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Sidi Bel-Abbès: Des souvenirs derrière le festival du film amazigh
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 01 - 2009

C'est au pied des monts de Moksi où d'âpres batailles rurales s'y déroulèrent pendant la lutte armée que s'ouvre la 9ème édition du festival du film amazigh au sein de l'ex-cinéma Rio baptisé, pour pérenniser les actes de bravoure de cette période sus-citée, cinéma «Moksi» pour laisser place à un bel édifice culturel, à savoir une cinémathèque inaugurée officiellement il y a moins d'un an.
Et c'est en me trouvant tout dernièrement dans l'actuelle cinémathèque que je fus agréablement heureux de constater l'ensemble des aménagements opérés sur les lieux que je n'ai pu tous visiter lors de son inauguration officielle le 08 mai de l'année écoulée où tout un programme s'était étalé durant quatre inoubliables journées, ne cesse-t-on de l'entendre se répéter à ce jour. En somme, tout ce qui a été réalisé contribue à bonifier le cadre de vie de l'un des principaux boulevards de l'ex-»Petit Paris» et qui rend fier tout Belabbésien de par l'acquisition de ce nouveau fleuron qui contraste totalement avec l'ancienne bâtisse, fief d'abord des prétendus «civilisateurs» de la soldatesque coloniale, omniprésents en cette partie sud de notre ville, hospitalière, accueillante, soumise à de multiples exactions.
Hélas, ce jour-là qui coïncidait avec un point de presse que devait animer M. Assad El Hachmi, commissaire du film amazigh, je ne pouvais me permettre de réprimer une forte et puissante pointe de nostalgie en demeurant un long moment dans ce nouveau jalon culturel autour duquel gravitèrent des bouquinistes, des libraires, et d'autres salles de cinéma, aujourd'hui, malheureusement livrées à la décrépitude et ce, malgré les vains appels à leur incontournable réhabilitation. Tout cela, voire notre succincte virée nostalgique toute relative, c'était quand nos loisirs et notre passe-temps en général faisaient communion avec notre scolarité de post-indépendance où presque tout s'articulait sur la pratique footballistique en particulier dans les terrains vagues très nombreux qui avaient pour appellation: Brinssa, Stade Lahmer, Ronsard, Berthelot, Gare de l'Etat... avec en parallèle l'activité sportive omnisports que réglementait l'ex-»SUA» ou au sein de la FASSU, au sein des rares lycées de l'époque, à savoir l'ex-collège, devenu lycée Laperrine, puis dénommé El Djala avant de prendre son appellation définitive Abdelkader Azza à partir d'avril 1969, une année après le décès du militant et intellectuel de renom qui assista comme adjoint le maire communiste de la ville Justrabo René. A noter que feu Azza Abdelkader représentait le parti UDMA, à la fin des années quarante. Outre l'ex-lycée El Djala, il y avait l'ex-lycée Leclerc devenu El Haouès par la suite, un autre creuset et vivier de l'élite intellectuelle et sportive, digne héritière et relève des dizaines de martyrs lycéens (nes) du 19 mai 1656, date de ralliement au FLN/ALN, en ces ex-lieux du savoir que ces derniers ont affûté leurs premières armes en terme d'acquisition des différentes connaissances, des sciences naturelles, aux sciences sociales à la philosophie, au latin... Tout cet enseignement se donnait dans la langue de Molière mais les dispositions premières permettaient de séparer le bon grain de l'ivraie. «Aslouka, aslouka» cela ne se fredonnait pas, cela fait partie de la personnalité tout comme l'éducation où tout contact avec l'un de nos enseignants dont la majorité ne sont plus de ce monde, était bel et bien marqué par le respect total. D'ailleurs, beaucoup d'entre nous n'osaient pas emprunter une artère pour éviter de rencontrer nos aînés, nos éducateurs particulièrement. Les considérations de cette époque diffèrent de la nôtre.
Et comme tous les jeunes, l'un avait suivi les différentes aventures des bandes dessinées les plus célèbres; de Bugs Bunny, d'Elmer et Daffy ainsi que l'oncle Picsou. Bien sûr, il y a eu Akim, Zembla, Blek le Roc avec ses fameux compères Roddy et le professeur Occultis. Tout cela fut facilité par les échanges entre voisins, entre camarades de classe où tout un chacun trouvait son petit compte. Les temps étaient réellement durs mais la foi toujours grande. Revenons à notre salle de cinéma, point de départ de cette virée que n'a-t-elle pas fait de bonheur aux milliers de lycéens (nes) qui venaient régulièrement suivre le ciné-club avec les passionnants débats qu'encadraient les jeunes militants, qu'est le mot de la jeunesse du FLN, JFLN... une décennie avant l'unification des mouvements de la jeunesse, scouts, étudiants... en mai 1975... Cette activité suscitée a fait date et a pour sa part façonné à sa manière la culture des jeunes que nous étions.
