père, Polybe est l'un des meneurs de la Ligue achéenne et il est au commandement de la cavalerie, au moment de la défaite du roi Persée de Macédoine face à Paul Émile, général romain à Pydna (168). Il s'efforce de maintenir la neutralité des Achéens entre Rome et le Macédoine. Il est l'une des premières victimes grecques des Romains, Rome exigeant de la Ligue, restée neutre, des otages parmi les dirigeants politiques soucieux de l'indépendance des villes grecques. Mille otages sont envoyés à Rome (167) ; Polybe est de ceux-là et ne recouvre sa liberté que 17 ans plus tard. Pendant son séjour en Italie, il a tout le loisir de faire une étude approfondie de la politique et de l'état militaire des Romains. Il peut voir le fonctionnement du régime politique de la République de l'intérieur et est séduit par l'organisation politique des Romains. Logé chez Paul Emile, et servant de précepteur à ses deux fils, il s'acquiert l'amitié de ceux-ci, surtout du second, Scipion Émilien, dit le second Africain. En 149, l'exil prend fin. Polybe rentre en Grèce. Mais très vite, Scipion Émilien fait appel au militaire qu'est Polybe, et avec son aide, rase Carthage (146). Il voyage, ensuite, en Afrique, en Espagne, et en Gaule. La Ligue achéenne se soulève alors contre Rome. Le résultat est désastreux : les Achéens sont écrasés, et Corinthe détruite. Grâce à ses relations, Polybe est chargé par les Romains de faire respecter leurs volontés dans la politique grecque. Polybe réussit l'exploit de se concilier la reconnaissance des Grecs, en faveur desquels il réussit plus d'une fois à adoucir le vainqueur, et la satisfaction des Romains. Polybe termine sa carrière politico-militaire aux côtés de son ami Scipion Émilien en Espagne, au siège de Numance (133). La dernière partie de sa vie est consacrée à la rédaction de sa grande ?uvre, une Histoire générale de son temps, en quarante livres où il menait de front l'histoire de Rome et celle des États contemporains. Dans cet ouvrage, il veut montrer comment et pourquoi les nations civilisées du monde sont tombées sous la domination de Rome. Polybe meurt vers 126 d'une chute de cheval à l'âge de 82 ans.
Une œuvre immense
Outre un Éloge de Philopoemen (3 livres), un Traité de tactique, un Traité sur les régions équatoriales et une Guerre de Numance, perdues, Polybe a écrit les Histoires, dont seuls cinq volumes sur les quarante d'origine sont parvenus dans leur totalité. Les livres I à XXIX (l'expansion romaine entre 220 et 168) furent écrits à Rome pendant l'exil de l'auteur. Les livres XXX à XL (les troubles entre 168 et 146) furent écrits en Grèce après 146.
Plan de l'ouvrage
Trois préfaces sont placées en tête des livres I, II et IV, tandis que le début du livre III est un sommaire de l'œuvre entière. Les livres I et II constituent un résumé des événements survenus entre 264 et 220 (première guerre Punique, première guerre d'Illyrie, histoire de la Confédération achéenne). Les livres III, IV et V retracent l'histoire de la 140e Olympiade (220-216), en particulier le début de la deuxième guerre Punique et l'histoire du monde hellénistique. Le livre VI est un exposé de la Constitution romaine. Ensuite, chaque livre traite les événements de deux années en suivant un ordre géographique fixe : les événements d'Occident puis ceux d'Orient. Le livre XII est un véritable traité de critique historique où Polybe expose sa propre conception de l'investigation historique. Le livre XXXIV était un exposé géographique où Polybe décrivait la Gaule, l'Espagne et l'Afrique, toutes parties de la Méditerranée occidentale qu'il avait visitées. Le livre XL était une sorte de table des matières où Polybe récapitulait son ouvrage. Les Histoires avaient pour ambition de raconter «comment et par quel mode de gouvernement presque tout le monde habité, conquis en moins de 53 ans, est passé sous une seule autorité, celle de Rome». Il cherche la clé de la supériorité romaine et la grande question à laquelle il essaye de répondre dans son ouvrage est : «Comment et grâce à quelle forme de gouvernement l'État romain a réussi à dominer la Terre entière en si peu de temps ? Quel est le secret de cette supériorité ?».
Il fait un parallèle avec les Perses, les Lacédémoniens et les Macédoniens et constate qu'aucun de ces peuples n'est parvenu à une telle domination. L'Histoire générale de la République romaine de Polybe est une source précieuse pour étudier les guerres puniques. Il y retrace, en effet, l'histoire de Rome depuis son invasion par les Gaulois (IVe siècle av. J.-C.) jusqu'à la conquête de Carthage, Corinthe (146) et Numance (133). Après la vaste introduction des deux premiers livres, le livre III présente les deux antagonistes de la deuxième guerre Punique, Rome et Carthage, et relate les heurs et malheurs de «la guerre d'Hannibal». C'est à lui que Gustave Flaubert a emprunté l'essentiel de la trame narrative de sa Salammbô.
Les régimes politiques selon Polybe
Ayant étudié les institutions romaines, Polybe considère qu'il y a six formes de gouvernement que sont : la royauté (régime monarchique librement accepté, gouverne par persuasion, sans violence) ; l'autocratie ou despotisme (pouvoir personnel et absolu) ; l'aristocratie (régime dans lequel les plus justes et les plus sages sont au pouvoir) ; l'oligarchie (dans laquelle la plupart des pouvoirs sont détenus par une petite partie de la société) ; la démocratie (quand la volonté de la majorité est souveraine et qu'il y a obéissance aux lois) ; l'ochlocratie (si la masse a tous les pouvoirs pour imposer tous ses désirs). Le meilleur régime, selon lui, est celui qui combine les caractéristiques des trois principaux. Selon sa théorie cyclique de la succession des régimes politiques, le gouvernement d'un seul (royauté) dégénère en despotisme ; l'aristocratie dégénère en oligarchie, entrainant la colère du peuple, qui punit les abus. Polybe critique les historiens qui, prisonniers de leurs mensonges et de leurs contradictions, représentent Hannibal comme un chef exceptionnel, inimitable, mais entreprenant inconsidérément la traversée des Alpes et ne trouvant son salut que dans l'intervention de quelque héros. Les travaux de Polybe sont loués pour leur rigueur, ainsi que la méthode utilisée : prospective rigoureuse, éloignant les effets de manche au profit de l'exactitude et de l'objectivité sèche ; ce qui explique en partie son style pauvre.
De plus, il a une vision globale de l'histoire universelle : il cherche la cause première qui oriente les événements dans la même direction partout dans le monde. En tant qu'écrivain, le style de Polybe laisse quelque peu à désirer, car il est souvent prétentieux, pénible ou monotone. Il se livre à de fréquentes digressions et son récit est froid, ses portraits manquent de vie. Mais il se distingue par l'exactitude des faits, son jugement sûr et son impartialité. Historien philosophe, il scrute les causes et les ressorts des événements ; il fait comprendre les opérations diplomatiques ou militaires ; il révèle les caractères, les talents et les fautes des hommes politiques. On peut dire qu'il a été l'historien des hommes d'État et des hommes de guerre.


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