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Un million de logements, deux millions de coups de pieds
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 04 - 2009

Comment avoir un logement en Algérie ? C'est la grande question après celle de «comment quitter ce pays par le chemin le plus court ?». Car en Algérie, si la question de la terre a été résolue, celle du ciel ayant été tranchée sans être négociée, il reste ce qui est entre les deux : le toit. Avec un logement, on peut acheter un Algérien, le vendre, l'enrichir, l'appauvrir, l'endetter, l'enlaidir, l'exclure de l'histoire algérienne, le faire entrer dedans, le filmer à l'ENTV, le voir s'écraser dans les journaux ou le regarder tenter de se suicider en grimpant un poteau. Pourquoi ? Parce que même avec un million de logements, les Algériens restent au total trente millions de demandeurs. D'où la question : comment avoir un logement en Algérie ? Réponse officielle : en le demandant simplement.
Le problème est cependant là : pas dans la demande mais dans le demandeur. Pour avoir un logement, vous avez le choix entre le logement social, le socio-participatif, le promotionnel ou le gré à gré. Pour le premier, vous ne pouvez pas y accéder si vous dépassez les 15.000 dinars de salaire. Ce qui suppose le choix entre vivre avec un sachet de lait et une baguette pour quatre et avoir un logement « gratuit », ou avoir un bon repas par jour, mais sans toit offert par l'Etat dans le cadre du contrat alimentaire de l'Indépendance et selon le quota de votre part de pétrole. D'ailleurs, l'accès au logement social suppose tellement de boue à manger, de disputes, d'émeutes et de colères, qu'il faut y renoncer.
Reste le logement participatif, le LSP. Là, l'Etat vous donne en principe une aide CNL de 70 millions de centimes, vous versez une partie de l'apport initial et la banque vous prête le reste. En principe, car cela n'est pas vrai.
Dans le monde réel, le LSP coûte jusqu'à 390 millions de centimes dans des villes comme Oran. Là, les promoteurs, qui savent que les banques algériennes mettent un an pour débloquer un crédit pour le souscripteur X, demandent le paiement presque cash dudit logement à leur client. Versement initial de 2 millions de dinars, sans possibilité de prêt bancaire.
La raison ? Le logement risque d'être réceptionné avant que les « administrations compétentes » délivrent le contrat de vente sur plan, le VSP, lui-même nécessaire pour les quelques mois qu'il faut pour avoir un crédit. Avec ses engagements de chef d'entreprise, le promoteur ne peut pas se permettre de vous attendre au nom de Janitou, le mélodrame hindou des années 70. Là, même avec l'aide de l'Etat et un salaire de 50.000 dinars, vous êtes encore dans la mendicité urbaine. L'accès au LSP est depuis longtemps interdit à la petite classe moyenne algérienne. Pour des raisons objectives. Reste la formule jet-set du « promotionnel ». Là aussi, vous n'avez pas accès à cause du minimum de 8 millions de centimes le mètre carré dans des villes comme Oran. Ceci sans parler de la new-mode de la promotion de luxe, avec des appartements cédés à 12 millions de dinars, minima syndical. Même dans le cas où le promoteur c'est l'Etat, l'accès est rendu malaisé par un système de distribution très opaque et sans transparence, un réseau d'intermédiaires verrouillé et des corruptions imposées. Certains promoteurs publics n'hésitent même plus à sous-traiter leur parc logements avec des agences immobilières privées, recrutées pour filtrer une clientèle capable de payer en-dessus et en-dessous la table et en toute discrétion. Et c'est pire pour l'achat de gré à gré avec «l'assistance» des financiers publics. Même avec un bon salaire, l'apport personnel est encore de l'ordre de 1,5 millions de dinars au minium pour un prêt remboursable sur trente ans avec une ponction «invivable» de 20.000 dinars/mois. Et le pire, c'est que plus personne en Algérie n'accepte de vendre avec «promesse de vente» car cela suppose la déclaration de la somme réelle au fisc - chose que les Algériens n'ont jamais pratiquée - et surtout un délai impossible pour avoir le chèque de complément. Les vendeurs préférant du cash à de la promesse.
Que vous reste-il si vous êtes trop riche pour le social, trop pauvre pour le reste et trop pressé pour attendre ? Louer. Mais là aussi, ce n'est pas donné, ni offert, ni négociable. Il vous faut deux salaires pour y arriver, quatre augmentations en deux mois. Sinon, il faut se vendre, connaître douze walis solidaires avec votre cause, quatre importateurs capables de pleurer votre sort ou une femme qui possède deux logements ou écrire votre propre version de l'hymne national et vivre dans ce pays en transit, le drapeau en format de poche.
Peut-on se sentir habité par un pays que l'on n'habite pas ? Oui. C'est mieux que la mendicité la main tendue vers l'Etat.


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