Il n'est pas sorcier de s'attendre à une montée en puissance de la contestation sociale et à la transformation de celle-ci en mouvements sociaux si les accumulations en frustration vont fatalement atteindre le seuil de l'irréversibilité. Que les députés soient au moins à la hauteur de leur rémunération. Conviction d'une légitimité insuffisante acquise au moment où de hauts responsables de partis politiques dénoncent la corruption politique qui se traduit par l'achat de voix ? Lorsque des leaders politiques dénoncent eux-même la corruption politique qui se traduit par l'achat des voix, et que cela ne donne pas matière à des poursuites en justice, il est normal alors que les populations ne croient plus à la lutte contre la corruption. A ce rythme où les députés abandonnent leur devoir d'assumer leurs missions sans discontinuer, même en dehors de l'enceinte parlementaire, pour des actions au plus près des populations, avant, pendant et après les émeutes, c'est toute l'action parlementaire qui perd sa crédibilité. Pour le moment, les revendications exprimées dans la rue ne sont pas encore tout à fait coordonnées mais risquent bien de finir par l'être. Il y a une Assemblée populaire nationale qui devrait servir à des affrontements d'idées, au moins pour laisser s'épuiser les différentes positions politiques, car il est connu et reconnu que sans débat, il serait douteux que puisse exister une solution politique ou même d'une autre nature qui soit acceptée par la majorité des populations. Quelle solution serait applicable avec efficacité si des composantes entières des populations ne trouvent pas que leurs préférences ou leurs différences y soient représentées et prises en compte ? S. I.