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Une performance exceptionnelle pour homme d'exception: Saïd Kahla, notre légendaire super marathonien
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 06 - 2009

A 58 ans, le Docteur Saïd Kahla était le vétéran de la course. Originaire de la wilaya de Sétif, il est ressortissant algérien, résidant à Frankfurt. Il a pris part au célèbre ultra marathon de Surgères en France, dans sa 24è édition qui s'est déroulée du 22 au 24 mai 2009.
Entre ses engagements par deux fois dans l'ultra marathon de Badwater, dit de : la vallée de la mort avec ses 218 km en Californie, celui du Hoggar avec ses 180 km, de Sakura Michi au Japon avec ses 250 km, de Spartathlon en Grèce avec ses 246 km ou celui du Mont blanc de 180 km avec un dénivelé positif de 8.500 km, de Swiss Jura Marathon de 350 km et son autre amusement en Tchéquie dans un marathon en salle de plus 290 km, juste pour la préparation de Surgères, le Dr Kahla cumule des exploits, de quoi faire faire délirer pour ne citer que les plus importants et les plus célèbres.
Allez au bout de l'effort, allez au bout de soi ! C'est quoi en fait ? C'est, diront certains, admettre qu'à force de cran, de détermination, de volonté et de courage, que l'on soit capable de repousser les limites, les barrières et les frontières de ce qui pourrait être considéré comme étant impossible à réaliser.
C'est le pari fou, fou, fou que vient de réaliser le Dr Saïd Kahla, le dimanche 24 mai 2009, en allant disputer le très relevé ultra marathon Surgères, lancé 48 h plus tôt.
Ce dernier défi consistait à courir 48 h non stop. Il le doit non seulement à ses qualités exceptionnelles d'athlète de très haut niveau, à sa bonne préparation psychologique, mais aussi, comme il nous l'a affirmé, à son attachement à son pays : l'Algérie qu'il porte en toute circonstance et en tout lieu.
La douleur, les maux, les crampes le manque de sommeil, la fatigue, le manque de repos, les ampoules aux pieds ne pouvaient l'arrêter. Rien ne lui résistait. Ce jour-là, le Dr Saïd Kahla courait uniquement pour l'Algérie, rien que pour l'Algérie. Oui, nous l'avons vu brandir avec grâce et fierté l'emblème national de l'Algérie, aussi bien à l'appel des concurrents qu'à l'issue de la boucle du calvaire des 48 h où il a battu son propre record en allant chercher 325,717 km entiers !
Son très honorable classement final le situe parmi les plus grands performer mondiaux de tous les temps et le meilleur Arabe et Africain dans la spécialité.
Nous avons suivi, et de bout en bout et en direct, ce qui est advenu maintenant de cette course légendaire, grâce à la bienveillance du comité d'organisation qui a permis de lui faire parvenir les messages d'encouragements de ses supporters qu'il lisait pendant la course.
Ces stimulants forts appréciés feront dire à notre grand héros du jour que : la lecture de ces billets me boostait et me donnait des ailes, et c'est grâce à ce 'team Algérie' que je poursuivais ma course. J'avais dans l'esprit, à chaque instant, de ne pas décevoir mes supporters et mes compatriotes.
Comme pour nos contacts avec le comité d'organisation de la course de Surgères, Internet, ou ce fidèle compagnon, nous permet de vous livrer ci-après l'entretien que nous avons réalisé avec le Dr Saïd Kahla, qui avait curieusement rejoint son bureau à l'hôpital, comme à son accoutumée, à 6h du matin le lendemain de la course. C'est une autre exceptionnelle performance de régularité et de ponctualité, diriez-vous.
En homme d'exception, n'oublions pas aussi que le Docteur Saïd Kahla est aussi un grand artiste plasticien et un photographe émérite.
Il trouve également le temps de présider l'Association des Algériens résidant en Allemagne.
En dehors de la course elle-même, l'autre fait marquant, souligné par la presse locale comme étant le second événement de ces 48 h de Surgères, aurait été la surprise de l'avalanche du nombre des messages parvenus à notre représentant que le comité technique d'organisation relayait sur la piste même au fur et à mesure de leurs arrivées.