Vraisemblablement et sous toute réserve ce type de cinéma d'une conjoncture politique connue a été perçu comme un prolongement très très relatif, entendons-nous bien, aux anciennes pratiques cinématographiques des années quarante à cinquante qui marquèrent des générations d'Algériens. Nos parents et nos aînés en général ont dû aiguiser leur culture populaire et cela leur a permis de consolider l'éveil naturaliste naissant dans le monde arabe et particulièrement en Algérie sous emprise totalitaire coloniale. Et c'est par le biais des films «Régence» agence de distribution que cet aspect culturel s'était en quelque sorte forgé. Le générique des films présentés montrait un cavalier arabe brandissant un sabre. Il n'y avait pas que cela dans le domaine musical, des vedettes de l'époque Mahmoud Abd Elaziz, Farid El Atrach, Mohamed Abd El Waheb... offraient quelque peu une sorte d'illusion mirifique et éphémère de Misr «Oum Eddounia». En somme, une ambiance particulière qui faisait occulter momentanément le cinéma colonial qui ne visait qu'à distraire les exploités que nous étions, aïeux, grands-parents et parents... et ce en leur faisant à tout prix oublier la présence d'un corps étranger sur leurs terres, leur bien. Et là les exemples à titre indicatif des titres de films de «Ali Barbouyou», «le Musulman rigolo» suffisent pour illustrer les dits propos. Dans sa vision, le colonisateur ne centrait pas uniquement son activité vers les périmètres urbains à concentration «indigène». Cette «mission» de loisirs, d'amusement de pure pacifique des populations visait les agglomérations rurales qui étaient jointes par l'intermédiaire d'unités mobiles (voitures légères, camions...) et dont la date de passage des films retenus était connue d'avance. L'administration locale, à savoir les mairies de l'occupant donnaient à leur tour à cette grande propagande qui bénéficiait d'une large publicité, où étaient mobilisés les crieurs, ce qu'on appelait «berrahs» doublés le jour du spectacle de speakers bilingues qui commentaient à leur façon les films projetés visant la pure défloration de la conscience nationale.
Mais le souvenir immémorial de plusieurs générations de Belabbésiens et de Belabbésiennes est celui qu'a laissé le cinéma Alhambra, l'unique situé en «ville arabe» car Sidi Bel-Abbès a été plus d'un siècle et demi une ville duelle arabe et européenne. En cet espace étaient projetés des films arabes, égyptiens notamment, hindous... et ce non loin du saint vénéré Sidi Mohamed, inconnu des indus occupants lui comme le sont Mokhtar, Yacine, Bouazza que la ferveur des croyants vénère et auxquels elle a élevé des marabouts. La salle Alhambra était spécialement réservée aux femmes le vendredi... plusieurs décennies après l'indépendance venue voir arraché au prix de sacrifices humains et un lourd tribut, cette journée a une grande valeur chez nous en tant que musulmans est devenue jour de repos. Quant aux films présentés, ils n'engendraient nullement l'ennui, bien au contraire ils donnaient lieu à de grands commentaires et passionnantes discussions qui duraient des semaines au sein des familles, dans la rue, dans les quartiers autochtones de village Abbou, Errih, l'ex-Gambetta, sur les hauteurs de Sidi Yacine, au sein du populeux Callasone (rue du Soleil), espagnol «calle del sol». Pour en revenir au cinéma Alhambra de la Graba où l'on projetait des films qui avaient longtemps titillé toute la bravoure chevaleresque du chevalier bédouin, voire arabe. D'ailleurs un célèbre personnage qui a longtemps animé des «halqates» au sein de l'ex-place Bugeaud dans la ville porte à juste titre le nom de place des Fidas, portait le pseudonyme de Antar. D'autres personnages tels les feus Benalioua, Ammi Mehadji ont longtemps propagé l'humour, la gaieté, la convivialité, l'amitié. Mais Dieu ! Comme c'est oublié tout ce havre de paix, de ces familles belabbésiennes unies par le coeur, la chair, le sang... l'amour dans son sens divin, la communauté d'un destin qui fut plus d'une fois ébranlé par l'arrivisme et autres atteintes morales, autres agressions et faux clichés.
