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L'Angleterre, c'était pour nous,les Etats-Unis, c'est pour Ghaza (I)
Pour les Algériens, le nul face Anglais était victorieux
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 06 - 2010


1 - C'est la faute à l'Egypt
Assurément, le monde va trop vite pour eux et ils se surprirent même à parler foot dans la cour exposée de la mosquée. Ils se rattrapent du froid qui écourtait les retrouvailles des prières. Sur cette crête aplatie, les souffles de la mer si proches portaient au coeur de leurs os cette humidité douloureuse.
Le soleil clément de ce mois de juin les a rendus à ces retrouvailles dédiées aux souvenirs. A la prière de la mi-journée, ils préféraient l'ombre de l'enceinte et, à l'heure de la prière médiane, ils s'exposaient à l'ouest. L'attente de la prière leur donnait un bon prétexte aux paresseuses retrouvailles des souvenirs. Ainsi le croyaient-ils eux-mêmes ou les passants aussi. Mais à les voir, jour d'été après jour d'été, se réunir à l'ombre de la mosquée, on se prenait d'un vague sentiment d'une assemblée de villages siégeant sans habitants et gérant les souvenirs à la place du temps. Leurs mémoires devenaient l'irréelle substance du dernier pouvoir de ces vieillards, le respect de leurs souvenirs qu'ils déroulassent comme les trésors d'une dot due à leur prochaine et inéluctable compagne. Ces lentes fiançailles s'accommodaient difficilement des préoccupations terrestres autres que les ultimes devoirs. Le foot prit pourtant sa part dans leurs anxiétés ordinaires. Le foot. Bien peu en avaient joué et, à la vérité, tous ont prévenu leurs enfants de cet égarement qui ne menait nulle part ; ça ne vous fait pas une vie le foot et encore moins une situation. Ils s'ébahissaient de leur erreur. On pouvait gagner dans le foot et gagner beaucoup, gagner des sommes qu'ils ne concevaient pas entièrement. Ils ont eu bien tort de prendre ce jeu pour une perte de temps et ils voient la chose d'un regard un peu différent. Dans des instants de doute fugitifs, il leur arrive de reposer encore la question à quelqu'un qui s'y connaît : «Dans votre temps vous gagniez de l'argent dans le foot ?» Non, «dans leur temps», les footballeurs jouaient pour le maillot et pour la rivalité, pour le statut de meilleur, de champion. La réputation suffisait et les petites primes restaient de petites primes. Vraiment de petites primes ; juste de quoi assurer aux athlètes qu'on avait conscience que leur statut devait se traduire dans le concret. Les vieillards doutaient. Pas des sélectionnés. Ils avaient vu qu'ils se tiraient d'affaire au Caire, à Khartoum. Mais est-ce qu'ils vont se tirer d'affaire face à l'Angleterre ? Il y a des nouveaux. Trop de nouveaux. Ils sont venus pour quoi ? Pour le maillot ? Pour l'aubaine ? Le matin déjà, dans la superette à l'heure du laitier, le client au collier blanc prévenait le patron : il ne pourra pas voir le match. Le patron a pris le pli de son métier. Il se demande si vraiment il n'y a pas une histoire de sous là-dedans. Il râle. Ils gagnent de l'argent et beaucoup de gens aussi. «Faut pas voir les petits revendeurs de drapeaux, de fanions, de tenues.» Normal, il faut avoir le sens de la profession ; on irait où sinon ? «Faut voir les vrais profiteurs ! Nous, nous risquons l'hypertension et eux ramènent des types en nous disant que ce sont les meilleurs joueurs ! Ce sont eux qui prennent l'argent, pas les joueurs ! Et nous, nous sommes malades à attendre les matchs !» Le client au beau collier blanc ne s'intéressa pas vraiment à cette histoire de maquignons du foot. Il voulait juste dire qu'il ne peut pas voir le match. Il fera comme pour celui du Caire ou celui de Khartoum. Il laissera ses enfants devant la télé. Lui, il sortira faire des tours interminables. S'il entend s'élever des maisons la clameur qui vous remonte comme une vague dans le coeur, il saura que l'équipe a marqué. Il a découvert la technique pendant le match du Caire. Au match de Khartoum, il a retrouvé son voisin en bas de l'immeuble. Il refera la même chose pour l'Angleterre. «Tout ça, c'est la faute aux Egyptiens. Avant, je suivais de loin l'équipe nationale. J'aimais quand elle gagnait, sans plus. Mais depuis l'insulte aux martyrs, je ne peux plus. Ma vie est suspendue à l'équipe nationale. Tout ça, c'est la faute à l'Egypte.»
2 - Les ironies meurtrières :
Au cybercafé, les ados et les jeunes enrageaient. Une sorte d'intransigeance nouvelle les habitait. Ils la nommaient Algérie. La sélection n'appartenait pas aux anciens ; ils ne voulaient d'un remake du droit de préemption. «Ils sont devenus anciens moudjahidine.» Foules, êtes-vous versatiles ? Ou avez tout juste ? Les dieux du stade ne restent dieux que par les stades : dieux révocables par les foules qui jugent sur l'aptitude aux performances, pas sur les services rendus. Les foules ont proclamé Boudebouz et les autres jeunes nouveaux dieux des stades. «Il fait faire rentrer les jeunes ; ils leur montreront ce qu'est le foot même aux Anglais.» La Slovénie est indigeste ? Non pas vraiment. Les jeunes enragent pour d'autres raisons.
(A suivre)


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