Dr Saïd Khahla fait notre admiration pour nous avoir dignement représenté à ses frais à travers le monde entier. Il mérite, pour cela, nos félicitations et notre reconnaissance. Voici ci-après son adresse électronique si vous souhaitez le lui dire : [email protected]
Vous venez d'accomplir un nouveau défi dans ce dernier ultra marathon de 48 h de Surgères en France. Quels sentiments éprouvez-vous après cet exploit.
Le sentiment le plus fort que je ressens est la satisfaction. La satisfaction d'avoir achevé l'épreuve, l'impression d'avoir fait un bon boulot, les Américains diraient «good job». Je me dissocie complètement de la dureté ou de la longueur de l'épreuve, des conditions climatiques ou autres facteurs aggravants ; il ne reste que le travail bien fait dans sa globalité.
Le second sentiment est de la reconnaissance, de la reconnaissance envers mon corps qui a fait fi des contraintes et est allé beaucoup plus loin que ce qu'il est censé faire parce que mon esprit l'y a en quelque sorte obligé. Puis, il y a le sentiment d'avoir partagé mes souffrances avec les autres athlètes ; la famille de l'ultra a son propre code basé sur le respect quel que soit le classement en fin d'épreuve.
Quelles ont été les autres épreuves d'intérêt auxquelles vous avez participé.
Il y a de par le monde un certain nombre de courses qualifiées de mythiques. Surgères en fait partie. Il y a aussi la Sakura Michi au Japon avec 100 coureurs au départ et 70 à l'arrivée. Une course identique, mais à mon avis probablement la plus dure au monde, est le Spartathlon qui part d'Athènes pour rejoindre Sparte après avoir traversé la moitié de la Grèce. L'année passée, je suis arrivé au bout de cette course de 246 km en 35 h ; des 370 coureuses et coureurs sélectionnés de par le monde, à peine 151 sont arrivés au bout. Je suis le premier Africain à avoir fini cette course qui existe depuis plus de 20 ans. J'ai aussi participé à l'Ultra Trail du Mont-blanc qui fait 190 km, mais avec un dénivelé positif de plus de 8.500 m. Et puis il y a la Bad Water, 218 km en plein désert de Californie, nous avions des températures de 57° le jour et 40° la nuit. Nous avons pris le départ à 95 et j'ai fini 13ème. Mais j'ai aussi achevé l'ultra marathon du Hoggar avec ses 180 km ou le Swiss Jura Marathon 350 km ; ces deux derniers sont des courses d'étapes mais pas moins dures pour autant.
Cette course est particulière pour vous, car vous représentiez officiellement l'Algérie et vous courriez sous son drapeau. Elle retenait toute votre attention depuis longtemps. Comment l'avez-vous préparée.
Je n'ai pas eu l'occasion de préparer cette course spécifiquement, car l'invitation ne m'est parvenue qu'en janvier. Il faut que chaque année, il n'y a que 24 personnes qui sont invitées à cette course. Les organisateurs invitent qui ils veulent en tenant compte des classements internationaux.
Lors d'une interview d'Ultrafondus Magazine, j'ai répondu que j'avais fini le Spartathlon en tant qu'Algérien; c'est peut-être ça qui m'a valu une invitation à Surgères. Du coup, j'ai changé ma planification. Mes obligations professionnelles ne me permettant pas de faire 150 km d'entraînement par semaine comme la plupart des participants de Surgères, j'ai donc opté lors de ma préparation à cette course pour un 48 h en République tchèque au mois de mars. Cette course se déroule en salle, dans un pavillon de la Foire de Brno, sur une piste bétonnée circulaire de 250 m. Je n'ai pu réaliser que 290 km en 48 h. Pour être pris au sérieux, il aurait fallu aligner un 3 comme premier chiffre. Cela ne m'a pas trop dérangé vu que je me trouvais en phase de préparation. Trois semaines plus tard, je suis arrivé au bout de la Sakura Michi. Cette course traverse le Japon sur 250 km qu'il faut terminer en moins de 36 h. Sinon je réalise 2 fois par semaine, 15 km en forêt et un marathon le dimanche pour faire du kilométrage.
4) Un comité de soutien virtuel s'est instantanément constitué autour de vous dès la prise de connaissance de votre engagement. Les messages qui affluaient de toutes parts ont démontré tout l'intérêt pour cet engagement. Quelle a été votre réaction en lisant les messages d'encouragement parvenus durant la course.