Antar le Belabbésien est mort. La «halqa» a survécu. Lacarne Abbès, Sedjari, le conseil consultatif culturel à sa tête l'artiste Yahiaoui Kouider sont encore là. Antar a ainsi longtemps fredonné les différentes chansonnettes de l'époque. Il n'y avait pas que cela dans l'air de ces temps passés. «Bissat Errih ala Baghdad» qui a certes égratigné tout Algérien en faisant l'impasse sur l'Algérie et «Taxi El Gharam» étaient sur les lèvres. La film arabe, égyptien en particulier, n'avait pas le monopole et bien avant «Janitou», nos aînés réévoquent «Mangala» fille des Indes et cet autre «Mother India» et tout ce qui passait dans la mythique salle de l'Alhambra entre les années cinquante jusqu'à l'indépendance et beaucoup plus. Lorsque le site du cinéma Alhambra aura connu plusieurs vies. Tout le monde chanta hindou sans comprendre un mot, le témoin de cette ferveur passe d'une génération à une autre. Tous les films western, de cape et d'épée, de guerre en passant par Saladin, une pensée aux Palestiniens de Ghaza meurtrie dernièrement s'impose, ou de «Rissala» firent le bonheur des milliers de spectateurs qui agrémentaient l'entracte... Cette pause incontournable de dix à quinze minutes caractérisées par l'achat de cacahuètes, d'amandes, souvenons-nous de monsieur les «zamandes», tout un bonheur... parfois ce sont des marrons chauds grillés sur les braseros fumants de petites charrettes ambulantes qui présentaient un achalandage particulier selon la saison des rafraîchissements pendant l'été. Le cinémas Vox, Versailles, Olympia, Palmarium et la vieille salle de l'Empire sont d'autres lieux de mémoire.
Mis à part le cinéma Alhambra du populeux quartier arabe de la Graba dont le propriétaire était Algérien, il s'agit de monsieur Fasla, les autres salles appartenaient aux colons et étaient toutes situées en ville européenne dont le Faubourg Perrin aujourd'hui Haï Doha qui abritait au niveau de l'avenue Kléber le cinéma Palmarium qui n'existe plus. Il a tout de même fonctionné plus d'une décennie après l'indépendance de notre pays. Quant au Colisée, là où a été édifié le centre culturel communal Benghazy Cheikh, l'Empire, le Versailles et l'Olympia et ce outre le cinéma Rio, cité plus haut, tous ces espaces se trouvent dans le périmètre urbain essentiellement européen, comme on vient de le mentionner, pour les besoins d'implantation géographique.
Commençons par la salle Versailles, elle était de loin la plus huppée, indiquent nos sources, par la bourgeoise locale, voire pied-noir, où toutes les fresques bibliques durent être projetées, bien sûr sans omettre toutes les classiques français et autres films à gros budget. Après la capitale française, c'était le tour de l'ex-Petit Paris de voir tout de suite se projeter «Le diable au corps» de C.A.Lara, «Et Dieu créa la femme» de Vadim, en passant par «Noblesse oblige» à «L'année dernière» de Marienbad, et ce jusqu'aux films du music-hall américain tels «Les hommes de Las Vegas» avec Dean Martin, Sinatra, S.MacLaine. L'on se remémore à ce jour, indiquent quelques septuagénaires, le «Docteur Jivago», «Le pont de la rivière Kwaï» et surtout pour beaucoup «Les canons de Navarone», un grand film séquence sur la Deuxième Guerre mondiale, et bien sûr «Les dix commandements» avec Charlton Heston et Yul Brynner. Il y eut aussi «Salomon et la reine de Saba» avec Gina Lollobrigida et encore Yul Brynner et ce outre «Graine de violence», «La fureur de vivre» du grand acteur américain James Dean, «L'équipée sauvage» de Marlon Brondo. En parallèle à cela, la musique et notamment le rock n'roll faisait un tabac tout comme le microsillon 45 tours eut ses heures de gloire. D'ailleurs «Wab bab louma» de Bill Haley et reprise par Elvis Presley dans «Tutti Frutti» était reprise par les jeunes de l'époque. Ne nous attardons pas dans le cinéma le Versailles baptisé Algeria après 1962 pour évoquer les péplums du cinéma hollywoodien, les films western de John Wayne à Clint Eastwood, on se délectait fort bien.


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