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La fausse monnaie : un terrain propice en Algérie du fait de la dominance de la monnaie fiduciaire et de la sphère informelle
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 11 - 2010

Comme le montrent les divergences récentes au sein du G20, on ne s'est pas attaqué à l'essence qui est le fonctionnement du système économique mondial impliquant une nouvelle régulation et gouvernance mondiale.
Dans tous les pays du monde existent de faux monnayeurs, mais la proportion par rapport à la masse monétaire en circulation est relativement faible du fait de la dominance de la monnaie scripturale et de la monnaie électronique. En Algérie, selon certaines informations de toutes les régions du pays avec des ramifications internationales, elle commence à prendre des proportions dangereuses menaçant la sécurité nationale. La possibilité de l'extension de faux billets est d'autant plus possible dans une économie où le cash prédomine du fait que soit le citoyen garde chez lui du liquide, soit la majorité des segments de l'économie fonctionne sur des principes en dehors du droit tel que défini par l'Etat. Or, en Algérie, où domine la monnaie fiduciaire, la monnaie électronique est presque inexistante, avec une méfiance pour la monnaie scripturale, sans compter qu'il faut attendre des mois pour avoir son chéquier et réaliser une transaction entre deux wilayas.
Cette extension trouve un terrain propice du fait que, souvent, bon nombre de segments du secteur d'Etat exige du liquide : 75 % des importations en 2009 se sont faites en cash et la majorité des opérateurs, surtout privés, et les ménages commercent entre eux en cash. Et surtout de l'existence de la sphère informelle en extension, produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l'Etat, qui contrôle 40 % de la masse monétaire en circulation, limitant la politique monétaire de l'Etat du fait de l'existence d'institutions informelles et d'une intermédiation financière informelle, permettant l'évasion fiscale et la corruption, alors que la règle de base de l'économie de marché se fonde sur deux postulats sur le contrat et le crédit. Sans une intégration intelligente de cette sphère, loin des mesures administratives autoritaires, d'où les effets mitigés du contrôle des prix, les dernières mesures de traçabilité exigeant le paiement par chèque au-delà de 500 000 dinars seront d'un effet très limité.
- III) La fausse monnaie n'a pas de répercussions directes au niveau international puisque le dinar n'est pas convertible, encore qu'existe un marché parallèle où se cote le dinar, mais, en termes d'images (un pays qui ne contrôle pas sa monnaie n'est pas un pays crédible) et avec des effets possibles indirects, puisque sur les transactions commerciales extérieures pour les importations se font en dinars, et ce en cas de non -vigilance des banques pur détecter les faux billets. C'est que le système financier algérien est déconnecté des réseaux internationaux et il ne faut pas s'en réjouir car montrant une économie perfusée par la rente des hydrocarbures (98 % d'exportation et 75 % d'importation des besoins), certains économistes ayant pu parler d'une non-économie. Encore qu'il faille être attentif aux fluctuations du dollar et de l'euro puisque la majorité des exportations algériennes se font en dollars et environ 60 % des importations en euros. Comme il faudra être attentif tant aux fluctuations des monnaies clefs que des taux d'intérêt et du taux d'inflation mondial concernant les 80 % des réserves de changes placées à l'étranger, notamment en bons de Trésor. Sur le plan boursier, alors que la grande société russe Gazprom est cotée en Bourse comme la plupart des sociétés OPEP, connaissant la valeur réelle de leurs actifs, fluctuant selon le cours boursier, on peut se demander pourquoi Sonatrach, première société algérienne, n'est pas cotée en Bourse, la détermination de sa valeur se fondant sur l'approche comptable classique non reflet de sa performance économique. Sur le plan du commerce intérieur, l'extension des faux billets de dinars risque d'entraîner une psychose, les ménages se réfugiant dans les valeurs refuges comme l'or ou certaines valeurs immobilières, pouvant conduire à l'effondrement de l'économie dévalorisant toute création durable de la richesse, dont la monnaie est le support, tout en alimentant une inflation incontrôlée (rappelons -nous l'hyperinflation allemande de Weimar) ou l'hyperinflation actuelle du Zimbabwe où il faut des tonnes de billets pour acheter une marchandise, donc une détérioration du pouvoir d'achat des ménages. Comme effet d'entraînement, la spéculation générant la spéculation et une méfiance généralisée du fait que le fondement de fonctionnement de toute économie reposant sur la confiance, la généralisation de faux billets, selon la loi de Gresham, la mauvaise monnaie chassant la bonne, risque de conduire le pays au chaos justement à cause de la psychose généralisée qu'elle peut déclencher. Aussi, le remplacement progressif de certains billets de banques, encore que du fait que la masse monétaire en circulation en Algérie est déjà importante, attention donc à une trop grande injection de la monnaie qui risque d'amplifier l'inflation déjà importante selon l'officiel puisqu'il a atteint 5,7 % en 2009 avec une prévision de 5,5 % en 2010, beaucoup plus selon certains organismes internationaux (enquête sur la région Mena), ce qui ne peut que conduire les banques primaires à relever leurs taux d'intérêt bloquant l'investissement, la démonératisation de certains billets attaqués par les faux monnayeurs, doit être progressive et dans la discrétion pour éviter la panique. Les mesures techniques, carte de crédit, vérification (encore que l'on ne peut mettre derrière chaque commerçant un appareil de vérification), ne seront des mesures efficaces que si des mécanismes de régulation clairs sont mis en place pour uniformiser l'espace économique et social, évitant cette hétérogénéité qui favorise la fausse monnaie. Ce qui renvoie à la faiblesse de l'instauration d' un Etat de droit, au manque de visibilité et de cohérence de la politique socio- économique, l'Algérie étant dans cette interminable transition depuis 1986 ni une économie planifiée ni une véritable économie de marché, d'où les difficultés de régulation politique, social et économique solidaires.
- IV) En bref, analyser objectivement l'existence et l'extension de la fausse monnaie implique une vision stratégique globale, une sensibilisation des citoyens et des opérateurs, car menaçant la sécurité nationale. Elle s'est toujours identifiée au pouvoir régalien du souverain, de l'Etat. C'est pourquoi certains pays appliquent des peines sévères contre tout falsificateur car s'assimilant à un vol contre toute une nation. Ainsi, le chapitre II du code pénal français stipule dans son article 442, que la contrefaçon ou la falsification des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France ou émis par les institutions étrangères ou internationales habilitées à cette fin est punie de trente ans de réclusion criminelle et de 450.000 euros d'amende. Est punie des mêmes peines la fabrication des pièces de monnaie et des billets de banque mentionnés à l'alinéa précédent réalisée à l'aide d'installations ou de matériels autorisés destinés à cette fin, lorsqu'elle est effectuée en violation des conditions fixées par les institutions habilitées à émettre ces signes monétaires et sans l'accord de ces institutions.
Pour l'Algérie, selon l'ordonnance 75/47 du 17 juin 1975 dans ses articles 197/198, sont punis de la peine de mort ceux qui, d'une manière quelconque, ont sciemment participé à l'émission, la distribution à la vente et à l'introduction sur le territoire de la République des monnaies, des titres ou des obligations soit des monnaies métalliques ou papier monnaie ayant cours légal. Couler toute une économie en émettant de la fausse monnaie est beaucoup plus grave que le terrorisme car s'assimilant à un crime contre toute une nation.
Mais les mesures pénales sans mécanismes clairs et une moralisation de la société, la corruption socialisée favorisant ces pratiques, passant comme le rappelait le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun, sont-elles suffisantes ?
(Suite et fin)


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