Les messages que j'ai reçus ont été très stimulants. Il est évident que lorsque tout un pays ou une communauté est derrière, la motivation augmente. Je cite la presse locale française : «L'Algérien Saïd Kahla, premier destinataire des courriels d'encouragement de sa terre natale, a pu ainsi se sublimer et battre son record national». Je suis entièrement d'accord avec cette analyse d'autant plus que, comme vous le dites, ce comité de soutien s'est créé ad hoc autour d'une spécialité sportive très peu connue jusqu'à ce jour en Algérie. Un courriel (certainement lu par les organisateurs) m'a aussi beaucoup amusé ; il venait d'une nièce de Constantine: «vas-y, tonton, montre-leur que nous les Algériens, nous sommes les plus forts», signé Kahina.
Les messages, parvenus au site de la course, comptaient pour le plus grand nombre malgré l'annonce tardive de votre participation. Cela démontre une fois encore tout l'intérêt de vos compatriotes, admirateurs et supporteurs. Que leurs dites-vous.
Je tiens à ce niveau à remercier toutes les personnes qui m'ont encouragé de coeur ou par courriel. Ma participation à Surgères était en fait passée du stade individuel au stade représentatif d'une nation. L'Algérie présente en France ; c'est toujours beaucoup d'émotions. Le public français m'a été très favorable, j'ai rencontré beaucoup de personnes ayant une grande sympathie pour l'Algérie. Je voudrais aussi remercier les anciens du Lycée Kerouani de Sétif ainsi que les services du ministère des Sports qui m'ont permis d'avoir à temps un équipement d'athlétisme de l'équipe nationale.
Vous avez, pour ainsi dire, achevé victorieusement votre grande tournée mondiale, avez-vous songé à l'idée de l'organisation d'un grand rendez-vous similaire, ici même, en Algérie ?
Les grandes manifestations sportives sont très budgétivores. Sans sponsors solides, ces manifestations sont vouées à l'échec. Par ailleurs, elles ne peuvent pas se faire sans le volontariat et l'engagement de beaucoup de personnes. Surgères a un budget de 80.000 Euros et pas moins de 350 personnes se relaient pendant 48h bénévolement pour la table de marque des tours de passage des coureurs.
Pour Sétif, il faut commencer par le début et penser à une petite épreuve; un semi-marathon, par exemple, pour intéresser les sportifs et la population locale. Ceci dit, il est évident que si je pouvais apporter mon expérience à un tel projet, je le ferais avec plaisir.
Que direz-vous aux lecteurs de Sétif info, à vos amis à Sétif, en Algérie et à travers le monde qui vous liront sur ce site.
Je ne suis pas du genre à faire de grands discours, en fait, j'essaie simplement d'ouvrir de nouveaux horizons. Le plus grand plaisir que l'on peut avoir, c'est de savoir qu'on a fait des émules, puis espérer qu'un jour quelqu'un reprendra le flambeau. L'Algérie a beaucoup de potentialités, mais le succès repose finalement sur le travail.
Le mot de la fin, s'il vous plaît, Docteur.
J'espère être encore une fois invité l'an prochain à Surgères. Si cela pouvait être le cas, nous ferons craquer tous ensemble le serveur courriel de la course.
Biographie :
58 ans, médecin spécialiste en anesthésie-réanimation et médecine d'urgence, enseignement primaire à Bougâa puis secondaire au Lycée Kérouani à Sétif´, études de médecine à Constantine, spécialité en Allemagne. Après son service militaire à Sidi Bel-Abbès, il crée le service d'anesthésie-réanimation au CHU de Sétif.
Depuis les années 90, chef de clinique dans un hôpital semi-privé de 2.300 lits en Allemagne. Membre élu du Conseil municipal de sa ville de résidence en Allemagne et président de l'Association des Algériens d'Allemagne (Algid).
A temps libre, il fait de la peinture dans son atelier personnel et a exposé entre autres dans des galeries à New York, Paris et Berlin.
À 40 ans, il termine son premier marathon en 3:15h. Il est membre du comité directeur de l'Association des ultramarathoniens allemands (DUV) qui, avec ses 1.500 adhérents, représente la plus grande organisation mondiale d'ultra marathoniens.


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